L'hommage de Gérard CHAROLLOIS à CAVANNA
Dessin de Cavanna : l'art de l'illustration qui dit tout autant qu'un long discours...
Ses combats, tous ses combats étaient nôtres.
Contre la cruauté envers les animaux, contre les obscurantismes et les billevesées des doctrines thanatophiles, il oeuvra, par ses livres et ses éditoriaux dans Charlie Hebdo, sa précieuse réalisation, pour la raison, pour la liberté, pour la compassion.
Je me souviens que publiant un ouvrage intitulé «stop crève », il énonçait que la vraie révolution serait d’abolir la mort.
Belle idée que révulse tous les marchands d’illusions sur les arrières-mondes qui permettent à certains de pourrir celui-ci.
En 1991, il publiait « coup de sang », réquisitoire brillant et indigné contre tous les actes de violence, de maltraitance à l’encontre de nos frères animaux.
Son verbe fort et clair va nous manquer.
J’adresse à nos amis de Charlie Hebdo l’expression de ma solidarité affectueuse et j’associe ce soir dans mes pensées la mémoire de mon ami Xavier PASQUINI, regretté chroniqueur qui servait, de midi à minuit, lui aussi avec ardeur et talent, la grande cause du vivant en fustigeant les idéologies mortifères.
Ils ne verront pas l’aboutissement de leurs engagements mais, avec gratitude, songeons que ce qu’ils furent prouve que l’humain peut ne pas être mauvais.
Le lien vers le site de Charlie et "Les CAVANNA auxquels vous avez échappé"
François CAVANNA et la Nature
C’est parce que j’aime la vie sous toutes ses formes, parce que j’aime l’arbre et l’animal, que je soufre qu’on leur rende la terre inhabitable.
Je n’ai jamais vu d’éléphant en liberté, ni de baleine, ni d’oiseau-mouche, ni de baobab, mais savoir que, quelque part, ils existent et vivent leur vie, cela me comble de joie, cela me fait du bien.
Que des chiens et des chats veuillent bien partager notre vie, quel bonheur ! Qu’un cerf, un chamois, un lapin, une souris, soudain m’apparaissent le temps d’un éclair, et puis disparaissent, cela m’enchante. Que de beauté ! Et quelle chance d’être capable de comprendre cette beauté, de ressentir cette émotion devant la noblesse de l’attitude, la pureté du geste !
Mais qu’ont donc dans la peau ces lourdes brutes qui, devant tant de splendeur, n’ont qu’un réflexe : « mon fusil.. »
François Cavanna