« Quel farouche bruit font dans ce crépuscule,
Les chênes qu’on abat pour des raisons absurdes ».
Inspiré par Victor HUGO.
--- Le chêne majestueux offre son ombre et sa fraîcheur en rappelant aux hommes que la Nature existe encore.
Mais il appartient au voisin.
Le trop petit homme mauvais n’aime pas son voisin. Faute de pouvoir l’abattre, il exigera la mort de l’arbre.
--- Le chêne multiséculaire voudrait bien vivre encore et offrir à la biodiversité gîtes et couverts.
Mais le trop petit homme mauvais, propriétaire de l’arbre qui aurait dû lui survivre, décide sa chute car le tronc abrite le grand capricorne, espèce protégée dont le trop petit homme mauvais n’a que faire.
--- Le chêne vigoureux vit paisible en symbiose avec toute la forêt, milieu que l’on ne devrait aborder qu’avec un infini respect.
Mais le trop petit homme mauvais ne pense qu’argent et fera de ce temple de nature une coupe rase, insensible qu’il est à la beauté du monde.
--- Le chêne vénérable demeure l’unique représentant des grands bois disparus, sur la place publique.
Mais un trop petit homme mauvais, maire de son état, délibère sa chute car il faut bétonner et croître, développer, aménager, urbaniser, le tout de manière très écologiquement responsable.
Le jour viendra où les trop petits hommes répondront de leurs crimes contre la Nature et regretteront d’avoir assassiné des arbres plus grands qu’eux.
Bien sûr, les arbres perdent leurs feuilles en automne, répandent leurs glands et parfois s’effondrent, victimes d’une tempête.
Bien sûr, les rivières grossies par l’orage sortent de leurs lits dits mineurs pour féconder la plaine de leur limon.
Bien sûr, les montagnes lâchent leurs rochers et leurs avalanches.
Bien sûr, l’océan ronge la falaise et et avale la côte.
Alors faut-il abattre les arbres, emprisonner les rivières dans des canalisations en béton, araser les montagnes et endormir les océans ?
Petits hommes mauvais, assassins de la Nature, vous n’êtes que les fléaux de la Terre.
Comment s’étonner qu’elle veuille se débarrasser de vous.
Laissez vivre le chêne : il est tellement plus grand que vous.
Gérard CHAROLLOIS