- 25-09-2011 -
Les journées du patrimoine du week-end dernier ont été une nouvelle occasion pour les opposants à la corrida de manifester leur désapprobation envers son classement patrimonial culturel, et surtout envers sa pratique dont la vraie place devrait être aux côtés de l’esclavage, des jeux du cirque, des bûchers inquisitoires, c'est-à-dire des ignominies et barbaries passées, inhumaines et à jamais injustifiables.
Pour cela, une seule voie possible, celle de la démocratie : le vote.
Si nous pouvons nous féliciter d’avoir cet immense privilège de vivre dans un pays où la procédure démocratique est solidement ancrée, encore nous faut-il des acteurs fidèles à cette procédure pour que la démocratie soit entièrement respectée.
C'est-à-dire des représentants du peuple élus par le peuple et au service du peuple, autrement dit usant de leur mandat électoral pour porter les aspirations du plus grand nombre comme valeurs, droits et devoirs consacrés par la Loi.
Et si chaque élu peut avoir sa position personnelle sur tel ou tel sujet, il est de son devoir, avant de se faire élire, d’exposer clairement sa position pour ne pas induire en erreur ses potentiels électeurs quant à ses futurs engagements.
Or, à quoi assistons-nous aujourd’hui au sein du monde politique français avant toute élection lorsque l’on questionne le candidat lambda ? Soit à un silence ou à des propos ambigus traduisant la peur du choix, soit à un positionnement clair qui ne sera jamais suivi par la suite, voire totalement renié.
Sans compter l’autisme systématique, une fois élu, face aux aspirations très fortes des citoyens, exprimées à travers des manifestations ou des sondages.
Cela quelle que soit l’élection, quelle que soit la famille politique.
Ainsi pour le locataire actuel de l’Elysée la retraite à 60 ans était gravée dans le marbre à jamais avant 2007. On sait aujourd’hui ce qu’il en advint.
Ainsi la représentante d’Europe Ecologie – Les Verts prend grand soin de témoigner tout le respect qu’elle a envers la corrida et la chasse à courre tandis que parallèlement le projet présidentiel de sa formation politique indique noir sur blanc qu’un statut de l’animal le protégeant de toutes les maltraitances sera instauré par la loi.
Sans parler des traditionnelles universités d’été où chaque parti prend bien soin de sélectionner les sujets abordés et de déclamer des locutions d’une neutralité et d’une indigence hors norme.
Au regard de ce qui s’est passé ces derniers mois sur le plan politique et en rapport avec l’éthique animale (énième loi pro-chasse, inscription de la corrida au patrimoine culturel immatériel, destruction organisée et assumée du loup et du tétras lyre…), une certitude nous est acquise : la classe politique actuelle dans son ensemble n’aura jamais ni l’envie, ni le courage de s’engager sur le chemin de la civilisation et du bon sens pour l’ensemble du vivant.
Comment dès lors ne pas déplorer notre absence sur le terrain politique pour porter nos valeurs, puisque ceux qui y sont déjà resteront sourds tant que nous ne viendrons pas les menacer d’une perte potentielle d’une partie de leur électorat.
Allez, rêvons un peu : un parti regroupant à la fois la sagesse d’un Gérard Charollois, la pugnacité d’un Jean-Pierre Garrigues, l’abnégation d’un Alain Bougrain-Dubourg, la volonté d’une Reha Hutin…
Un parti qui aurait des leçons de respect et d’empathie à donner à bien d’autres, et pour les animaux, et pour les hommes.
Car ne nous y trompons pas : si améliorer les conditions de vie des animaux fait tant peur à nos femmes et hommes politiques, c’est aussi parce que de facto ils devraient en faire tout autant pour l’espèce humaine. Une ambition immense qui en effraie plus d’un !
Les rêves existent aussi pour devenir réalité…
David Joly
Vice-Président CVN