Michel Onfray, défenseur radical de la cause animale

Par JACQUIS - (MEDIAPART)

 Le  philosophe Michel Onfray est-il l'un des penseurs les plus engagés en faveur de la cause animale aujourd'hui en France ? C'est ce qui sera magnifiquement confirmé et vérifié dans un ouvrage très radical et très novateur à paraître le mercredi 11 mars aux Editions Autrement, Bêtes humaines ? Pour une révolution végane, dirigé par l'écrivaine Méryl Pinque et publié dans la collection qu'il dirige chez ce même éditeur, "Universités populaires et Compagnies". Collection qui publie de très bons ouvrages de grande tenue intellectuelle qu'il faut saluer comme telle ici !

Si Michel Onfray est donc bien ce grand ami des animaux comme aucun autre intellectuel actuel, nous ne pouvons ici que saluer, dans cette édition partipative consacrée aux Droits des animaux, le courage intellectuel de ce penseur singulier qui ose s'engager clairement et explicitement, comme aucun autre peut-être, et en profondeur, pour les droits des animaux. Cet engagement est double car non seulement publier un tel ouvrage très critique en faveur de la cause animale est un acte des plus rares dans l'édition française contemporaine, mais aussi il faut insister sur le fait que ce même Michel Onfray publie une préface d'une lucidité et d'une force critique exceptionnelles qui ne laisse aucun doute à ce sujet ! Oui, Onfray est l'un des très rares philosophes contemporains qui adoptent des positions aussi critiques !

Nous nous permettons ici même de citer quelques extraits de la superbe et très courageuse préface qu'il a signée dans cet ouvrage à paraître le 11 mars et qui sera disponible dans toutes les bonnes librairies. Les quelques citations suivantes ne laissent guère de doute sur la belle détermination de Michel Onfray quant à la nécessité éthique de mener des combats sur et pour la question animale. Jugeons-en plutôt !

-"Le progrès existe en matière de morale, et le rapport que nous entretenons aux animaux s'avère être un marqueur sévère et efficace pour vérifier l'état d'avancement de nos consciences".

-"On sait depuis Pascal que ce qui paraît juste ici ne l'est pas ailleurs. Tuer un chaton et s'en réjouir sur le Net est passible d'emprisonnement; tant mieux. Tuer des milliers de vaches quand on est boucher dans un abattoir industriel, c'est faire son travail et mériter une médaille pour bons et loyaux services rendus à l'entreprise lors de son départ à la retraite. Plaisante justice qu'une rivière borne !"

-"Ce que les végans proposent, c'est le franchissement de cette rivière. Ils demandent : pourquoi deux poids, deux mesures ? Si tuer un chaton est coupable, pourquoi tuer des milliers de vaches ne l'est-il pas ? Parce qu'on caresse le premier et que l'on a l'habitude de se nourrir des seconds ? Ou que l'immensité du massacre est, au sens étymologique, impensable, impossible à penser ?"

-"Le végan est le radical qui pense là où ça fait mal sur ce sujet. Et penser où ça fait mal devrait toujours être le lieu où un philosophe digne de ce nom devrait s'installer afin de penser ce qui mérite de l'être".

-"Radical le végan ? Oui, radical. radical, mais juste, très juste quand on y pense...Car il ne saurait y avoir de bonnes et de mauvaises souffrances : la souffrance du bigorneau vaut celle du grand singe, mais celle du grand singe vaut aussi très exactement celle de l'homme".

-"Il est intolérable que tant de souffrances soient infligées aux animaux - la grandeur de la philosophie, c'est toujours de diminuer la souffrance sur la planète et d'augmenter son contraire. Les végans ont donc raison sur ce sujet".

Comment ne pas considérer dès lors que cet engagement de Michel Onfray pour la cause animale et pour les droits des animaux, assez unique dans la philosophie française contemporaine, et plus largement dans notre culture, soit autre chose que du très grand courage intellectuel ?

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