Etre Radical, c’est aller à la racine des questions traitées en partant des faits.
Les humains doivent se loger, donc bâtir, se nourrir, se distraire, voyager, user des ressources et de l’espace.
Plus les humains seront nombreux et plus il faudra artificialiser les sols, produire des biens, aménager des infrastructures, dégager des ressources, générer de l’énergie pour satisfaire de légitimes besoins et un désirable hédonisme en sécrétant des pollutions et des nuisances inéluctables.
La question démographique est tabou.
C’est qu’elle dérange des intérêts mais aussi des dogmes archaïques.
Pour fuir la question, escamoter le débat de fond, deux attitudes se rencontrent :
- celle des démographes patentés : « Ne vous inquiétez pas. Tout va bien. La population humaine sur le globe a explosé ces dernières décennies, mais la croissance ralentit et la stabilisation est en vue ».
- celle des idéologues traditionalistes : « Evoquer la démographie attente à la liberté individuelle et rappelle le totalitarisme chinois de naguère, règlementant le nombre des enfants d’un couple qui doit croître et multiplier ».
Le biocentrisme, échappant à ces prêt-à-penser, éclaire le défi que l’absence de régulation de la population pose à la biosphère, sans déni du réel, avec le souci de sauver la biodiversité.
Partons de l’essentiel : l’éthique.
Vie et Liberté.
Notre éthique pose en principe fondamental que tout être vivant possède un intérêt légitime à vivre, alors qu’un non-être ne dispose d’aucun intérêt à naître.
La vie est la valeur première que nie la mort.
Pour réduire la population humaine, excluons « une bonne guerre », chère aux sado masochistes ou une pandémie de grande ampleur, annoncée par la virologie.
C’est uniquement sur le taux de natalité qu’il faut jouer.
La mort n’est jamais une option pour un biophile.
Comment limiter les naissances ?
Pour répondre à cet impératif, posons un autre postulat éthique.
Autre principe fondamental : la liberté.
Tout être vivant jouit de la liberté de vivre selon ses besoins biologiques (ce qui condamne l’élevage concentrationnaire) et selon sa conscience et ses choix moraux (ce qui condamne les régimes politiques autoritaires), donc ceux qui entendent légiférer sur le nombre d’enfants.
La vie et la liberté sont indissociables.
Loin de remettre en cause les Droits de l’Homme, nous biocentristes, entendons les amplifier et les dépasser pour mieux les protéger en étendant leur esprit à l’ensemble du vivant, selon les aptitudes et besoins des êtres.
Dès lors, face à l’impératif devoir de laisser des places pour les autres espèces sur cette planète limitée, il convient d’en appeler non à la mort, mais à la réduction des naissances dans le libre arbitre des individus.
Cette réduction découle d’un libre choix par chaque individu, nullement contraint, étant acquis que chaque individu est libre de son mode de vie, de ses orientations sexuelles et familiales.
En biocentrisme, la société et l’état s’interdisent d’interférer dans les choix relevant des aspirations et délibérations de la personne.
En revanche, dans une optique biocentriste, l’état s’abstiendra d’inciter financièrement les populations à croître et multiplier, à emplir la Terre au nom de tel ou tel suprématisme ethnique dont la présence dans notre époque contemporaine prouve la persistance de l’obscurantisme.
J’ai déjà évoqué, par ailleurs, cet argument entendu dans la bouche des tenants de la croissance infinie dans un monde fini : « Il faut des jeunes pour payer la retraite des vieux », opinion de thatchériens.
Est-il permis de trouver plus stupide, tant il est évident que ces « jeunes » deviendront « vieux » et qu’il faudra encore plus de « jeunes » pour payer les retraites de ces plus de «vieux ».
La Terre est une biosphère dont l’humain ne saurait, sans se condamner lui-même, devenir la cellule cancéreuse qui croît indéfiniment jusqu’à tout envahir en excluant les autres formes de vies.
Observons que la réduction de la natalité se passe très bien de toute mesure coercitive.
Point n’est nécessaire de fixer, par une loi liberticide, le nombre d’enfants par couple ou par individu, étant acquis que les couples peuvent être multiples dans une vie humaine.
Dans les sociétés évoluées, avec l’émancipation des femmes, des populations débarrassées de l’abrutissement religieux et traditionaliste, choisissent librement de ne pas donner plus de vies qu’un individu ne peut en assumer affectivement et matériellement.
Le taux de natalité s’abaisse en Occident au fur et à mesure que le niveau de vie et d’éducation s’élève.
Les esprits formatés se lamentent : « La France fait moins d’enfants. En mars, le pays n’a dénombré que 1.860 naissances par jour soit une diminution de 7% ».
Il s’agit d’une excellente nouvelle.
L’augmentation de la population accentue la pression humaine sur le milieu naturel et une stabilisation serait un soulagement pour la biosphère.
Autre facteur jouant localement, l’immigration, autre sujet suscitant bien des tabous et des agitations de fumigènes.
L’immigration aggrave la pression démographique et contribue aux besoins de logements et autres artificialisations.
Cette pression résulte des immigrations contraintes générées par des conflits et de la misère poussant des masses humaines à fuir leurs pays et des arriérations religieuses réduisant la femme à n’être qu’un ventre fécond et à une servitude d’un âge qu’on voudrait révolu. Un taux trop élevé de natalité entretient la misère.
Pour combattre ces immigrations forcées et non voulues par choix culturel, il faut en tarir les causes et notamment l’excès de la natalité au sein de populations non émancipées des dogmes ancestraux, notamment de l’injonction « croissez et multipliez ».
Climat, mort de la biodiversité, tensions sociales et dégradations du milieu de vie des hommes dépendent directement du défi démographique.
En iconoclaste, je vous invite à vivre votre vie en liberté, dans l’oubli des injonctions obscurantistes, avec ou sans enfant.
Faites des enfants, si vous le souhaitez, mais dans l’unique dessein de les aimer, les assumer, les émanciper et non pour fournir des soldats à la patrie, des adeptes à une secte, des serviteurs d’une ethnie, des otages au malheur, des ennemis de la Terre.
Enseignez leur l’amour de la Nature et le respect de la Vie, socle d’une civilisation du vivant.
Gérard CHAROLLOIS