Le 3 août 1914, l’Allemagne déclarait la guerre à la France et neuf millions d’hommes allaient mourir dont un million quatre cent mille Français et deux millions d’Allemands.
Les hommes du XXème siècle n’étaient ni meilleurs ni pires que ceux des autres temps mais l’essor technique et industriel offrait à la guerre des moyens de destructions de masses inédits qui frappèrent d’horreur les contemporains.
Une mitrailleuse est plus efficace qu’une massue et un missile plus redoutable qu’une mitrailleuse.
Et toujours la même pulsion de mort.
Que la stupidité des foules qualifie de Français, d’Allemands, de Belges, de Juifs ou autres celui d’en face, que la mutilation atteigne un homme, une femme, un enfant ou un oiseau migrateur, que l’on traque, l’on tue, l’on persécute au nom d’une appartenance, d’une idéologie, d’un loisir, c’est la tare fondamentale de l’humanité qui est à l’œuvre.
Pas besoin de fantasmer sur la peur du loup, du tigre, du requin, puisque le plus grand tueur d’humains a été et restera longtemps encore l’humain.
Dans tous les camps, on brandit ses victimes pour stigmatiser l’ennemi ou pour laver un peu ses propres crimes :
Les ennemis non déclarés des vainqueurs de la seconde guerre mondiale, déplorent les bombardements de DRESDE en février 1945, et autres villes allemandes non militarisées avec plusieurs centaines de milliers de femmes et d’enfants brûlées par des bombes incendiaires et les bombes atomiques sur des cités japonaises en un temps où le sort de la guerre était scellé.
Les vainqueurs ou du moins leurs continuateurs dénoncent, dans ces condamnations justifiées, une relativisation de l’extermination perpétrée par les nazis, crime insondable dont le peuple Allemand de l’époque fut collectivement responsable.
Aux uns et aux autres, je réponds que la guerre est un crime ce qui rend absurde la notion de « crime de guerre ».
Bien sûr, j’entends bien que face aux fascismes d’hier et d’aujourd’hui, les bons sentiments ne suffisent pas, mais j’affirme que rien ne doit justifier la négation des principes que l’on défend en pure proclamation : la liberté, la paix, la concorde entre les hommes.
Je reprendrai volontiers ce mot d’un commentateur anonyme :
« Je sais qu’on ne fait pas d’omelette sans casser les œufs, mais si, dans l’Histoire, je vois souvent les œufs cassés, je ne trouve pas l’omelette ».
Depuis des décennies des humains s’entre-tuent, au Proche-Orient, parce que les uns et les autres se dotent de mauvais dirigeants nationalistes, militaristes, religieux qui enferment les peuples dans des haines inexpiables, pensant, stupidité suprême, que la domination des armes assure la sécurité, alors qu’elle ne fait qu’entretenir la violence et l’injustice.
Proclamons la solidarité de tous les vivants par-delà les pseudo-races, pseudo-peuples tous élus et donc tous en rivalité hargneuse les uns contre les autres.
Penser l’unité du vivant, éprouver de l’empathie pour tout être sensible, congédier la pulsion de mort, mettre la solidarité à l’ordre du jour, voilà un « vaste programme » !
Dommage que nos écologistes, prisonniers de stratégies purement électoralistes, ont cessé de penser !
Combien d’os brisés, de chairs déchiquetées, de souffrances et de pleurs avant qu’on abolisse la guerre, la chasse, la torture ?
Gérard CHAROLLOIS
je me suis permis de le publier sur mon blog, avec la 'source' CVN en référence bien sûr.
http://socialismelibertaire.over-blog.com/2014/08/des-hommes-et-de-la-violence.html