Suite à la décision du Ministre MARTIN consistant à rejeter toute dérogation concernant la chasse au pinson et à l'ortolan, le sénateur CARRERE s'épanche auprès du journal Sud-Ouest : "Mes sentiments sont partagés entre la tristesse et la colère noire. J’en ai les larmes aux yeux. Je considère que cette décision est une reculade inadmissible. ]...[Je demande simplement à ce que justice soit rendue. Le gouvernement doit avoir le courage politique de déroger pour le pinson dès maintenant, et pour l’ortolan dans un deuxième temps...'.
Réponse ci-dessous, de notre ami Roland PARET à laquelle La Convention Vie et Nature s'associe pleinement.
Monsieur le Sénateur,
Citoyen de ce pays, j'apprends que vous êtes en colère. Une colère "noire", accompagnée d'une tristesse qui vous met "les larmes aux yeux" (Site de Sud-Ouest). Quel est donc le drame qui provoque un tel état ?
Serait-ce la mort d'un enfant de 6 ans, comme d'autres, victime, le mois dernier, de l'incurie, de l'imbécillité, du mépris incommensurables des fanatiques de la gâchette, clan ultra minoritaire de dangereux individus armés représentant 1,8 % de la population française ?
Auriez-vous incité sans succès ces tristes sires à ranger définitivement les armes afin d'en finir avec ces tragédies ?
Allons donc ! Bien sûr que non. Ce qui met en colère monsieur le Sénateur, c'est pour l'instant, l'absence d'une dérogation qui permettrait à un clan de lâches de se livrer à son jeu favori : massacrer courageusement des fauves redoutables que sont les pinsons, malgré le statut protégé de cette espèce.
Quelle effroyable tragédie en effet !
Que des parlementaires se pavanent dans d'infâmes groupes "Chasse et pêche" pour étudier la meilleure façon de s'agenouiller devant des abrutis tuant pour s'amuser et mettant en danger la vie d'autrui est déjà une insulte à cette République dévoyée. Mais qu'un sénateur se comporte comme un enfant gâté nanti qui pleurniche et trépigne parce qu'on le prive lui et ses copains de son joujou est parfaitement hallucinant.
Mais il n'y a rien de plus urgent à faire en France que de se contempler le nombril ? Non, ce qui préoccupe monsieur le Sénateur, c'est de pouvoir massacrer des pinsons !!!
Affligeant, consternant, pitoyable, honteux.
Vous rendez-vous compte une seconde qu'en voulant perpétuer cette pratique honteuse, vous favorisez inévitablement la mise en danger de la vie d'autrui ?
Mais quel est donc ce pays où l'on gouverne à coups de dérogations , où le collectif doit céder devant des intérêts privés de groupuscules uniquement préoccupés de leurs petits plaisirs sanguinaires ? Au nom de leurs droits personnels et corporatistes, la loi unique pour tous doit céder ? C'est une atteinte à l'égalité républicaine. Les dérogations accordées à telle ou telle catégorie de citoyens constituent bien une discrimination à l'encontre de l'immense majorité de la population , non?
Voilà, Monsieur, à quoi mène l'ultra libéralisme que vous défendez. Moi d'abord ! Et vous osez vous dire de Gauche !
Allez, Monsieur le Sénateur, séchez vos larmes. Les tueurs de pinsons sont des gens sensibles on le sait. Mais vous vous en remettrez.
Je ne vous souhaite pas, ni à vous ni à vos proches, d'être un jour victimes des tueurs multirécidivistes des fédération de chasse devant qui vous êtes à genoux.
Roland PARET