Difficile de faire plus mal

La racine du mal tient à ce que les dirigeants politiques n’émanent plus de l’élite mais du milieu de l’argent, de la spéculation et des affaires, monde vulgaire, snobinard, arrogant, cupide, monde de la vénerie, de l’entre-soi.
Comme je l’ai déjà écrit, le malaise de la société contemporaine ne tient pas à la faillite de l’élite mais à sa disparition.
Les défis du temps dépassent ces très petits hommes addicts de la cupidité vorace.
L’argent, le profit, les affaires les obsèdent et pour eux, toute solution a la forme de leur addiction.
Ainsi, les « énergies renouvelables » ne sont jamais que des occasions de faire de l’argent, toujours au détriment de la Nature.
La mort de la biodiversité, crime de l’homme contre la biosphère, le dérèglement du climat, source non pas de la fin du monde, mais de la fin d’un monde connu, n’intéressent les gouvernants que dans la mesure où cela peut offrir des débouchés pour leurs commettants de la finance.
Les décennies à venir vont apporter une modification du cadre de vie d’une manière dont nombre d’individus ignorent l’ampleur.
Les gouvernants ne sont pas à la hauteur des défis.

Ils savent manipuler l’opinion publique afin de pérenniser leurs nuisances mais ils méprisent ceux qu’ils instrumentalisent et dupent.
Si je vous dis que l’hermétique microcosme sociologique de l’argent ignore le peuple et ne l’entend plus, vous penserez, en ces jours heureusement agités, à la querelle des retraites.
Ma préoccupation est autre.
Depuis 2017, je dénonce cet hermétisme face au refus du président de la république d’entendre les 80% de Français qui veulent des dimanches sans chasse et l’abolition de la chasse à courre et de la torture tauromachique, sujets qui ne font pas descendre les braves gens dans la rue.
C’est que cette société sécrète sa putréfaction morale : l’intérêt égotiste d’abord !
Pour le chef de l’état, que valent les aspirations de 80% des gens ?
L’actuel hôte de l’Elysée souffre d’un entourage fermé à toute compassion envers les animaux.
Les injonctions de Messieurs Schraen et Coste tiennent lieu d’ordres pour Monsieur Macron.
La vérité fondamentale est qu’un homme qui ne nourrit pas de compassion pour toute souffrance ne peut pas être bon.
La compassion ne se divise pas.
Mais la médiocrité ne s’arrête pas à la cour.
Elle frappe une large fraction de la classe politique.
L’urgence est écologique et si l’on veut maintenir la viabilité de la planète, il faut un moratoire sur les infrastructures artificialisantes.
Pour rendre l’hommage du vice à la vertu, les gouvernants thatchériens, valets des firmes et des filières, édictent des normes vertes assorties de dérogations, normes complexes, parfois contradictoires, donc inefficientes.
Ainsi, pour préserver le climat et la biodiversité, la loi « climat résilience » préconise un (ZAN), « zéro artificialisation nette », en réduisant de 50% le taux d’artificialisation dans chaque commune avant 2030, pour atteindre une absence de toute artificialisation en 2050.
Pas clair !
C’est fait pour ne pas être compris et moins encore appliqué.
Mais « on agit pour le climat ».
Les « élus locaux » s’en émeuvent.
Quoi !
Freiner, entraver, compromettre la bétonnisation et la fièvre routière et faire de leur canton une « réserve d’indiens » ?
Leurs esprits enclavés n’ont pas compris qu’ils avaient changé de monde.
Leur sous-développement cognitif et leur propension à la petite corruption ordinaire les poussent à regretter l’heureux temps des ronds-points, des zones commerciales, des lotissements étriqués peuplés de petits pavillons avec piscines et pelouses nettoyées à la brosse à dents, car il faut faire propre.
Pour trop « d’élus locaux » : « que la nature aille se faire protéger ailleurs ».
Après tout, faune et flore ne paient rien, à la différence des copains promoteurs qui « créent des emplois et permettent de construire une salle des fêtes neuve ».
Médiocrité, comme tu pourris ce monde !
Pour justifier leur appétit insatiable d’artificialisation, ces élus spéculent sur l’augmentation à venir de la population dans leurs fiefs électoraux.
Ainsi, nous retrouvons la racine du mal : la croissance démographique qui condamne la Terre à l’asservissement à une seule espèce et à ses besoins insatiables.
Pour préserver la biodiversité, il apparaît indispensable de stabiliser la population humaine pour laisser une place aux autres formes de vies.
A cette fin et au risque de peiner la droite, s’impose une réduction de la natalité et, au risque de choquer une fraction archaïque d’une gauche non encore écologisée, il faut contenir les immigrations.
Sans ce dogme de la croissance infinie dans un monde fini, les promoteurs seraient en mal d’asphalter, de bâtir, de déménager la Nature partout et systématiquement, pour le bien des gens ?
Non. Pour leur enrichissement personnel.
Bien sûr, la vitesse de dégradation d’habitabilité de la biosphère est infiniment plus rapide que la prise de conscience par l’humain de sa nocivité et de la nécessité de muter.
Les discours et les lois pusillanimes sur « l’environnement » n’inverseront pas le processus létal déjà à l’œuvre.
Labruyere l’a dit avant moi : « Les hommes sont si cupides que si vous cherchiez à acheter la corde pour les pendre, ils se battraient pour vous la vendre ».
Quel propriétaire foncier, suffisamment « sapiens », sait renoncer à une opération juteuse consistant à rendre constructible son lopin de terre, ou plus rentable son fonds au prix d’abattage d’arbres, d’assèchement d’une zone humide ?
La cupidité règne partout et ce règne est désastreux.
Les thatchériens se délectent en menaçant les humains ordinaires avec la « DETTE » que les vilains assistés, les salariés paresseux, vont laisser à leurs enfants en exigeant des droits sociaux conquis aux siècles passés.
Mais cette « DETTE » dérisoire sera due à des fonds de pensions et actionnaires milliardaires que leurs enfants pourront acquitter, au besoin, en incarcérant les oligarques pour leurs crimes contre la Nature et contre les gens.
En revanche, pour la dette écologique et pour la disparition de la Vie, il sera trop tard et cette dette-là ne se paiera pas en argent.

Gérard CHAROLLOIS

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