Après le 7 juillet, deux situations peuvent se présenter :
L’extrême-droite obtient 289 députés et gouvernera, ou n’aura qu’une majorité relative et se tiendra prudemment en dehors de l’état pour préparer la présidentielle.
Les élus de gauche seront la deuxième force au parlement et les élus macronistes fermeront la marche.
80 ans après leur défaite, les tenants de l’ordre brun s’approchent dangereusement du pouvoir.
Du 10 juillet 1940 au 7 juillet 2024, comme je l’ai expliqué dans ma chronique sur Youtube, le fascisme a eu plusieurs visages.
Le « trumpisme » en est le modèle contemporain.
Il se caractérise par deux négations fondamentales : celles de la science et des droits de l’homme.
Dans sa conférence de presse de lundi dernier, le leader du RN n’a pas dit un seul mot en faveur de l’environnement, de la biodiversité, du climat.
Son parti se montre viscéralement anti-écologiste.
Acculés par des questions de journalistes, ces candidats récitent l’antienne suivante : « Nous sommes pour une écologie du bon sens et contre l’écologie punitive ».
Traduisez : nous servons la FNSEA, la Coordination Rurale, la pêche industrielle, les firmes de l’agrochimie, les travaux publics et refusons le Zéro Artificialisation Net ainsi que les normes.
Que vivent les pesticides, les infrastructures, les pollutions !
Les « libéraux économiques » sacrifient, eux aussi, l’intérêt de la Nature aux aspirations des lobbies, mais dans les paroles, ils rendent l’hommage du vice à la vertu.
Ils énoncent : « Notre maison brûlent et nous regardons ailleurs ».
Puis, après avoir salué le travail des experts du GIEC, avoir célébré une convention internationale en faveur de la biodiversité, ils vont céder aux intérêts privés et aux chasseurs.
Mais ils ont la décence de ne pas abrutir l’opinion par des négations stupides.
Les hommes d’extrême-droite insultent l’intelligence, la raison, la science. Ils contestent l’existence d’un dérèglement climatique et ignorent la raréfaction des espèces, sujet qui les laisse totalement indifférents.
Le « trumpisme » se nourrit du complotisme, des délires paranoïaques, des mensonges grossiers.
Il s’adresse au cerveau reptilien, aux pulsions et ils censurent la voix des sachants dans tous les domaines.
Et les droits de l’homme ?
Dans sa conférence de presse du lundi 24 juin, le leader RN a trahi son fonds fascisant en répondant à une question d’un journaliste qui l’interrogeait sur la légalité de certaines mesures de son programme susceptibles d’être invalidés par les hautes juridictions.
Voici la réponse typiquement fascisante :
« La cour suprême, c’est le peuple ».
Or, le peuple n’est pas une entité monolithique. C’est une addition de millions d’individus différents, souvent contraires dans leurs convictions et modes de vie.
Une majorité politique d’un moment, elle-même disparate, ne saurait attenter aux droits fondamentaux et à la liberté des minorités du moment.
Les régimes autoritaires se prévalent toujours de la volonté « du peuple » pour bâillonner, dissoudre et entraver les autres forces sociales.
Non, le peuple n’est pas la cour suprême.
En démocratie, les juridictions garantissent, au besoin contre les emportements des gouvernants, les droits humains fondamentaux gravés dans le marbre du préambule de la constitution et dans les conventions internationales des droits de l’homme.
D’ailleurs, le même leader du RN déclara qu’il voulait retirer la France de la compétence de la cour européenne des droits de l’homme.
En conséquence, la Nature et la démocratie sont en danger.
Mon devoir de biocentriste est de l’expliquer afin que chacun agisse en fonction d’une analyse que l’indigence des médias et de trop d’hommes politiques passe sous silence.
Différent de celui de MUSSOLINI, d’HITLER et de FRANCO, le fascisme des extrêmes-droites trumpistes demeure un fascisme comme le prouve sa négation de l’état de droit révélée par la formule : « Pour nous, la cour suprême, c’est le peuple », c’est-à-dire nos partisans.
Ces hommes nient les défis écologiques.
Ils méprisent les données objectives de la science.
Ils piétinent les droits de l’homme en restreignant les contrôles des juridictions.
J’observe, avec effroi, l’apathie de la classe politique face à ce néofascisme, les incompréhensions des citoyens face aux périls pour la démocratie.
Sidérant !