La chasse est suspendue cette fin de semaine et les textes officiels, les attestations de circulation hors des domiciles ne mentionnent pas de dérogation au profit du loisir de mort.
Addictifs à tuer, féodaux en mal de privilèges exorbitants, maîtres à l’Elysée, les chasseurs demandent à pouvoir traquer, mutiler, tuer la faune nonobstant le confinement qui, par ailleurs, se réduit à l’usage et ne semble pas de nature à protéger la vie des futurs malades.
A l’instar du précédent confinement, celui-ci laissera-t-il aux tueurs agréés la liberté d’endeuiller les bois et les campagnes dont l’accès est refusé à tout autre citoyen ?
Alors que les épreuves du permis de conduire sont suspendues, celles du permis de chasser seraient maintenues !
Il est vrai qu’en avril dernier, le président des maires de France, membre du parti les républicains (chasse, pesticides, béton et traditions) déplorait que les renards se montrent dans les rues de sa ville, la nuit venue.
Sans doute fallait-il inciter les vieilles dames à la prudence !
« L’écolophobie » se porte bien en ce pays qui vit sous la botte des chasseurs et qui s’émeut dès qu’un seul loup apparaît dans un département.
A ceux qui s’imaginent que la chasse est réformable, adaptable aux conditions nouvelles de notre temps, qu’elle pourrait devenir responsable, modérée, soutenable, durable et autres qualificatifs menteurs, il faut opposer les faits.
La chasse est un mal absolu dont les méfaits ne cesseront qu’avec l’abolition de ce loisir de mort.
La chasse est une addiction, une pathologie de la conscience d’où sa nocivité pour la faune.
Le monarque va-t-il une fois encore obéir aux injonctions des « saigneurs » ?
Le tragique de la situation sanitaire mériterait mieux que ce ridicule déconfinement des chasseurs !
A défaut d’un rejet des dérogations sollicitées par le lobby, nous en serions décidément au temps des confinés et des cons finis.
Gérard CHAROLLOIS