Les partis politiques contemporains ne sont que les fusées porteuses d’ambitions personnelles, des groupements d’élus ou de personnages aspirant à le devenir.
Les idées, les valeurs, l’éthique, les débats de fond ont déserté ces structures.
En politique contemporaine, les dénominations ne veulent plus rien dire et surtout ne disent rien de ce que sont ces partis : ainsi, le parti socialiste n’est plus socialiste et le parti du MEDEF s’appelle union pour un mouvement populaire !
Au départ, les écologistes, émergence récente dans le paysage partisan, représentaient une exception à cet affadissement.
Le mal étant contagieux et tenant à la sociologie profonde, voici les écologistes rabaissés aux petites cuisines politiciennes et aux débats fumeux.
Fini le défi démographique, le changement radical de la relation à l’animal et à la nature.
Voici le temps bien moins enthousiasmant des isolations thermiques des habitations et des propositions technocratiques sur l’énergie.
Bref, des propositions que pourrait formuler n’importe quel parti, y compris celui des entreprises privées qui verrait dans ces programmes des occasions de profits juteux pour divers groupes et entre autres pour le « secteur du bâtiment ».
Qu’y a-t-il d’écologiste dans ce débat vain sur la question énergétique ?
Dissipons d’abord une imposture distillée par les plus intelligents, une simple erreur, pour les plus naïfs.
Il n’existe pas plus « d’énergie renouvelable », en l’état de la science, que de « biocarburants », piège grossier tendu par l’agrochimie aux braves gens pour vendre des « agrocarburants », nocifs pour la nature.
Lorsque nos « vendeurs de vent » parlent d’énergies renouvelables, ils évoquent l’éolien et le solaire.
Immense duperie.
Pour construire un parc éolien, il faut des centaines de tonnes de béton , du matériel qu’il faut entretenir et il n’y a que le vent qui, en cette affaire, reste renouvelable.
Outre les subalternes atteintes aux paysages et à la valeur des pavillons des riverains de ces installations, (inconvénients que je ne mentionne que pour mémoire), je retiendrai les destructions d’oiseaux et de chauves-souris imputables aux pales.
Les panneaux photovoltaïques exigent des matériaux complexes, des extractions de minerai et les « entreprises privées » poussent à déboiser des terres pour y planter leurs capteurs solaires dont la durée de vie est limitée et exigera des remplacements énergivores.
D’aucuns pensent que ces dommages collatéraux sont préférables à ceux générés par l’utilisation des combustibles fossiles, par définition à terme épuisables et surtout sources d’émissions de gaz à effets de serre.
Ils penseront aussi que l’éolien, le photovoltaïque créent moins de déchets que la production d’électricité par l’énergie nucléaire.
Ce raisonnement serait recevable si les options actuelles n’aboutissaient pas à inoculer le choléra pour combattre la peste.
En effet, les pseudo-énergies renouvelables ne se substituent que très partiellement aux autres formes, ajoutant leurs propres nuisances à celles dénoncées par ailleurs.
En diversifiant les sources d’énergies, on multiplie les agressions contre la nature sans régler aucun problème.
C’est la diversification des nuisances, sans en éliminer aucune.
Il n’y a pas ici alternative, mais fumigène entretenu par les tenants du Marché, très fort en récupérations lorsqu’il s’agit d’aménager, de développer, de croître, d’investir, de capter de l’argent public en faveur des firmes, avec, en sus, une belle couleur verte pour enrober l’opération spéculative.
Je comprendrais qu’il y ait débat si le fait de couvrir la France de hachoirs à oiseaux permettait de « sortir du nucléaire », mais il n’en est nullement question.
Ce qui se profile n’est pas un choix entre la peste et le choléra, mais les deux.
Aussi, ce choix est pipé puisqu’il aboutit à ne remédier ni aupéril nucléaire, ni aux pollutions carbonées.
On ajoute des saccages de sites, des pertes de biodiversité sans résoudre les problèmes qui agitent tant certains milieux écologistes, milieux beaucoup plus timorés lorsqu’il conviendrait d’affronter les lobbies fascisants des tueurs.
Songeons aux dégâts, déjà anciens, résultant des barrages sur les rivières, obstacles infranchissables par les poissons migrateurs. Ces ouvrages artificialisent les cours d’eau, perturbant les débit, avec pour seul objectif la production d’un pourcentage dérisoire de l’électricité consommée.
Alors, me dira-t-on, que proposez-vous ?
Partons d’un constat.
Tout être vivant, végétal ou animal, a besoin d’énergie.
L’humain s’arroge le privilège de consommer une masse d’énergie considérable pour se nourrir, se vêtir, se chauffer en hiver, se climatiser en été, pour se transporter occasionnellement aux antipodes conditionné par l’industrie du tourisme.
Le vent, le soleil, l’eau des rivières ne peuvent satisfaire cette voracité insatiable.
Tout mode de production d’énergie comporte, en l’état des sciences et techniques, de graves incidences sur la nature.
Nous retrouvons ici le défi démographique.
En attendant l’obtention d’une source d’énergie efficace, vraiment renouvelable, sans effets négatifs sur la faune et les espaces naturels, il conviendrait de ne pas ajouter le choléra à la peste et de cesser, pour feindre de faire de l’écologie, pour les uns, d’offrir de nouveaux profits aux firmes, pour les autres, de détruire davantage la nature en expérimentant des procédés calamiteux qui ne règlent rien.
Dans l’avenir, la science confèrera peut-être aux hommes un autre type d’énergie à la fois puissante, de substitution à celles négatives pour le vivant.
Ne désespérons pas de réconcilier, science et conscience, prospérité et respect du vivant.
En DORDOGNE, un groupe financier souhaite implanter, en zones boisées, sur un couloir de migration des grues, d’immenses éoliennes de deux cents mètres de hauteur.
Nous sommes en présence de ce à quoi mène la « transition énergétique ».
Les éoliennes géantes vont tuer des oiseaux.
Et combien de centrales nucléaires permettront-elles de fermer ?
Aucune !
Le débat est exactement le même que celui des agrocarburants.
Pour ajouter 10% de carburants d’origine végétale dans le diesel, combien de milliers d’hectares devraient être cultivés intensément, avec force engrais, herbicides, biocides et puissante mécanisation ?
Alors, amis écologistes, réfléchissez un peu avant de tomber dans tous les pièges que vous tend la société de Marché.
Le vrai débat n’est pas là.
Mais, c’est plus difficile, n’est-ce pas, de parler de l’essentiel : le rapport de l’humain avec ses semblables et avec la nature.
Oui, regarder vers les sommets demande une vertu incompatible avec ce qu’est devenue la politique.
Gérard CHAROLLOIS
Selon une étude réalisée au Canada en 2011, sur 10 000 oiseaux tués, la répartition des causes est la suivante :
5 820 tués par des immeubles grandes hauteurs et vitres
1 370 tués par les lignes à haute tension
1 060 tués par les chats (hé oui !)
850 tués par les automobiles
710 tués par les pesticides
50 par les tours de communications
1 à 2 tués par ….. les éoliennes !!!!!
Mieux, chez nous, un certain Alain BOUGRAIN-DUBOURG ( vous connaissez ?? ), président de la L.P.O., a indiqué lors d’une conférence en octobre 2009 que « cinq à dix millions d’oiseaux sont touchés chaque année par les lignes électriques. Par comparaison, le parc éolien français serait responsable de la mort de moins de 4000 oiseaux » (ce qui correspond aux chiffres canadiens ci-dessus)
Et j’allais oublier, pour la même année en France, pas moins de 17 millions d’oiseaux de toutes sortes sont tués par la chasse que vous adorez, excusez du peu !
Ne vous en déplaise, la principale cause de pollution des éoliennes est, et restera, la pollution visuelle, la défiguration de nos paysages, les pertes de valeur du patrimoine, ce que vous considérez d’une manière quelque peu méprisante, comme « subalterne » et « pour mémoire ».
Viennent ensuite effectivement les 500 à 900 tonnes de béton et 25 à 40 tonnes de ferraillage des fondations, les fuites d’huile des moteurs non négligeables, les troubles des ondes radio et TV, le bruit, etc.
Vos oiseaux sont donc très loin derrière, arrêtez avec cette comparaison ridicule de « hachoirs à oiseaux ».
De toute façon, vous êtes contre les centrales nucléaires, contre les centrales hydroélectriques, contre les champs de panneaux solaires et contre les parcs éoliens, que faisons-nous, nous revenons à la bougie ou comme les Allemands nous rouvrons des centrales thermiques au charbon ( la lignite, le charbon le plus polluant ! ) ?
Car à travers vos belles paroles, vous ne proposez rien.
C’est facile de phraser sur la réduction de la démographie, mais cela ne se fera pas d’un claquement de doigt et vous le savez très bien, il faudra des décennies pour y parvenir, si toutefois nous y parvenons.
Que proposez-vous donc comme solutions en attendant cette hypothétique réduction, je vous écoute ?
Bien cordialement.
Jacques St Germain
Je vous sais gré, en abordant le fond du débat, d'alimenter utilement la réflexion.
Mon propos n'est pas de dénigrer un mode quelconque de production d'énergie pour lui en préférer un autre.
J'attire plus modestement l'attention sur le fait indéniable mais pas perçu que la "diversification énergétique" est une addition de nuisances et non une substitution.
Vous faites état d'une étude canadienne portant sur dix mille oiseaux tués passant en revue les causes de ces destructions.
Si les éoliennes tuent infiniment moins que les baies vitrées, les chats et autres agressions anthropiques, il faut relever que le nombre des éoliennes ne saurait être comparé à celui des bâtiments de verre et des félins domestiques.
Si un pays se couvrait d'éoliennes, le nombre d'oiseaux et de chauves-souris détruits augmenterait proportionnellement.
Ma remarque volontairement provocatrice sur "les atteintes aux paysages et à la valeur des pavillons des riverains" vise à dénoncer l'anthropocentrisme exécrable qui marque nos sociétés. Lorsque l'homme tisse un réseaux électrique, perce des routes et voies ferrées en zones naturelles, équipe sa maisonnette d'une vaste baie vitrée, rares sont les consciences éveillées s'inquiétant pour les pertes de vies sauvages résultant de ces réalisations.
Je parle pour les sans-voix, pour cette nature qui se meurt dans une superbe indifférence.
Certes, les promoteurs se heurtent désormais bien souvent à des "comités d'action locale" défendant le cadre de vie. Mais, cette prise de conscience ne va guère plus loin qu'un phénomène qualifié de "nimbysme" : not in my back yard (pas chez moi) mais pourquoi pas chez les autres!
Pour faire réfléchir, il faut parfois provoquer.
Enfin, vous soulignez que la chasse tue.
Nous serons d'accord sur ce point.
La chasse, du moins en ce pays, est la première cause de disparition de la faune. Elle anéantit l'ours, le lynx, le loup, et a failli éliminer les grands rapaces, avant leur protection , les classant longtemps "nuisibles".
Un seul week-end de chasse, en France, tue autant d'oiseaux que le naufrage de l'ERIKA: trois cent mille environ.
Cela ne justifie pas le naufrage de l'ERIKA.
Aussi, hiérarchisant les sources de destructions de vies sauvages, je rappelle quel a chasse est la première, les pesticides la deuxième, le trafic routier la troisième cause de mortalité, et que l'éolien vient bien après.
Mais, faut-il l'ajouter aux autres causes de perte de biodiversité ?
Vous me posez par ailleurs, la question que je me posais moi-même dans mon éditorial, à savoir, que retenir comme mode de production d'énergie, dès lors que tous comportent des inconvénients.
Je ne suis pas un écologiste nostalgique, passéiste , adepte du "bon vieux temps" de la lampe à huile et de la marine à voile, comme aurait dit le général.
J'énonce quelques idées simples sur un sujet complexe:
- ne pas diversifier les sources d'énergie pour ne pas ajouter des nuisances à d'autres nuisances.
- économiser l'énergie car c'est la meilleure.
- stimuler la recherche scientifique pour mettre au point des modes d'énergie efficace et respectueux de la faune, de la flore et des milieux naturels.
Merci, encore, de débattre, sur le fond.
GC.