Menons le grand combat des idées, des valeurs, de l’éthique du respect du vivant, le seul qui vaille, sans jamais injurier quiconque.
Lorsque vous découvrez les propos du président national des neuf cent mille chasseurs que compte ce pays, vous pouvez vous dispenser de tout commentaire.
Les faits parlent suffisamment et certains individus nous épargnent le désagrément de les gratifier d’une quelconque appréciation.
Ce qui est déplorable est que la France soit dotée d’un président de la république qui reçoive en bonne amitié ce personnage qui en retour ne lui ménage pas son soutien.
Il y eut des chefs d’état qui regardaient vers les sommets et dont les fréquentations élevaient.
Et puis, il y en a d’autres.
Charles de GAULLE déjeunait avec André MALRAUX.
Emmanuel MACRON fréquente Willy SCHRAEN.
Selon une information de ce jour, l’état aurait conclu avec les chasseurs, grands amis du chef de l’état, et les agriculteurs, un accord lors du salon de l’agriculture, (là où l’environnement, ça commence à bien faire), au terme duquel quatre vingt millions d’euros d’argent public viendraient compenser les dégâts générés par les grands animaux, donc les sangliers sans lesquels le stand de tir serait dégarni.
Avec l’argent de l’état, les cadeaux somptueux pleuvent sur le lobby de la chasse depuis six ans.
La minorité cynégétique (moins de 2% des Français) n’a pas fini d’ennuyer les habitants des campagnes.
Nous saurons un jour combien l’Elysée dépense en frais de sondages et d’enquêtes d’opinion, mais manifestement, le chef de l’état ne fait pas un bon usage de ce poste de dépense, à moins que les agences de conseils se révèlent bien incompétentes.
Le président de la république ignore qu’une immense majorité de contemporains sont excédés par les abus et privilèges de la chasse.
Mais il est vrai que la voix des citoyens ne franchit pas le mur des courtisans du « château ».
Le chef de l’état n’entend pas les 80% de Français qui aspirent à des dimanches sans chasse et le même pourcentage qui demandent l’abolition de la chasse à courre.
Pour le monde de l’argent, le peuple n’est qu’un ramassis de brutes débiles en mal de chasse et autres pesanteurs indécrottables.
Le mépris des citoyens : voilà ce qui fait la docilité de l’état face au lobby de la chasse.
Mais sur le fond, que nous disent les éructations des ennemis de la terre : une incapacité d’argumenter, de raisonner.
Quelle affliction pour l’intelligence de certains humains de lire dans la presse régionale, les propos suivants du patron des chasseurs : « Les végans radicaux considèrent les animaux comme leurs frères. Pour moi, les hommes ne sont pas les frères des animaux et je ne confonds pas un homme et un poisson rouge ».
Oui, je sais, nous sommes loin des « chênes qu’on abat ».
Or, nul ne demande au chef des tueurs de fraterniser avec les poissons, les oiseaux ou les mammifères.
Les animaux ne réclament pas notre amour.
Il suffit de les laisser vivre et de ne plus jouir de l’art de tuer.
Ceux qui savent que l’animal n’est pas une chose mais un être sensible ne font que constater un fait, une donnée objective irréfutable.
Ce fait s’impose et corrélativement, le loisir de mort est condamné à rejoindre la profonde poubelle de l’Histoire.
Les insultes du grand chasseur, la complaisance du chef de l’état n’y changeront rien.
Tuer un être sensible pour se distraire est une abjection.
Bien sûr, la chasse provoque des accidents et perpètre des homicides.
Bien sûr, elle crée des déséquilibres écologiques en faisant proliférer les sangliers et en éliminant les prédateurs plus quelques cigognes et autres espèces présumées protégées.
Mais ces considérations passent après la réfutation morale absolue : la mort n’est pas un loisir.
Cette grande querelle fracture la société et signe l’émergence d’une civilisation du respect des êtres vivants.
Culturellement, amis des animaux, protecteurs de la nature et défenseurs de la dignité humaine, vous avez déjà gagné.
Dommage qu’une petite oligarchie hors-sol, ne le sache pas !
Gérard CHAROLLOIS