Dans une démocratie idéale, en uchronie, tout citoyen doit militer dans un parti politique pour promouvoir ses convictions, incarner son éthique.
Les partis politiques concourent, en théorie, à la vie publique, selon les prescriptions de l’actuelle constitution Française.
Or, si mon civisme me conduit toujours à exercer un droit de vote douloureusement acquis par les gens de mieux du passé, je manque à ce devoir d’engagement en n’émargeant dans aucun parti politique.
Cela tient, présentement, dans les démocraties anesthésiées, à une dégradation de l’esprit public qui oppose politique et éthique.
La politique et l’éthique ne se rejoignent que lorsqu’un engagement vous expose à des périls autres que celui de perdre votre honneur dans une course dégradante aux apparences et prébandes des pouvoirs.
Lorsque l’Histoire trébuche, qu’un engagement fait encourir la prison, la déportation, l’exécution, ceux qui militent, dans les périls, au risque de leurs vies, ne sont pas ceux qui, sans grande conviction, éliminent les petits copains rivaux afin de contrôler le parti, fusée porteuse de leurs petites ambitions.
Il est évident que le souci de la conquête d’un pouvoir légitime l’action lorsqu’elle vise à obtenir un résultat autre que purement égotiste.
Les partis dits de gouvernement, ne sont jamais que des syndicats d’élus ou d’aspirants à le devenir.
Pour ces gens d’appareils l’obsession est d’accéder à la députation ou au ministère, non pas pour changer l’ordre injuste, mais pour faire carrière, comportement que je ressens comme dérisoire.
Outre cette maladie morale de la « classe politique », il faut constater que la défense du vivant n’occupe guère les acteurs du cirque médiatique.
La protection de la nature, l’abolition de la chasse et de la corrida, la reconnaissance d’un statut de l’animal ne sont nulle part à l’ordre du jour.
Je salue et remercie certains parlementaires, moins archaïques que les autres, qui déposent, à chaque législature, des propositions de lois généreuses portant sur ces sujets essentiels pour nous,mais tellement secondaires pour les formatés conformistes.
Ces législateurs font ainsi plaisir, à bon compte, à une fraction importante de leur électorat mais sans faire de l’adoption de leurs textes la condition d’un soutien à une quelconque majorité.
Ils savent que leurs propositions de lois ne seront pas examinées par les assemblées, les successifs gouvernements veillant à ce que rien ne change jamais, dans ce domaine comme dans les autres.
Ecoutez, dans les médias, les leaders de l’écologie politique.
Le rapport de l’homme au vivant n’est jamais évoqué.
Ils adoptent des postures, donnent des coups de mentons suivis d’aucune conséquence, déclarations d’autant plus tonitruantes qu’elles sont d’opérettes, et le font à contre emploi, sur des sujets étrangers à l’écologie éthique.
Alors, l’humain de conviction, celui qui sert une cause et ne se sert pas d’elle pour conquérir les palais nationaux, n’adhère plus à des partis auquel il n’attache plus aucun crédit.
La vie politique confine à des alternances de personnels qui ne sont pas même des alternatives.
Avec des différences de styles, d’arrogances, de morgue entre les uns et les autres, ce sont les mêmes intérêts du Marché roi que servent les gouvernants.
Il n’y a pas de rupture, de changement de système, de véritables avancées sur la voie d’une société moins brutale, moins cruelle pour les êtres vivants, humains ou non-humains.
Puisque le devoir de tout citoyen est de militer dans un parti politique, je déférerai à ce devoir le jour où une force crédible proposera d’accéder au pouvoir, en alliance avec d’autres compatibles, en mettant en préalable à la formation d’une majorité l’amélioration de la condition du vivant, l’arrêt des tortures et violences infligées aux animaux, le respect effectif et non affiché de la nature.
Je ne concevrai jamais une dissociation de la politique et de l’éthique, non pas qu’il faille les confondre, mais parce qu’il ne faut pas les opposer sous peine de dégrader la première nommée.
En attendant, nourrissons une dose inépuisable de mépris pour ces personnages qui se firent élire au nom de l’écologie et qui refusent leurs signatures aux propositions de lois contre la chasse ou qui, bêlant à l’unisson des arriérés, veulent la mort du loup.
Gérard CHAROLLOIS
Il est toujours plein de bon sens et d'une très juste analyse.
Son impact, plutôt que d'être inquiétant est (en ce qui me concerne), est "paradoxalement" rassurant. Pourquoi ?
Simplement par ce que le Président (et ses administrateurs) laissent avec intelligence, opiniâtreté et autorité, laissent donc la trace réfléchie et indispensable de la défense et du respect du Vivant.
Ceci fait avec "diplomatie" et autorité est très stimulant.
Merci... et à bientôt.
Jeff.