Politique : vers les sommets.

Ceux qui se dévouent pour le bien public, avec les exigences de compétences techniques et l’abnégation qu’implique ce service, devraient recueillir l’estime, la considération, la gratitude des représentés.

Les élus gagneraient à constituer une élite, c’est-à-dire à être les meilleurs des citoyens.

Or, il n’en est rien.

Par des joutes puériles au sein des appareils partisans, à l’issue de subalternes combats de petits coqs, des hommes et, parfois des femmes, s’évertuent à écraser le petit camarade de parti, pour devenir chef, très petit chef localement, régionalement, nationalement selon les ergots de notre coq .

Incapables d’exercer le pouvoir, faute d’ossature morale, ils en quêtent les apparences, puis, installés dans les palais nationaux, se soumettent docilement aux injonctions des lobbies et des sordides intérêts des oligarques.

Quand bien même, pour enflammer les salles militantes, avant les élections, ils pourfendent la finance, en appellent à la justice sociale, fustigeant les écarts croissants de fortunes,  accédés aux perchoirs  de la République, ils se muent en caniches de messieurs BOLLORE, BOUYGUES et autres milliardaires, offrant, ici un aéroport, là une autoroute et recevant, en retour, la reconnaissance médiatique des canaux acquis par ces véritables maîtres.

Que deviennent les convictions ardentes, l’éthique, les choix idéologiques, dans cette cour de récréation où de bien petits hommes, parce qu’ils ont de tous petits bras, préfèrent taper sur leurs voisins, plutôt  que sur leurs adversaires.

Les CONDORCET, LAMARTINE, HUGO et, plus proches de nous, Théodore MONOD, Albert JACQUARD n’ont jamais occupé les plus hauts perchoirs de la république, car ces «princes des nuées avaient des ailes de géants les empêchant de marcher » dans les marécages de la petite politique, celle qui veut qu’à l’assemblée générale du parti « machin »,  le courant A l’emporte sur le courant B..

Même en démocratie, il est malaisé de faire du philosophe un prince et tout autant de faire du prince un philosophe.

 

Je me suis longtemps demandé pourquoi la « classe politique » était globalement davantage pro-chasse que l’ensemble du corps social, pourquoi, chez ces petits hommes, perdurait un déficit de sensibilité à la nature, au respect du vivant  ?

Cela tient aux spécificités psychologiques du leader partisan, dominateur, agressif, doté d’une mentalité de tueur, égotiste et, sans trop de scrupules, pour conduire habilement sa petite carrière.

Nos contemporains méprisent leurs dirigeants politiques tout en continuant à les élire.

Leur mépris est souvent justifié, hélas !

Leur soumission est, en revanche, annonciatrice de bien des déceptions et des explosions à venir .

La presse, ces jours-ci, avec gourmandise, pousse des cris de vierge outragée devant la soudaine découverte de harcèlements sexuels imputés à l’un des vices-présidents de l’assemblée nationale, par ailleurs, anciennement dirigeant du parti VERT, parti présumé porter des exigences éthiques plus pures, plus élevées que les autres partis.

Ici, point de présomption d’innocence. La machine médiatique lynche avec délectation, car les gazettes ont toujours goûté le scandale et la société perdure à entretenir avec le sexe un rapport névrotique.

Sur le fond, doit-on s’étonner qu’après le combat de coq, assurant une triomphale domination, le comportement du leader demeure « conquérant » ?

C’est que la société contemporaine sécrète une politique technocratique dépourvue de spiritualité, mot dangereux, mot trompeur qu’il convient d’expliciter.

 

Non, je ne déplore nullement le recul, d’ailleurs bien insuffisant, du fait religieux, de la superstition, de l’obscurantisme.

La spiritualité salutaire, celle qui fait cruellement défaut, n’exclut nullement la raison et n’a rien à voir avec les divinités, les tables qui tournent, la thaumaturgie.

Cette spiritualité transcende nos vies, leur donne un sens, accueille l’affectif et l’émotionnel, dimensions sans lesquelles homo economicus n’est qu’un nuisible déprédateur, un bâtisseur d’une civilisation qui ne laissera derrière elle que des super-marchés, des ronds-points, des aéroports et la mort.

 

Aux vieilles billevesées délirantes et névrosantes, j’oppose une élévation morale fondée sur l’amour de la nature.

Car, sans affectif, sans sentiment, sans émotion, l’humain ne peut construire que du béton et de l’ennui.

A la différence des mythes, la nature existe, mais les hommes de demain pourront-ils affirmer « qu’ils l’ont  encore rencontrée » ?

 

Nombre de dirigeants des VERTS ont trahi l’écologie en oubliant la nature.

Ils n’ont pas inscrit, dans leur pacte avec le parti socialiste, la protection de la biodiversité, l’abolition de la corrida, le démantèlement des structures corporatistes pétainistes de la chasse.

Ils n’ont fait que de l’insignifiante politique, celle qui suscite le mépris des citoyens, celle qui manque de souffle, d’élévation, de spiritualité.

En objectivité, il faut saluer les rares exceptions, les quelques personnalités honorant leurs engagements, tels la députée verte, Laurence ABEILLE et le député européen, Pascal DURAND.

Parce que meilleurs, parce que  porteurs d’une dimension éthique, ils n’occupent guère les canaux médiatiques.

Tout est à reconstruire, car la société attend une élévation vers les sommets.

 

 Gérard CHAROLLOIS

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