Aux USA, les ennemis de la science, de la raison et de l’émancipation interdisent les « mots », censurent la pensée, enclenchent un processus régressif inédit.
Bien sûr, les études sociologiques et politologiques étaient désignées à la vindicte des néofascistes comme les recherches sur le climat et les sciences de la Terre et de la Vie.
Tout fascisme s’invente son bouc émissaire imaginaire : voici le « wokisme ».
Les concepts de « genre », la « discrimination », le « féminisme », « l’égalité des chances », le « réchauffement atmosphérique » la « biodiversité », « l’écologie » deviennent des pensées coupables exposant tout enseignant et chercheur aux foudres de l’administration de TRUMP et MUSK.
Mais même des scientifiques travaillant sur l’immunologie et la tuberculose sont victimes de la chasse aux sorcières du savoir.
Les USA étaient le premier centre de recherche mondial.
Le néofascisme triomphant entre en guerre contre la recherche.
La presse est intimidée et la justice est ignorée avant d’être mise au pas.
Rien ne doit contrarier la volonté du chef auquel le monde entier vient « lécher le cul » pour reprendre un de ses bons mots, digne d’un promoteur immobilier.
Pour eux, la science se résume à envoyer les copines des oligarques faire un tour de 11 minutes à cent kms de la Terre avant de redescendre, consommant chacune autant de carbone qu’un individu en 45 ans !
Et les badauds sont priés d’admirer ces exploits comme ils sont sommés de rêver devant les étalages arrogants de fortune et de grossièretés de ces personnages parasites d’une société malade de leurs déprédations.
La Terre est une planète vivante mais ils ne le savent pas.
Après l’avoir dévastée, souillée, pillée, assassinée, ils imaginent aller vivre sur Mars, planète morte impropre à la vie, mais peut-être riche en minerais, sources de nouveaux profits.
La Nature devient un concept gênant pour le profit maximisé et débridé de toute entrave écologique et sociale.
Aucune norme ne doit s’opposer au profit.
Les hommes politiques ont accoutumé les citoyens à parler pour ne rien dire. Alors, le citoyen entend la musique du discours sans même en comprendre les paroles.
J’entendais, tout récemment, le président du parti d’extrême-droite qui voulait « libérer la production française de toute entrave ».
Il fallait comprendre que les normes sociales, les garanties des droits, les protections de l’environnement et de la santé publique devaient s’effacer devant les impératifs spéculatifs.
Plus de norme, ni de contrôle.
Les oligarques seront libérés de tout ce fatras règlementaire imposé par des « socialistes » et des « écologistes punitifs ».
Et pour la Nature, les badauds pourront se rendre dans des Disneylands où on leur montrera une faune aseptisée, au mieux captive et à défaut purement virtuelle.
La Terre ne sera plus la planète de la vie mais celle du fric.
Je l’ai déjà dit : le problème de notre temps ne réside pas dans l’existence d’une élite.
Toute société en possède une.
Le malheur est que ceux qui détiennent l’argent et le pouvoir, qui gouvernent, commandent et manipulent ne sont plus des élites mais des voyous habités par l’esprit de lucre.
Ce sont les ennemis du savoir, de la vérité, de l’empathie et les adeptes de la dystopie finale.
Gérard CHAROLLOIS