Discours de Francisco Martín en Thaïlande et en Inde.
Texte et traduction de la biographie de l' International Vegetarian Union proposés par Odette Chauve, adhérente de la CVN.
Francisco Martin est espagnol. Il est le fondateur de la première organisation des droits de l'animal en l'Espagne, Alternativa para la Liberacion Animal [ALA], Francisco est végétalien depuis plus de 30 ans. A son retour en Espagne après avoir vécu au Canada pendant de nombreuses années, il a fondé la Société des Végétaliens espagnols et introduit le mot « vegan » dans la langue espagnole.
Parlant une demi-douzaine de langues, Francisco a assisté à son premier congrès IVU (International Vegetarian Union) en 1979, à Loughborough au Royaume-Uni et a parlé régulièrement aux congrès régionaux et mondiaux depuis cette date. Membre du Conseil IVU à partir de 1986, il en est devenu le Secrétaire général en 1996. De 1996 à 1999, il a édité deux magazines : IVU News [en anglais] et Veganismo [en espagnol]. Ses articles ont été traduits dans plusieurs langues.
En 1993, Francisco a organisé le Septième Festival Végétalien international, qui s’est tenu à Tossa de Mar - la première ville en Espagne à interdire la corrida.
Dans le cadre de son statut de Secrétaire général d'IVU, il a aussi eu pour tâche d'organiser le 33ème Congrès Mondial, tenu en Thaïlande en 1999.
C’est un propagandiste infatigable contre la corrida et toutes les autres formes de cruauté et d'injustice, et une figure familière de la télévision, la presse ou la radio espagnole.
L'agression, la compétitivité et le matérialisme de la vie moderne, avec son manque de valeurs spirituelles et éthiques, sont aussi nuisibles à notre santé qu'ils le sont à l'environnement. Nos vies et nos divertissements deviennent aussi artificiels et dénués de sens que nos relations sociales et notre nourriture , parce que nous refusons de reconnaître que pour maintenir un corps et un esprit sain, nous devons rejeter toute nourriture d'origine animale. De plus, la production de ces aliments est une menace toujours grandissante au tissu de vie sur cette planète, en portant atteinte aux délicats et complexes écosystèmes desquels toute la vie dépend et dont nous auusi dépendons pour notre subsistance et bien-être aussi bien mental que physique.
Le nombre surprenant de désastres écologiques et les atrocités éthiques commises contre les animaux, les humains, et la nature sont une évidence claire que le système de croyance généralement accepté, basé sur l'exploitation illimitée d'organismes vivants et leur environnement, n'est pas seulement incorrect moralement, mais il est aussi insoutenable physiquement et requiert de l'action immédiate et déterminée pour arrêter la destruction massive de la vie et de l'habitat qui empoisonne la Terre, l'air et l'eau, perturbant l'harmonie des écosystèmes naturels et menaçant la survie même des communautés humaines entières.
L'air frais et les aliments riches en fibres sont essentiels pour notre santé et notre bien-être, exactement comme le besoin d'aimer et d'être aimé par nos proches. Mais on ne peut profiter pleinement de la vie qu'en développant son potentiel humain complet et en fournissant à son esprit et à son corps toutes ses nécessités spirituelles et physiologiques. Il faut s'assurer aussi des conditions écologiques correctes pour la vie sur cette planète pour prospérer et évoluer sans les interférences massives de pollution et de destruction causées par le comportement anti naturel et prédateur de l'homme.
Les divisions irrationnelles basées sur la nationalité, la race, l'espèce ou la religion font éclater la violence et souffrance sans fin et ont donné traditionnellement les excuses pour la déshumanisation ou la classification arbitraire des êtres comme ennemi ou ami, camarade ou étranger, mangeable ou non-mangeable, et sur cette base leur donner ou les priver du respect, du rang social et même de la vie. Selon qu'on les considèrent comme amis ou ennemis ou esclaves, les humains et aussi non-humains peuvent êtres aimés, respectés, tués, mangés, se faire échanger ou sacrifier. Leur existence entière peut se catégoriser capricieusement comme unique et précieuse ou sans valeur ni signification selon les concepts irrationnels de la guerre et de l'exploitation sans pitié des soi-disant animaux de boucherie et la myriade de produits inutiles et mauvais pour la santé obtenus des innombrables victimes qui souffrent et meurent comme résultat de l'avarice et l'insensibilité humaine.
Même pour le cannibal, la tuerie requiert quelques formes de dispenses ou justifications religieuses. On classifie la victime comme inférieure à l'humain, sale, indigne, ou d'un rang social inférieur. Ainsi, la tuerie n'est pas une acte humain naturel et originellement a dû être une aberration aussi traumatisante pour notre espèce que pour tout autre animal carnivore.
Un nombre toujours croissant de nouvelles espèces exotiques et même génétiquement modifiées est maintenant exploité, avec comme seul motif le profit. La dernière folie à l'Ouest est l'élevage de l'autruche, dont la chair et les plumes sont proposées pour tenter les appétits dépravés et les demandes frivoles des consommateurs ignorants et insensibles. L'indifférence totale pour le bien-être de ces êtres magnifiques montre le déclin inexorable des valeurs éthiques qui avilit la vie humaine et qui réduit le monde qui nous entoure à un dépotoir.
Quand on considère la vie comme un produit qu'il faut commercialiser selon les lois du marché, l'esclavage humain en est un résultat inévitable et les adultes aussi bien que les enfants sont exploités pour satisfaire ce même marché international entraînant l'extermination d'espèces entières telles le tigre, l'éléphant et le rhinocéros pour nourrir le commerce avec des morceaux d'animaux morts pour lesquels on encourage les ignorants et naïfs à les doter de propriétés médicinales imaginaires. En des termes humains, c'est impossible de justifier, autant éthiquement que psychologiquement, la dépendance irrationnelle de la tuerie d'autres êtres pour satisfaire les caprices culinaires humains, puisque ni nos esprits ni nos corps ne sont accoutumés à consommer les restes pourris des animaux assassinés.
Comme nous-mêmes, les victimes de cette tuerie souffrent des vicissitudes de la vie et l'incertitude de la mort, mais leurs vies n'ont pas de valeur pour ceux qui ne peuvent comprendre la signification de l'amour ni du respect de la vie. Ainsi des millions et millions d'êtres sensibles sont exploités librement, vivant et mourant dans la misère et la peur pendant que leurs bourreaux cruels les préparent à finir comme des produits de consommations malsains pour la santé dans les estomacs de gens qui préfèrent sacrifier leur santé et bien-être spirituel pour la dépendance à l'exploitation et la mort d'autres êtres, plutôt que de profiter de la santé et du bonheur en défendant le droit de vie et de bien être des créatures amies sans faire des distinctions ridicules basées sur la race, la croyance, ou l'espèce.
Pour faire abolir tant d' ignorance et de cupidité, faire arrêter le biocide insensé des autres espèces, préserver la diversité complexe des forêts tropicales et d'autres écosystèmes en danger et faire la paix avec d'autres espèces et la nôtre, nous devons dévier de la voie présente qui va bientôt détruire non seulement nous-mêmes, mais aussi la planète entière et tous ceux avec qui nous la partageons. Pour regagner le sens perdu du respect et de la compassion il faut nous libérer de l'atmosphère prévalant de l'égoïsme et l'indifférence à la souffrance qui déforme notre vrai potentiel humain et nous rend aveugles aux cruautés inutiles infligées sur d'innombrables êtres vivants et la misère humaine et la violence provenant de notre comportement de faux prédateurs impénitents.
Si nous respectons la capacité de la Terre à nourrir tous nos amis humains avec les plantes et les fruits auxquels nos corps sont adaptés, on peut écarter la déforestation, la désertification et la famine et la guerre de territoire qui s'en suivent . Si nous respectons le droit de vivre et de bonheur de tous les habitants du monde, qu'ils soient humains ou non, les obscénités de la tuerie et de l'esclavage s'effaceront. A ce moment là et seulement à celui ci nous regagnerons le respect de nous-mêmes, notre compassion et notre place légitime dans le monde.