Lettres de Gérard Charollois

A l’heure où une ploutocratie omnipotente prétend instaurer un néofascisme sur la Terre, la cupidité érigée en culte génère un oxymore de taille.
La fédération des chasseurs du HAUT-RHIN adopte des termes que ne désavouerait pas un opposant historique à la chasse que je suis.
De quoi s’agit-il ?
Voilà ce que dénonce la fédération des chasseurs :
"L’administration nous impose de tuer, chaque année, deux mille cerfs, trois cents chamois, cent cinquante daims, dix mille chevreuils.
Or en Alsace, 80% de la faune a disparu à l’instar de toute la biodiversité et notamment le grand hamster ».
Y aurait-il plus cruel et destructeur que le chasseur armant son fusil ou son piège ?
Quel est cet ennemi du Vivant qui contraint le chasseur alsacien à massacrer toujours plus d’êtres sensibles ?
Quel est ce nuisible qui veut aseptiser la Terre, amenant même le chasseur à s’en indigner ?
Le chasseur alsacien le désigne : l’agriculteur et l’administration docile aux syndicats agricoles en mal d’extermination totale.
Oui, il y a désormais, en ce monde hideux, pire que le chasseur.
Voici l’exploitant agricole qui veut faire le maximum d’argent en supprimant tout parasite sans se soucier de la biodiversité, au même titre et dans la même optique que le l’oligarque « trumpiste » veut forer encore pour sortir du sol la dernière goutte de pétrole sans se soucier du climat.
Le profit maximum est l’unique obsession de ces individus contre Nature dont la nuisance menace la viabilité de la Terre.
Même le chasseur s’émeut devant cette rage d’anéantir qu’exhale le monde agricole qui bénéficie néanmoins d’un préjugé bucolique dans l’opinion publique française si on en juge par les sondages révélant un soutien majoritaire aux revendications de la FNSEA et de la Coordination Rurale.
Que 75% des insectes aient disparu ainsi que 65% des oiseaux de plaines, que les lynx, les loups et tous les prédateurs naturels s’éteignent, que les cervidés désertent les forêts, que les cancers du pancréas, les lymphomes et les maladies neurodégénératives progressent en relation probable avec les biocides agricoles n’émeuvent nullement les affairistes avides qui veulent toujours plus de rendements au détriment du vivant.
Voici le chasseur dépassé par l’exploitant agricole dans la nocivité.
Le premier tue par jeu, pour tromper son ennui, par habitude.
Le second tue pour gagner sans cesse davantage au mépris de la diversité du Vivant et de la santé humaine.
Le néofascisme promu par la droite -notamment des USA- accentue cette négation des droits du Vivant au même titre qu’il nie la science, la vérité, les droits de l’homme, le sentiment de solidarité envers les plus vulnérables.
Une nuit de l’intelligence descend sur le siècle.
Rares sont ceux qui virent venir ces ténèbres.
En France, l’état thatchérien, adorateur de l’affairisme, n’est que la courroie de transmission de la FNSEA et de tous les lobbies qui se nourrissent de la mort de la Nature et de l’exploitation de l’homme.
Plus aucune pudeur ne retient ces personnages arrogants.
Un dirigeant du MEDEF, qui émargeait sans doute naguère à l’impôt sur la fortune, ose, toute honte bue, préconiser un accroissement de la fiscalité pesant sur les gens ordinaires lorsqu’ils parviennent à la retraite.
Une telle proposition, émanant d’un oligarque, signe l’absence de toute éthique de ces personnages qui créent deux mondes : celui des féodaux de l’argent et le tiers état ordinaire.
L’indécente proposition du « grand patron » rejoint l’éclosion du mouvement dit des « gilets jaunes ».
Certes, les « beaufs » addicts au diesel qui protestaient en 2018 contre la hausse du prix du carburant pouvaient paraître un peu ringards et hermétiques aux exigences climatiques .
Mais la vérité était aussi que l’augmentation du coût du carburant compensait, pour les thatchériens au pouvoir politique, les somptueux cadeaux faits aux milliardaires en récompense de leur soutien financier électoral.
En cette affaire, la vertu écologique n’était qu’un masque dont se paraît un transfert de charges des oligarques sur le peuple, à l’instar de « l’accélération des énergies renouvelables », occasions nouvelles de juteux profits très privés.
Si l’on veut faire de l’écologie, pensons d’abord à la biodiversité.
Les imposteurs aggravent les charges sur les gens, tout en autorisant l’autoroute A69 pour alimenter quelques compères très intéressés.
Sachez-le, tout cela est pipé.
Ils mentent, trichent et pillent pour faire de l’argent pour le malheur de l’arbre, de l’animal et de l’homme .