Objet : réglementation des « animaux à problème »,
Monsieur le ministre,
En totale méconnaissance des données scientifiques, ce pays classa « nuisibles » des espèces de faune indispensables aux équilibres écologiques.
Un décret du 30 septembre 1988 et un arrêté ministériel du même jour vouaient ainsi aux destructions abusives douze espèces de mammifères et six espèces d’oiseaux.
En 2015, la France retira le terme de « nuisible » de cette réglementation tout en perdurant à autoriser des destructions abusives de ces espèces qualifiées « à problème ».
Or, ces espèces ne font qu’offrir au néfaste lobby de la chasse des occasions de prorogations des tirs et des piégeages en dehors des périodes d’ouverture de la chasse loisir.
J’attire votre attention sur la nécessité juridique de respecter la directive Européenne du 30 novembre 2009, relative à la préservation des oiseaux.
Tirer des corvidés, au printemps, en période de reproduction des oiseaux, viole l’article 7 aliéna 4 de cette norme supérieure et sans autre objectif que procurer à des névrosés de la gâchette des occasions de tuer.
En fait, les corneilles noires, les corbeaux freux, les pies et les geais sont utiles, participent aux équilibres de la nature et représentent des oiseaux dont tout observateur souligne la grande intelligence.
Par ailleurs, les chasseurs veulent tuer des renards, des martres alors que ces prédateurs limitent les explosions de populations de rongeurs.
Ces espèces méritent une protection intégrale nonobstant l’obscurantisme des maniaques du fusil et du piège prisonniers d’une vision fausse de la faune.
Il faut constater que les espèces retenues au titre des anciens « nuisibles » sont celles qui ne posent pas de vrais problèmes et que les chasseurs se réservent leur « gibier », terme étranger à notre vocabulaire car la nature a créé la vie et non le « gibier ».
Ainsi, notre réglementation reflète l’arriération de ceux qui monopolisent la « gestion » de la faune, en violation des aspirations démocratiques des citoyens.
En conséquence, nous vous demandons de refuser les dérogations à la prohibition de chasser en période de fermeture, seule véritable finalité du classement en « nuisible » des espèces corvidés, renards et martres.
Nous n’ignorons pas le poids du lobby chasse, minoritaire dans le pays, omnipotent dans l’Etat, soutenu par le président actuel, mais des vérités doivent être énoncées et finiront par triompher des impostures de ceux dont l’unique obsession est de détruire et qui ne supportent pas le sevrage de donner la mort pendant plusieurs mois dans l’année.
Recevez, Monsieur le ministre, l’assurance de mes salutations distinguées.
Gérard CHAROLLOIS