Face aux lobbies, aux forces réactionnaires, aux obscurantismes, au culte de l’argent, à l’anthropocentrisme béat, au grand massacre de la nature, aux sacrifices des êtres vivants, l’unité de ceux qui aiment la nature et respectent la vie s’impose.
Par-delà les différences, cette unité est la condition première pour des avancées, car, contre nous, des puissances financières, partisanes, traditionalistes structurées, maîtres des médias, veulent perpétuer le grand saccage de la terre.
Depuis plus de trente ans, je travaille inlassablement, dans le monde associatif, à cette union des défenseurs du vivant, dont la dispersion interdit les progrès nécessaires sur la voie de la protection de la nature, du respect de l’animal, être sensible, de la prévalence de la vie et de la liberté individuelle sur les dogmes et les intérêts financiers.
Dans cet esprit, pour porter les valeurs du biocentrisme (le vivant d’abord ), j’ai souhaité concourir à la primaire de l’écologie politique, préparant la présidentielle de 2017.
Nicolas HULOT ayant renoncé à mener ce combat, le parti EUROPE ECOLOGIE LES VERTS (EELV) résolut, début juillet, d’organiser une primaire ouverte à la société dite «civile», c’est-à-dire à tout citoyen se reconnaissant dans les valeurs de l’écologie, au-delà des appartenances partisanes.
Ce parti décida d’imposer un filtre aux candidatures, à savoir, la nécessité de 36 parrainages, par les conseillers fédéraux du parti, pour pouvoir solliciter vos suffrages.
La mesure pouvait être opportune, si, d’une part, le nombre des candidatures s’avérait excessif, si, d’autre part, le nombre de parrainages, au sein d’un groupe d’environ 240 élus, n’était pas trop élevé.
De fait, la liste des candidats a été arrêtée le 11 août et la validation, après parrainage, doit intervenir à la fin de ce mois.
Quels sont ces candidats, dans l’ordre alphabétique ?
Gérard CHAROLLOIS, Yannick JADOT, Olivier LAFOND, Michèle RIVASI, Pierre SCHWARZ.
Quant à d’autres, sans doute, attendent-ils l’échec de la primaire, pour soigner leur narcissisme, au détriment de la cause écologique !
La démocratie exigeait une primaire ouverte.
Son adoption ouvrait un champ fructueux de débats d’idées, de confrontations des propositions et vous permettait de participer au choix du candidat appelé à vous représenter.
Un filtre partisan risque de priver l’initiative de tout intérêt intellectuel et éthique.
La démocratie meurt de la mainmise des appareils politiques sur la vie publique.
EELV pouvait remédier à ce malaise du politique, en organisant une primaire ouverte à tous les courants de pensées de l’écologie.
Le risque est immense de voir l’esprit de clans lilliputiens l’emporter sur l’air vivifiant d’une ouverture vers une autre approche du débat public.
Sur le fond, par-delà ces péripéties subalternes, nous mesurons les périls dont sont grosses les forces politiques qui gouvernent, aujourd’hui, et, plus encore, celles qui gouverneront, dans un an.
Si d’aucuns ne perçoivent pas, aujourd'hui, le sens de mes avertissements, ils comprendront, bientôt, que j’avais raison d’appeler à l’union de tous les amis du vivant, lorsqu’ils constateront : la relance du programme autoroutier, la prospection pour l’exploitation des gaz de schistes, les faveurs données à l’élevage concentrationnaire, à la chasse, à l’agrochimie, la complicité de l’Etat avec les promoteurs spéculateurs, la répression des zadistes, l’étouffement des associations de protection des sites, le dénigrement des opposants aux grands projets inutiles.
En posant ma candidature, pour servir la cause biocentriste, j’ai pratiqué, en totale lucidité, un pessimisme de la raison, n’étant pas soutenu par une quelconque écurie interne au conseil fédéral des VERTS, et l’optimisme de la volonté, car je n’ai fait qu’un devoir envers ma patrie, ma foi, ma conviction qui ont pour nom : la nature.
S’il advient que notre pensée ne puisse pas concourir, il nous faudra poursuivre notre action autrement, mais nous aurons, avec le sentiment du devoir accompli, essayé de rassembler les militants de la vie.
Gérard CHAROLLOIS