Entrons en résistance

La tempête s’annonçait.
J’espère que vous la voyez désormais.
Nous abordons la zone dangereuse, là où se naufragent les droits de l’homme, la raison, la liberté de pensée, l’aspiration au progrès des moeurs et des manières, l’esprit de solidarité et de compassion.
Voici venu le temps de la peur, des aigreurs, de la colère et des mauvais sentiments exacerbés.
L’air devient pesant et la régression éthique avance irrésistiblement sans que nos contemporains en mesurent l’ampleur.
Chaque jour devrait pourtant nous alerter sur la montée du péril.
La séparation des pouvoirs, l’indépendance formelle de la justice, les grands principes fondamentaux de la république, le droit supranational seraient présumés nous protéger de l’arbitraire et de la dictature de fait des lobbies et de leurs petits commettants en politique.
Aujourd’hui, le conseil d’état français nous offre un grave avertissement en validant la milice « DEMETER », cellule de gendarmerie destinée à la police de la pensée.
La FNSEA et les milieux réactionnaires ne goûtent guère les remises en cause et la liberté d’information sur l’élevage concentrationnaire, sur les méfaits des pesticides.
Ils réclamaient des actions contre les « animalistes » qui filment les horreurs des usines à viande et des abattoirs.
Autant, d’un point de vue juridique et dans une acception démocratique, le ministère de l’intérieur pouvait affecter des gendarmes à réprimer les délits de droit commun en milieu rural, autant il est invraisemblable, scandaleux et liberticide de dédier une police à des missions idéologiques.
Nous pouvions nous réjouir que la justice administrative ait cessé de rendre des « services » pour rendre des « arrêts », mais voilà un faux pas qui ébranle le crédit que nous accordions à une grande juridiction.
Bien sûr, les arrêts des cours et tribunaux peuvent parfois nous réjouir et parfois nous décevoir, ce qui est légitime.
Mais en approuvant la police voulue par la FNSEA, le conseil d’état révèle la fragilité des garanties juridiques.
Étonnant ?
Pas pour celui qui sait que le juge est aussi un homme baignant dans l’esprit du temps.
Or, l’esprit du temps est régressif.
En 1940, un seul magistrat judiciaire, Paul DIDIER, honneur à lui, refusa le serment de soumission au maréchal PETAIN.
Combien, aujourd’hui, pour refuser la soumission aux lobbies réactionnaires de l’agrarisme ?
Et demain, pour résister à un état autoritaire ?
Aux USA, les juridictions ne font qu’accompagner l’agonie d’une vieille démocratie fatiguée.
Que fera la cour européenne des droits de l’homme, ultime rempart du droit ?
Il est vrai que les réactionnaires veulent retirer la France de la compétence de cette cour.
Je revendique pratiquer « l’agribashing », si cela consiste à condamner les usines à viande, les champs empoisonnés exempts de toute vie sauvage, les eaux polluées et jusqu’aux organismes vivants porteurs de molécules de l’agrochimie.
Si dire les faits devenait un délit, je proclame l’assumer.
Pour la Nature, pour l’animal et pour l’humain, une certaine agriculture est coupable et nocive.
Affirmons le haut, fort et clair à la face de tous les censeurs de la pensée.
Il est urgent que tous les humains pétris des droits de l’homme et des droits du vivant prennent conscience de la nuit qui tombe sur le monde.
Les faits, la vérité, la science sont bafoués par les néofascistes qui nient tout : la souffrance animale, la disparition de la biodiversité, l’altération du climat par les activités économiques, la rupture entre une humanité ordinaire et une infime ploutocratie omnipotente doivent être tues selon ces censeurs.
Malheur aux lanceurs d’alertes, aux esprits libres, aux éveillés qui annoncent les périls.
L’état totalitaire approche sans que nombre de nos contemporains le perçoivent.
Aussi, je vous le rappelle : unissez vous, par-delà vos nuances, vos syndicats, vos associations, vos partis politiques contre la dictature qui vient, celle de l’argent grimée en nationalisme de pacotille et en identités meurtrières.

--
--
---/---
.../...

 

 

 

--
---

---/---

---/---

 

--
--

---/---

---/---