Les élus locaux, les chambres de commerce et de l’industrie, ces habituels groupes de pression du grand déménagement de la nature, projetaient l’édification d’une ligne TGV entre LIMOGES et POITIERS.
Le conseil d’état, fait trop rare, annule la déclaration d’utilité publique de ce projet économiquement dispendieux, écologiquement désastreux.
Il faut s’en réjouir.
Certes, en ma qualité d’usager de la liaison ferroviaire LIMOGES PARIS, la réalisation de cette voie nouvelle eut représenté un gain de temps de trajet.
Mais faut-il sacrifier des milliers d'hectares de nature, des dizaines de milliers de vies d’éléments de notre biodiversité, la qualité de la vie de milliers de riverains, pour gagner une demi-heure de temps de transport ?
A l’évidence, invitons nos contemporains, toujours trop pressés, à préférer la vie à une quête frénétique de vitesse.
La nature ne doit plus être la victime de la perversion humaine : cet esprit de lucre qui se cache sous le prétexte des perpétuels et infinis désenclavements.
Car, derrière tous ces grands projets, fleurissent de petits intérêts très privés, de juteux détournements d’argent public.
Autoroutes, lignes à très grande vitesse, aéroports, gigantesques centres commerciaux et de loisirs, offrent aux oligarques des occasions de profits indécents, au détriment de la nature et de la quiétude des populations.
Ne soyons pas dupes.
Les affairistes travestissent l’intérêt général pour servir leurs spéculations qui ne connaîtront d’autres limites que celles de la planète.
A peine ont-ils obtenus un instrument de profit qu’il leur faut en solliciter un autre.
En ce pays, deux cents hectares de terre libre disparaissent chaque jour sous l’asphalte et le béton pour assouvir l’appétit insatiable des oligarques à la tête des grands groupes bénéficiaires de ce grand déménagement de la nature.
Alors, si avant qu’il ne soit trop tard, on désenclavait les esprits et les consciences !
Gérard CHAROLLOIS