Les ennemis de la Terre aseptisent la biosphère pour transformer la planète de la Vie en astre mort productif d’argent.
Les sangliers, les insectes, les cormorans, les lynx, les ours, les blaireaux, les pigeons, les corvidés, les loups et tout ce qui vit doit disparaître pour assouvir la quête de profit maximum de l’homo-economicus, l’animal le plus nuisible que la Terre enfanta.
La Vie, dans sa merveilleuse et fragile diversité, a besoin de la vie. Sans insecte, plus de mésange ni de rossignol.
La société humaine s’affronte sur des choix politiques, commandant les rapports entre l’espèce dominante et le reste de la biosphère.
Les exploitants – exploiteurs à l’éthique nauséabonde n’assument pas les évidentes conséquences de leurs crimes contre le Vivant.
Ils détruisent la chaîne du vivant par morceaux en invoquant des prétextes économiques subalternes.
Pour eux, un banal biocide agricole, une petite infrastructure artificialisante, un rituel de chasse, une pollution locale, une croissance par « développement durable » ne sauraient être sacrifiés pour préserver une espèce, une forêt, une zone humide, une vallée sauvage, une montagne exempte de pièges à touristes.
Partout, j’entends le vacarme assourdissant des tiroirs-caisses des homo-economicus, cellules cancéreuses de la planète et je cherche bien souvent où est passé homo sapiens.
Un couple de loups fréquente le plateau des Mille Vaches, en LIMOUSIN.
Dès que le loup paraît, le cercle des arriérés hurle à la mort.
Bien sûr, ce sont des éleveurs/chasseurs qui n’émargent pas à la Confédération Paysanne.
Rassurez-vous, ces ennemis de la Terre ne représentent qu’une infime minorité dont la violence verbale et parfois physique masque la marginalité.
Le problème tient à la lâcheté des décideurs politiques et administratifs qui, préférant toujours une injustice à un désordre, bêlent à l’unisson de ces aseptiseurs de la Nature.
Les ministres, les préfets se couchent devant les syndicalistes agricoles et accompagnent les tueurs de loups en leur donnant d’abusives autorisations de tirs.
80% des contemporains souhaitent la protection du loup.
Mais que vaut la démocratie lorsque d’inconsistants politiciens préfèrent s’agenouiller devant des lobbies qui leur font peur ?
Rares sont les voix courageuses dans la classe politique qui oseront parler vrai.
La vérité tient à ceci : les gouvernants feignent de pratiquer la vertu écologique, se targuent de préserver la biodiversité, mais arbitrent systématiquement tout conflit contre la Nature et pour le profit.
Moralité : ils sont minables.
Gérard CHAROLLOIS