En déposant une proposition de loi d’abolition de la torture tauromachique, le député LFI Aymeric CARON révèle l’ampleur de l’indigence intellectuelle sévère affectant nombre d’élus de ce pays.
En effet, on sait qu’à toutes les époques, des esprits réactionnaires ont défendu les jeux du cirque à la Romaine, les bûchers pour les sorcières, les ordalies, la question, l’esclavage et la peine de mort.
Aujourd’hui, ces esprits rétrogrades nient le caractère sensible de l’animal et défendent chasse, corrida, élevage concentrationnaire.
Nul n’ignore que corrida et chasse seront abolies. L’incertitude porte sur la date de ces abolitions inscrites dans la marche des consciences.
Mais en qualifiant les gens de mieux « d’éco-terroristes » dans une pétition, deux centaines d’élus, essentiellement macronistes et républicains, révèlent leur indigence mentale.
Quand les mots perdent leur sens, il n’y a plus d’intelligibilité de la pensée.
Ce qui trouble la société, ce sont la chasse qui tue et insécurise, le spectacle de la cruauté qui afflige, l’exploitation de l’arbre, l’animal et l’homme qui conduit cette société à la déchéance et à l’échec.
Ceux qui appellent au respect de la vie relèvent le flambeau des avancées de la civilisation.
Ils assument, en notre temps, les héritages des penseurs et des militants qui abolirent les grands crimes du passé.
Amis écologistes, animalistes, gens de mieux, mesurez l’immense honneur d’être insultés par de tels personnages dépourvus de conscience et de culture.
Ils ignorent ce qu’est un terroriste et imaginent pouvoir insulter la compassion.
Cette médiocrité morale et intellectuelle d’une fraction réactionnaire de la classe politique se manifeste dans tous les domaines.
Pour s’enrichir au détriment de l’intérêt général, certains pourfendeurs de la dépense publique détournent l’argent public au profit de leur entourage et s’insurgent lorsque le parquet national financier ose reprocher leurs turpitudes, pour eux naturelles.
Le culte obsessionnel de l’argent mal acquis par la spéculation participe de leur système pervers.
Dans le même temps, ils perdurent à fulminer contre « la dépense publique ».
Leur politique criminelle délite les services publics, l’hôpital, la justice, l’éducation nationale, l’office national des forêts, le service de répression des fraudes et paupérise les agents publics cependant que leurs commettants, les grands patrons, s’octroient l’an passé une hausse de 52% de leurs rémunérations.
Oui, politique criminelle, car elle tue.
Poussé à cette outrance, le conservatisme n’est pas une option politique, mais une pure corruption.
Et voilà ces individus qui croient pouvoir qualifier les abolitionnistes de la corrida d’éco-terroristes, de totalitaires et autres invectives dépourvues de tout rapport avec le contexte.
Car tout se tient.
La Nature, l’animal et l’homme méritent le soin et le respect.
Je ne me détermine jamais sur des critères de chapelles, de partis, de patriotisme de structures, mais en une synthèse claire et forte, je me réjouis, en lecture des prises de positions face à la corrida, de constater que les salauds de tous les temps se révèlent être aussi des cons de toujours, ceux qui font ou laissent faire le mal.
Consolant, n’est-ce pas ?
Gérard CHAROLLOIS