Les oligarques et leurs partis politiques considèrent comme un bien indiscutable, indépassable et absolu une croissance infinie.
Lorsqu’ils veulent feindre d’être éclairés, responsables et rationnels, ils parleront de « développement durable », paravent de la spéculation affairiste.
Leurs opposants, par contre-pied, se réclamèrent de la décroissance, objectif peu réjouissant qui ne recueillit dans l’opinion public qu’un écho assez confidentiel.
Lorsqu’on vous présente une alternative dont aucun terme n’est satisfaisant, c’est que le problème est mal posé.
Le problème est le suivant : l’espèce humaine s’avère déprédatrice, cruelle, cupide, insatiable, préoccupée de futilités et oublieuse de l’essentiel : la Vie.
La planète est limitée en ses dimensions et en ses ressources.
La croissance infinie n’est qu’une absurdité létale puisque l’espace et les ressources sont limitées.
La décroissance sent l’ascétisme, la flagellation, la repentance. Elle tourne le dos à l’hédonisme, à l’épanouissement.
La croissance respire le sadisme. La décroissance le masochisme.
L’actuel développement spéculatif ne doit surtout pas être « durable » car il demeure nocif pour la Nature.
Il convient de changer de paradigme.
Ainsi, la croissance démographique n’est pas désirable et deux choses sont identiquement tragiques : la mort d’un vieillard et la naissance d’un enfant condamné à devenir très vite un vieillard.
Pour Samuel BECKETT « Toute femme accouche sur une tombe » et BALZAC dans son livre sur le « Mariage » affirmait « Mettre un enfant au monde, c’est donner un otage au malheur ».
La souffrance et la mort supplicient les vivants.
Le souhaitable, le désirable n’est pas d’envoyer un homme sur Mars, idée stupide agitant l’esprit enfantin de l’homme le plus riche du monde, actuel conseiller du déraisonnable président TRUMP.
Plus intelligemment, un président américain pourtant « conservateur », Richard NIXON, voulait en 1968 vaincre le cancer avant la fin de son mandat.
En quarante ans, l’oligarchie se putréfie et nous offre le spectacle navrant d’individus mentalement malades.
Ils ont gagné la lutte des classes et l’arrogance les rend fous.
Plus besoin pour eux de se farder en défenseurs du « Monde Libre » contre celui de l’obscurantisme stalinien, plus besoin de se draper dans une vertu éthique, de se réclamer du Bien, donc du Bon.
Les masques tombent et révèlent les monstruosités du « libéralisme économique », cher à la secte ploutocratique addicte à l’accaparement.
La seule liberté que vénère cette secte est celle « d’entreprendre » : traduisez « d’exploiter ».
Le souhaitable, le désirable seraient de réconcilier l’humain avec la biosphère et mettre la raison au service de la lutte contre la souffrance et la mort.
Nul ne vivra sur Mars que dans un espace clos, réponse évidente au délire de Monsieur MUSK.
On ne colonisera aucune planète du système solaire, car aucune n’est accueillante pour la vie.
Mais ce qui intéresse les candidats à la domination mondiale n’est pas la vie mais le vile profit et sur une lune ou une autre planète, n’y aurait-il pas des minerais à exploiter ?
Pour ces hommes parasites du monde, il est plus important de croître en fortune que de vaincre le cancer ou la sclérose latérale amyotrophique.
Les magazines dont ils sont propriétaires les présentent aux foules captives comme des héros des temps modernes, des champions du business.
Ils ne méritent que notre mépris.
Pour la Nature, pour la Vie, il faut une autre maîtrise : celle qui mettra l’intelligence humaine au service de la bienveillance et de l’empathie.
Croissance : Oui, si elle cesse d’être quantitative et devient qualitative.
Maîtrise : Oui, si notre espèce apprend à respecter la diversité du vivant et à ménager aux autres espèces leur place sur la Terre de la Vie.
Vaincre les pathologies s’impose pour prévenir les tourments individuels et faire reculer la souffrance et la mort.
Vaincre l’esprit de lucre, la cupidité érigée en système s’impose pour sauver la Nature et réconcilier l’arbre, l’animal et l’homme non encore hominisé.
Tout reste à faire.
Gérard CHAROLLOIS