La nature à l'épreuve de la politique et les années calamiteuses

L’homo economicus s’avère être un déprédateur pour la biosphère.
Cet animal cupide ne voit qu’une usine à bois dans une forêt, un couloir à camions dans une vallée, une voie navigable dans un grand fleuve, une station de ski sur une montagne et un lot constructible dans tout terrain libre de béton.
Ce parasite grignote la Terre en excluant toutes les autres formes de vies.
Parfois même, il ajoute la cruauté à sa cupidité vorace et chasse pour s’amuser et tromper son ennui.
La diversité du Vivant le précède. Le désert le suit.
Bien sûr, il y a des variantes dans cette nuisance et il advient que des humains s’émancipent suffisamment pour évoquer ce que devrait être homo sapiens.
Dans la société planétaire, une fracture civilisationnelle oppose les « protecteurs du vivant » et les « exploiteurs exploitants » en mal d’accaparement frénétique.
Les uns et les autres possèdent leurs organisations politiques .
Les uns défendent la Nature. Les autres l’anéantissent sans assumer ce qu’ils font, en se parant d’une vertu que tous leurs actes démentent.
L’actuel président de la république française s’inscrit dans le camp des affairistes, des exploiteurs-exploitants, des aménageurs-déménageurs de Nature et même des tueurs agréés qu’il soutient inconditionnellement.
Il manœuvre pour maintenir au pouvoir des hommes du parti de l’argent, c’est-à-dire des « méga-bassines », des autoroutes privées, des filières bois, des pesticides, de l’élevage concentrationnaire, de la féodalité financière ennemie des services publics, contemptrice de la solidarité et de l’entraide.
Son premier ministre du jour est issu du parti conservateur, idéologiquement contre Nature et de lutte des classes inversée (tout pour le patronat et réduction de la dépense publique).
En 1994, avec le regretté professeur Théodore MONOD, j’avais rencontré le ministre de l’environnement de l’époque, Michel BARNIER au nom des opposants à la chasse.
La qualité du professeur interdisait au ministre de refuser d’entendre les défenseurs du Vivant.
Entendre, oui, mais pas écouter.
A l’instar de son parti politique, ce ministre refusait les dimanches sans chasse que souhaitent 80% des Français.
Les protecteurs du Vivant ne peuvent rien espérer d’une démocratie confisquée par la ploutocratie qui manipule l’opinion publique et se joue des institutions.
Qu’en résultera-t-il ?
La mafia affairiste aura son autoroute A69 avec la gendarmerie mobile muée en milice partisane, la FNSEA sera gavée aux biocides et subventions, la chasse sera bien gardée et pourvue de moyens financiers somptueux, les loups seront exterminés et partout l’argent prévaudra sur la vie.
Vous avez connu les « trente glorieuses ». Voici le temps des calamiteuses.
Quant aux gens, ils seront déçus, amers, mais bien contrôlés et les maîtres du système, propriétaires des médias, leur offriront de fausses issues de secours qui ne sont que des leurres, paravents derrière lesquels se cachent les mêmes intérêts économiques.
Par-delà les ambitions personnelles d’une classe politique médiocre, les dessous de table du jeu actuel amenant la nomination d’un premier ministre révèlent les connivences dissimulées au bon peuple, connivences qu’il serait inutile d’expliciter tant elles sont criantes.

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