Par une curieuse dérive, la protection de la nature est devenue celle de la chasse - au point de bailler des espaces publics aux chasseurs de tout poil, comme en Camargue.
par Alain Tamisier - chercheur du CNRS à la retraite.
Source REPORTERRE : le quotidien de l'écologie
C’est une banalité à dire : le fonctionnement de l’Etat français est davantage contrôlé par les corporations et les groupes de pression que par les institutions. On connaît aujourd’hui l’influence décisive des groupes pétroliers sur les stratégies industrielles de l’Etat (politique des transports et des constructions automobiles), celle des laboratoires pharmaceutiques sur la politique de la santé (homologation des médicaments, choix des vaccins, information des médecins), celle des fabricants de pesticides sur le choix des méthodes culturales par les agriculteurs (cf. Monsanto et les OGM)..., la liste est infinie, sans parler du nucléaire et de l’armement.
Ce contrôle de l’intérêt public par l’intérêt particulier est bien dissimulé derrière des apparences de bien fondé : les lobbies se présentent toujours comme étant généreusement à notre service et savent habilement jouer du chantage à l’emploi. Et ils interviennent avec d’autant plus d’efficacité que les groupes qu’ils représentent sont souvent en situation de conflits d’intérêts avec les services publics en charge d’évaluer leur rôle et leur action.
Ainsi en est-il de la protection de la nature. Placée sous l’égide du ministère de l’Ecologie depuis 1976, date de création de ce ministère, la nature est censée être protégée. Quelques rares ministres s’y sont employés avec ferveur, d’autres plus nombreux ont dû se perdre en chemin ...
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