La mort du loup en Corrèze et les ennemis de la terre

 

En Europe, le loup est une espèce protégée en vertu d’une directive de l’Union Européenne du 23 mai 1992 et d’une convention dite de BERNE.
Mais en France, nombre de politiciens et quelques fonctionnaires ignares des sciences de la Nature nous infligent la douleur de vivre dans un pays agrarien, ennemi de la Nature, pays peuplé de chasseurs et négationnistes des droits de l’animal et de la biodiversité.
Quand l’état et ses commis parlent du loup, ils raisonnent en éleveurs-chasseurs.
Dès qu’un élément quelconque de la faune apparaît, ces esprits s’émeuvent, s’alarment, en appellent à la mobilisation des fusils pour tuer le loup, le reptile ou le sanglier aperçus.
L’espace doit être aseptisé et vidé de toute vie sauvage.
Bien sûr, les discours célèbrent la biodiversité mais les actes nient les paroles menteuses.
On m’apprend qu’en Corrèze, tous les lieutenants de louvèterie (oui, ça existe encore) ont consacré 400 heures de traque pour tuer un loup, l’unique loup repéré dans ce département.
Ces survivants des siècles obscurantistes furent gratifiés d’un « pot » par le préfet et d’un repas offert par les éleveurs pour avoir vaincu la bête !

Il a été dit à ces chasseurs que s’ils voyaient un autre loup, un arrêté préfectoral en autoriserait immédiatement la mise à mort.
Que valent le droit protecteur et la volonté de 80% des contemporains favorables aux loups ?
Le loup participe aux équilibres de la Nature.
Il régule les populations d’ongulés en évitant aux hommes d’ériger en loisir l’acte dégradant de tuer.
Les chasseurs de la Drôme se plaignent du fait que les loups dégarnissent leur stand de tirs en réduisant le nombre des sangliers.
Puisque les ennemis de la Terre sont très marginaux dans notre société, puisque 80% des Français souhaitent la protection du loup, qu’attendent les électeurs pour éliminer les candidats qui flattent l’obscurantisme agrarien ?
En Corrèze comme ailleurs perdurent encore des hommes du Moyen-Âge parmi nous !
Folklorique ou inquiétant ?


Gérard CHAROLLOIS

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