par Pierre Athanaze, Président d’Action Nature
Le projet de loi biodiversité a perdu beaucoup de son ambition suite à de très nombreux amendements portés par les députés socialistes, PRG, Front de Gauche et UMP. Ainsi, la reconnaissance d’un statut juridique pour la faune sauvage qui aurait permis de sanctionner les actes de maltraitance aux animaux sauvages a été rejetée, alors qu’elle avait été adoptée par la commission développement durable de l’Assemblée Nationale.
Tous les acteurs de la protection de la nature espéraient que ce passage devant l’Assemblée Nationale corrigerait l’énormité de la composition de l’Agence Française de la Biodiversité composée de tous les établissements publics chargés de la gestion de la nature et de la biodiversité, à l’exception notable de l’Office Nationale de la Chasse et de la Faune Sauvage, qui restera, ainsi que ses 1500 fonctionnaires, dans les mains des fédérations de chasse ! Malgré tous ces anachronismes qui ont été autant de cadeaux faits aux chasseurs qui ont exercé un très fort lobbying parlementaire, à la sortie de la première lecture à l’Assemblée Nationale, ce texte comporte encore quelques rares mesures jugées inacceptables par les chasseurs :
- l’interdiction de la chasse à la glu
- la possibilité d’auto saisine par le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) ou par le Comité National de la Biodiversité.
Aussi, nous assistons depuis quelques semaines à un déploiement massif d’actions de lobbying menées par les diverses structures de la chasse françaises, et qui ont été particulièrement bien reçues par les sénateurs UMP qui viennent de désigner l’un des leurs, Jérôme Bignon, sénateur de la Somme, rapporteur du projet de loi biodiversité. Jérôme Bignon a précédemment été le président du groupe d'études Chasse de l'Assemblée Nationale de 2007 à 2012. Il également été l’auteur et le rapporteur de la loi du 7 mars 2012 « portant diverses dispositions d'ordre cynégétique » ! C’est lui également qui a présidé la « Table Ronde Chasse ».
Le projet de loi ne devrait pas être examiné par le Sénat avant au mieux le mois de juin, voire plus tard… Mais les chasseurs sont rassurés : ils ne seront jamais mieux servis que par eux-mêmes !
PA