Dans cette lettre Gérard Charollois fait allusion au rapport établi par le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) publié le 16 septembre 2022, à titre d’avis sur le projet de loi du gouvernement. Vous pouvez télécharger ce document en cliquant sur ce lien.
Le président de la république l’annonçait depuis quelques semaines et le confirme lors de l’inauguration d’un parc éolien en mer, au large de la LOIRE-ATLANTIQUE : une loi va permettre aux industriels et affairistes de l'éolien, du photovoltaÏque mais aussi d’autres secteurs industriels de la « transition énergétique » de s’affranchir des procédures et des lois de protection de la Nature, des paysages, de la qualité de la vie des habitants auxquels on proposera de se laisser corrompre par l’appât d’avantages tarifaires illusoires.
Selon ce projet de loi, durant quatre ans les délais d’instruction des dossiers d’implantations doivent être accélérés, les recours juridictionnels réduits, les normes de protection de la Nature affaiblies pour « décarboner » l’économie.
En pratique, les filières, affairistes et spéculateurs pourront déboiser des centaines de milliers d’hectares, la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité sera mise en échec et il n’y aura plus de zones protégées, plus d’espèces menacées épargnées par les infrastructures et l’artificialisation des milieux naturels.
Imposture et forfaiture marquent cette loi qui ose se dire temporaire, alors que les milieux qu’elle va détruire le seront pour toujours.
Le climat, la décarbonation : foutaises !
Les tenants de l’artificialisation forcenée de la Terre usent ici de l’alibi du climat pour accélérer leurs méfaits et faire des profits.
Les forêts sont des puits de carbone, des sites de régulation de l’eau et les champs photovoltaïques sont des zones de surchauffe des sols dénudés !
Le seul objectif de la loi est thatchérien : de l’argent facile pour les affairistes et des intérêts très très privés (privés de quoi ? de scrupules).
La France possède déjà une électricité plus décarbonée que ces pays voisins et ce massacre programmé de l’espace encore non anthropisé n’aura aucune incidence positive sur le climat, tout en comportant des agressions définitives contre la biodiversité, car ces infrastructures d’énergie intermittente détruisent les arbres, les oiseaux, les chauves-souris.
Pour un affairiste, que valent les espèces sauvages végétales ou animales ? Qu’est-ce que cela rapporte ?
J’invite ceux qui souhaitent davantage d’informations sur ce mauvais coup masqué sous une couche de peinture verte à lire le rapport que le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) publie le 16 septembre 2022, à titre d’avis sur le projet de loi du président de la république (vous le trouverez sur le site de la Convention Vie et Nature).
En termes à peine moins sévères que les miens, il dit clairement et de manière scientifiquement étayée la critique que j’énonce ici.
Aussi, j’appelle les parlementaires ayant une fibre écologique à s’opposer à ce projet de loi dicté par le seul et unique souci de servir le monde de l’argent qui, partout et systématiquement, détruit la biosphère par sa cupidité insatiable.
Les industriels veulent gagner beaucoup d’argent en vendant du vent au détriment, d’une part des citoyens sommés de payer plus cher une électricité prétendument vertueuse, d’autre part de la faune, de la flore et des milieux naturels et finalement du climat par dégradation des sites susceptibles d’atténuer les perturbations atmosphériques.
Ce ne sont pas des éoliennes partout et des champs de photovoltaïques qui sauveront les équilibres physico-chimiques de l’atmosphère.
En revanche, ce sont des forêts naturelles, des zones humides, des espaces vierges d’artificialisation qui assureront la pérennité du vivant sur la Terre, lorsque l’hypothèque létale de la finance sera levée.
Ne soyez pas dupes d’une propagande grossière qui farde une vérité : le pouvoir politique sert le monde de l’argent et sacrifie systématiquement le vivant.
La preuve par la chasse et son infime minorité d’adeptes qui tuent la faune, la preuve par le refus de sauver les espaces naturels convoités par les actionnaires.
Un moratoire sur les infrastructures s'impose pour maintenir la viabilité de la planète.
Le projet de loi gouvernemental va à l’encontre de cet impératif vital.
Le combat en faveur du climat est indissociable du combat, tout aussi nécessaire, pour la reconquête de la biodiversité.
Le projet de loi sur l’accélération des énergies prétendues renouvelables va à l’encontre de la Nature.
Autre imposture couramment énoncée par les cupides : le bois est une énergie renouvelable proclament quelques élus locaux en symbiose avec de petits intérêts.
Vite, construisons de méga-chaudières collectives pour brûler du bois et chauffer piscines, lycées, cliniques et immeubles d’habitations.
Le bois, énergie renouvelable ?
Il suffit de quelques heures pour que des engins mécaniques monstrueux abattent une forêt et un siècle pour la voir renaître !
Alors, renouvelable, l’énergie bois ?
Oui, mais à la vitesse de la pousse d’un arbre.
Cette évidence est ignorée par ceux qui n’ont qu’une obsession : le profit.
C’est finalement la cupidité et l’hubris qui perdront l’humanité.
Quand j’observe ceux qui gouvernent, leurs mensonges, leurs ruses grossières, leur mépris de la vie, j’ai envie, moi aussi d’écrire : « bon débarras » !
Gérard CHAROLLOIS