Changer l’homme ou son comportement ?

Les régimes totalitaires prétendaient, absurdité criminogène, changer l’homme et créer un « homme nouveau », par la pureté de la race ou par la gloire du prolétaire.

Certes, l’animal humain n’est pas toujours sympathique et mériterait bien d’être « augmenté ». Il est cupide, cruel, vaniteux, superstitieux.

Or, l’espèce humaine subit, à l’instar de toutes les autres, des mutations et transformations au cours des âges.

Ces mutations et transformations exigent des dizaines de milliers d’années, ce qui n’est rien au regard des temps géologiques et cosmiques.

Il n’appartient pas à la politique, à la philosophie, à la volonté humaine de créer un « homme nouveau ».

En revanche, ce qui relève du politique et de la volonté, c’est la civilisation, le comportement, les mœurs, la manière d’agir dans le monde.

C’est ce qui permet à certains essayistes de parler de la « mort des civilisations », concept que je ne retiendrai pas car, cette mort représente une illusion historique.

Bien sûr, les Etats, les empires, les puissances, les mythes naissent, croissent, s’affrontent et se succèdent, mais rien ne se perd  et il y a continuité entre l’Egypte pharaonique, la Grèce de PERICLES, le royaume, la république, l’empire Romains et, aujourd’hui, la prévalence Etats-Unienne, à laquelle  se substituera peut-être dans dix ans ou dans des siècles, d’autres prévalences.

 

Il apparaît probable que l’humain de demain, maître de la génétique, pourra devenir le facteur même de son évolution.

Toutefois, sans attendre ces mutations, il convient, observant l’émergence d’une prise de conscience salutaire, de changer de comportement dans notre rapport au vivant.

Jusqu’à nos jours, bien peu Sapiens, l’humain cultiva le mal absolu, célébrant la guerre, la violence, faisant du criminel un héros, traquant et torturant l’animal, jouissant du spectacle de ses atrocités.

Lorsqu’il ne fait pas la guerre, il se la passe en boucle sur les écrans et trouve dans la chasse un défoulement de ses pulsions de mort.

Alors, la question se pose :

L’animal humain est-il irrémédiablement pervers, mû par la pulsion thanatophile, condamné au mal ?

 

D’aucuns pourraient, en contemplation des données historiques et sociologiques, sombrer dans un pessimisme profond.

Vite !  Pas d’abattement, de fatalisme démobilisateur !

Il y a des millions d’humains réfractaires au mal, inaccessibles à la haine et au mépris qui tuent.

Il y a des millions d’humains qui préfèrent ajouter de la douceur et du bonheur au monde que de semer la désolation, l’effroi et de faire d’une torture  une occasion de jubilation.

Nous rencontrons tous des millions de Théodore Monod, militants de la vie, violemment non-violents, indignés par les agissements des barbares avec lesquels nous cohabitons, dans la même société et à la même époque.

L’actualité relate, ce que nous savions déjà, que les secteurs géographiques débarrassés des humains, deviennent des paradis pour la faune, y compris là où la radioactivité rend périlleux de vivre.

L’homme serait-il plus dangereux que les rayonnements ?

N’avons-nous pas honte de détruire la nature davantage qu’un accident nucléaire ?

 

Comment expliquer que la zone interdite de TCHERNOBYL accueille élans, cerfs, loups, oiseaux en abondance, alors que les territoires ravagés par les hommes deviennent des déserts de vies ?

Je dis, cependant que ce n’est point l’humain qui aseptise la terre, mais le sadique, le pervers, le tueur, l’exploiteur qui ne sont  pas assez humains.

Une société du respect du vivant n’aurait pas à avoir honte d’être plus nocive que les radioéléments.

Changeons de comportements et dénonçons les grands nuisibles qui chassent, polluent, aménagent, exploitent sans discernement, sans compassion, sans respect d’autrui et d’eux-mêmes.

 

Cessons d’être lâches face aux crimes de l’homme contre le vivant.

Les opportunistes, les pleutres,  les collabos, d’aujourd’hui comme ceux d’hier, vous diront que nous sommes des « extrémistes », des « radicaux », que nous sommes minoritaires.

Nous ne sommes que les premiers, les défricheurs d’une société nouvelle qui place le vivant au centre des valeurs.

Si le changement de comportement ne survenait pas à temps, l’humanité disparaîtra, avec la nature. L’homme n’aura été qu’une impasse évolutive, pas moins !

Si nous triomphons, ce sera, mieux que le grand soir, la grande réconciliation.

 

Gérard CHAROLLOIS

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