Partons toujours des faits qui valent mieux que de longs discours.
Trois retiennent mon attention en ce mois de juillet.
1) Le mercredi 12 juillet, le parlement européen adopta de justesse un règlement proposé par la Commission Européenne visant au rétablissement de la biodiversité par protection des milieux à restaurer.
La droite parlementaire (PPE et Extrême-droite) s’opposèrent à ce règlement au nom des intérêts économiques des lobbies agro-industriels.
Pour être adopté par une courte majorité, le texte a dû être édulcoré car « l’environnement, ça commence à bien faire » pour les réactionnaires, serviteurs de la finance, des spéculateurs.
2) Dans le même temps, en France, la commission mixte députés sénateurs, du parlement français vient de saborder en pratique un projet de loi relatif à « Zéro Artificialisation nette » (ZAN), visant à stopper le grand déménagement de la Nature par les innombrables opérations immobilières et les infrastructures artificialisant en 7 années l’équivalent de la superficie d’un département.
Les élus locaux refusent de gérer des « réserves d’indiens » et veulent bétonner, bitumer à souhait pour le grand profit des petits copains car toute décentralisation favorise le népotisme et de splendides corruptions.
3) L’Espagne souffre présentement de canicules exceptionnelles et réitérées.
Le parti VOX, de droite dure, nie l’altération climatique, le rôle des activités humaines dans le réchauffement planétaire et refuse toute mesure susceptible de réduire les agressions contre la Nature, allant jusqu’à suggérer la suppression de l’Agence météorologique Nationale, coupable de ne pas se satisfaire de l’ordre divin régissant le monde.
Le rappel de ces trois faits actuels confirme une tendance de fond.
Nous assistons à une « trumpisation » des partis conservateurs ce qui se traduit idéologiquement par des constances que nous devons relever.
Ces partis politiques conspuent le féminisme, l’écologie, l’animalisme, la solidarité, l’empathie, la science, la raison et l’intelligence.
Ils vénèrent l’ordre pour l’ordre, la spéculation, le primat de l’argent, une virilité de pacotille, l’affairisme érigé en système de valeurs premières, l’anthropocentrisme borné, les traditions fussent-elles sanguinaires, le refus du réel confinant pour les plus ultras à des intoxications complotistes.
Ces forces politiques défendent les positions de la FNSEA, du lobby de la chasse, des industriels, au détriment du bien public.
Pour ces conservateurs, la communauté scientifique, les aspirations nouvelles des citoyens ne sont d’aucun poids face aux petits intérêts de leurs commettants.
Ils sont obsessionnellement anti-sociaux et anti-écologiques.
L’opinion publique, contraire à ces régressions éthiques, penche néanmoins présentement, ici et ailleurs, de ce mauvais côté de la Force.
De braves gens, sans trop le savoir, votent pour chasse, pesticides, béton et traditions parce qu’ils s’imaginent voter par réflexe de peur d’éléments exogènes et notamment d’une religion porteuse, paradoxe cocasse, de la même idéologie funeste, à savoir antiféminisme, obscurantisme, ordre et soumission, répression des mœurs au nom de normes divines, culte servile du passé, refus de la science et de la raison, de la liberté et de l’émancipation.
Et voilà pourquoi la Nature est en danger !
Voilà pourquoi la bataille du climat et en faveur de la biodiversité exige la lucidité, la vérité des faits, l’union de tous les gens de mieux.
Qui vous le dira ?
Gérard CHAROLLOIS