Quand Annie exprime : « La chasse, y'en a marre »

 A la veille d’élections professionnelles aux chambres d’agriculture, les syndicats agricoles font de la surenchère dans l’agitation, la revendication et les gesticulations tapageuses.
Dans les campagnes, les panneaux de signalisation routière ont été, dans un premier temps, retournés, puis désormais déboulonnés et installés aux entrées d’autres villages pour exprimer la colère agricole.
La maison de l’environnement en région toulousaine a été dégradée dans la nuit du 6 au 7 octobre. La présidente de l’association locale de FNE en avait été préalablement informée par la police qui disait ne pouvoir rien faire, « l’action étant syndicale ».
Une roue du véhicule automobile d’un agent de l’Office Français de la Biodiversité du TARN-ET-GARONNE était déboulonnée par un auteur inconnu en une action non revendiquée.
Lors des manifestations agricoles de février dernier, d’importants dégâts furent occasionnés à l’encontre du mobilier urbain avec incendie de bâtiments à NARBONNE et pour quatre cent mille euros de préjudice à Agen.
Mais cela valait la peine d’être perpétré puisque le premier ministre de l’époque exprimait, au plus fort de son courage, sa totale compréhension et solidarité avec les manifestants, ennemis des normes et des contrôles.
Dans un petit village de Haute-Vienne, une dame de 70 ans- notre héroïne, Annie- n’aime pas les chasseurs.
En cela, elle ne fait que partager l’opinion d’une majorité de nos contemporains, dont je participe ardemment.
Alors dans son Limousin très profond, elle est en but au harcèlement des tastes mort et des forces de l’ordre locales.
Elle aurait apposé sur des panneaux de signalisation de petits auto collants, du type de ceux qu’il était de mode de placer sur les voitures naguère, proclamant : « La chasse y en a marre ».
Savez vous ce qu’il arriva ?
La gendarmerie de cette campagne très très profonde procéda à une enquête avec mise en garde à vue de notre brave Annie, coupable de lèse-majesté cynégétique.
Et le parquet de LIMOGES de lui infliger par ordonnance pénale une amende de deux cents euros, condamnation modique mais très symbolique du mal français.
Ce n’est plus deux poids deux mesures mais un scandale permanent et la violation de l’article premier de toutes nos constitutions depuis le 26 août 1789 : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit ».
Egaux en droit ?
En ce pays, des gens pacifiques, généreux dans leurs engagements, subissent injures, dénonciations publiques, violences et répressions pour des peccadilles, parce qu’ils défendent la Nature, l’animal, la viabilité de la Terre, c’est-à-dire des intérêts moraux qui les dépassent, alors que ceux qui défendent des intérêts affairistes bénéficient d’une absolue impunité.
Avant l’immunité diplomatique, voici l’immunité agricole !
L’autocollant d’Annie ne dégrade pas les panneaux de son arrière coin de campagne, puisqu’il suffit de tirer dessus pour le retirer.
Ce n’est pas l’objet que l’on sanctionne, mais une idée qu’il fallait taire.
Défendons ce que les gens d’ordre censurent au mépris des principes les plus fondamentaux de la démocratie.
Oui, « La chasse y en a marre », comme les pesticides, les coupes rases des forêts, des recalibrages de ruisseaux, des arasages de haies !
Le ministre réactionnaire, jouet des lobbies, aurait crié à « l’écoterrorisme » contre notre inoffensive Annie, à l’instar de ce qu’il fait lorsque les défenseurs de la vie osent contester les méga bassines de la FNSEA !
Devant tant d’iniquité, j’ajoute haut, fort et clair : merci Annie pour ta juste colère. Contre « La partialité et la république des lobbies, y en a marre » !

Gérard CHAROLLOIS

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