Ce que l’homme fait à l’animal, il finit toujours par le faire à l’homme.
Le samedi 23 juillet, à « MONT DE MARSANG », dans le département des LANDES où des hommes cultivent ces douces traditions que sont le gavage des oies, le piégeage des pinsons et ortolans, la torture des taureaux lors de festivités grossières où l’ivresse de sang et d’alcool se donnent en spectacle, un millier de manifestants vinrent dénoncer cet avilissement humain : la corrida.
Certains venaient de loin et notamment d’Italie, car, désormais, le vivant a ses défenseurs.
Mais, les autorités municipales, tout autant que le gouvernement VALLS, aiment le spectacle de la torture et la célébration de la mort.
Les manifestants, bien sûr pacifiques, puisqu’on ne vit jamais un écologiste attenter physiquement à l’intégrité d’autrui, furent confinés, en périphérie de la localité et, sans sommation préalable gazés au lacrymo par une compagnie de CRS que l’ami RENAUD n’aurait guère souhaité embrasser, ce jour-là.
En fait, les négationnistes du caractère sensible de l’animal, adepte d’une culture d’essence franquiste, ne supportent pas la contestation de leur goût pervers, leur lâche manifestation de sadisme ordinaire, qu’ils exercent à l’encontre de l’animal, à défaut de pouvoir l’infliger à un semblable.
Il leur faut réprimer, museler, censurer ceux qui dénoncent une pratique qui fera honte à nos successeurs lorsqu’elle sera, comme tant d’autres traditions anciennes, reléguée dans l’insondable poubelle de l’Histoire.
Un jour, les humains s’étonneront de ce qu’autrefois, des hommes s’excitaient au spectacle d’un taureau supplicié.
Or, la France a pour leaders politiques des pervers qui jouissent de cette souffrance extrême et qui, dans leurs réactions politiques, dans tous les domaines, sur tous les sujets, face à toutes les difficultés, expriment, sous-jacente, leur perversité foncière.
Les faits sont têtus et imposent une constatation : la société devient violente.
Certes, tous les contestataires de la société d’injustice, ne cultivent pas l’esprit pacifique des écologistes et l’Etat peut se trouver confronté, occasionnellement, à des agressions effectives contre les biens et les personnes. Songeons aux manifestations agricoles et au terrorisme.
Mais, l’actuel gouvernement participe de la montée de la violence.
En tuant Rémi FRAISSE, pour protéger des intérêts mafieux entourant la construction d’un barrage, en matraquant des militants syndicaux, en gazant des femmes et des enfants dans la manifestation anti-corrida du 23 juillet, en l’absence de la moindre violence de la part des manifestants, en stigmatisant les zadistes, ceux qui commandent les forces de l’ordre et qui oublient par qui ils ont été élus en 2012, créent une ambiance délétère dans le pays.
Leur stratégie est grossière : ils savent que les « vieux » (ce qui n’est pas une question d’âge), les timorés, les perpétuels planqués du « juste milieu», se rangent systématiquement, par pure pusillanimité, du côté de l’ordre parce qu’ils éprouvent la peur, cette mère de toutes les lâchetés, leur faisant préférer une injustice à un désordre.
Il suffit, dès lors, pour les politiciens déchus, de manipuler l’opinion publique en stigmatisant le trublion, quand bien même, il est une victime d’une répression imbécile et déplacée.
Ce pays manque singulièrement de vrais journalistes pour démasquer les manœuvres de ce gouvernement qui, depuis quelques mois, joue la carte de l’ordre contre la justice, de la peur contre la vérité, de la répression contre le dialogue.
Dangereux pour ces bien petits hommes, car, à ce jeu, l’électeur préfèrera l’original à la copie et risque fort de ne plus se contenter du coup de menton mussolinien et opter pour ceux qui assument cette dérive autoritaire dont les crimes s’étalent en Russie, en Turquie et autres pseudo-démocraties.
Ne suivons pas cette pente fatale. Résistons à cette dérive violente et sachons démasquer les impostures d’un pouvoir aux abois.
Un vrai démocrate, un dirigeant serein, sûr de son éthique, n’a aucun besoin de réprimer les formes légales de contestations.
L’actuel premier ministre a démérité de la démocratie.
Que le sang de Rémi FRAISSE et les gaz lacrymogènes de la corrida plaident pour la mort politique de ces gouvernants qui ont renié l’espoir de ceux qui
les élire.
Pour abaisser le niveau de violence d’une société, abolissons la mort spectacle et la mort loisir.
Gérard CHAROLLOIS