Science sans conscience, manœuvres immorales, bioéthique, malfaisance et spécisme.
04.10.2010
Il était une fois au Maroc…
Le drame de l’Outarde houbara :
Ils la tuent, puis la « protègent »… pour mieux la tuer !
C’est l’histoire sans cesse recommencée de la dégénérescence de la Nature par l’insolence humaine.
Magnifique tour de passe-passe génétique et contre toute éthique : une fois l'outarde sauvage achevée par la chasse illégale officiellement patronnée, les émirs de toutes les corruptions financent l’élevage d'un ersatz qui, dénaturée, dégénérée, devient un gibier facile. Accablant !
J’ai connu, au sud-est des Atlas marocains, la période de déclin de l’Outarde houbara par sa surchasse illégale mais cautionnée par les autorités marocaines. Depuis quelques temps, on croise dans cette même région des outardes éperdues, égarées jusque sur les routes, à la manière des perdrix ou des faisans en Île-de-France, un jour de lâcher. L’observation est étonnante quand on sait l’éthologie d’une espèce naturellement discrète et farouche.
Que s’est-il bien passé, comment, une fois de plus, l’homme démiurge s’est-il chargé de dégénérer une espèce, de dénaturer l’ordre naturel, de dégrader le sauvage pour en faire un vulgaire gibier de proximité ?
Affligeant de connerie :
Humble petit reportage (images de lycéens de la ville de Missour, Maroc oriental) :
Totale imposture :
http://www.ecwp.org/vf/protection_natural_populations.php
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Le texte qui suit est extrait de mes Carnets de voyages naturalistes au Maroc. Inédit, il date de 2005 et n’a jamais été publié.
Des oiseaux et des émirs
Le beurre et l’argent du beurre, ou la politique de l’Autruche au service de l’Outarde
« Que peuvent les lois, là où ne règne que l’argent ? » Pétrone
Tous les observateurs et acteurs de ce milieu s’accordent à constater que l’impact anthropique irraisonné, notamment le surpâturage des parcours collectifs, est à l’origine de la régression des habitants les plus emblématiques des systèmes steppiques de l’Oriental marocain.
C‘est notamment le cas de l’Outarde houbara (ou Petite Outarde huppée) (Chlamydotis undulata), ce bel oiseau d’Afrique du Nord (et des Iles Canaries) à la parade nuptiale extraordinaire et dont l’écologie est par ailleurs encore assez méconnue. Sédentaire, se nourrissant d'Insectes et de graines, cet Otididé habite des zones ouvertes, semi-désertiques, plus ou moins plates ou ondulées, la steppe alfatière constituant au Maroc son meilleur réservoir. Outre le dérangement dans les lieux de nidification par les troupeaux, l’anéantissement parfois irrémédiable de l’habitat, voire le petit braconnage comme le prélèvement d’œufs, il faut aussi désigner la surchasse comme facteur majeur de la raréfaction de l’oiseau, tout autant proie de prédilection des chasseurs fortunés des émirats arabes, que strictement protégé par des textes nationaux et internationaux. Mais que peuvent les lois là où sévit la fortune ? Qui parcourt les hautes plaines depuis Missour jusqu’à Aïn-Benimathar va immanquablement croiser des postes d’assistance installés à l’année par certains émirats ayant jeté leur dévolu sur l’oiseau. De telles unités sont officiellement en place sur tout le territoire concerné pour veiller sur l’univers convoité. Il est fréquent de croiser une escouade de ces chasseurs, se déplaçant en cortège d’une dizaine de véhicules tous terrains et de camions, souvent immatriculés en Arabie Saoudite. Une véritable économie locale vit des retombées de cette activité pour le moins équivoque puisque officiellement tolérée et favorisée par des décideurs nationaux, nonobstant des critères tant diplomatiques qu’économiques bien compréhensifs dans le cadre des aléas politiques. Il en va de même dans les steppes algérienne et tunisienne où les mêmes émirs exercent une semblable pression, l’Outarde arabique ayant été éradiquée dans leurs propres pays. Des tableaux de chasse affligeants de plusieurs centaines, voire milliers d’Outardes sont rapportés d’Algérie et les tueries marocaines sont censément du même ordre. Cette prédation effrénée est due à la prédilection bien connue des émirs fauconniers pour cet Oiseau. C’est un paradoxe et l’avenir de l’Outarde houbara, partout décimée pour les mêmes raisons, semble tout autant compromis au Maroc où sa protection rigoureuse reste à l’ordre du jour dans les couloirs de certains ministères, tandis que d’autres sont chargés de l’accueil des « braconniers officiels ». L’un de ces intrépides chasseurs y a même laissé la vie en Algérie : « L'émir qui avait été accidentellement blessé par un militaire dans le sud algérien est décédé. Le défunt était venu avec une grande délégation de son pays braconner l'outarde et la gazelle nationales. Emporté par sa passion, il s'était aventuré dans une zone militaire. L'un de nos braves djounoud voyant un homme en kamis arriver sur lui n'a pas réfléchi longtemps. On ne réfléchit pas quand on croit avoir un terroriste en face de soi. L'émir a finalement succombé à ses blessures. » (Le Matin, Alger, 17 janvier 2004).
Pour faire amende honorable, un Emirates Center for Wildlife Propagation (ECWP) fut créé en octobre 1995 par le Président des Émirats Arabes Unis avec l’initiative d’élever l’Outarde houbara pour en assurer une réintroduction et un repeuplement dans tout l’Est marocain. Il s’agit en fait et sans euphémisme d’acquérir un potentiel de reproduction pour assurer des lâchers destinés à la chasse, ainsi qu’on le fait ailleurs pour les Perdrix ou les Faisans. Un premier centre d’élevage apte à gérer 40.000 km2 est opérationnel dans la région de Missour, un autre est en cours de finalisation dans la vallée d’Enjil. La production annuelle est encore expérimentale puisqu’en dépit des efforts, elle n’a atteint que 793 oisillons en 2002. L’objectif escompté pour 2008 consiste en un lâcher annuel de 5000 spécimens. Ce qui serait un minimum pour suppléer au carnage supputé par les observateurs de ce « sport ». En Arabie Saoudite, l’Autruche, l’Outarde arabique et l’Houbara bénéficient de tels projets et il est dit que le programme de reproduction des deux premières espèces citées a donné de si bons résultats qu’on les relâche maintenant dans certaines zones « protégées ». Il est à espérer soit que la chasse puisse reprendre à domicile ou bien que de pareils résultats soient obtenus au Maroc pour faire de l’Outarde houbara un trophée de chasse non sauvage. Dans ce cas, comme dans celui de l’extinction finale, c’est dans l’éthique naturaliste exactement synonyme d’une même perte pour la biodiversité sauvage.
De toute façon, la pantomime n’avait guère séduit l’institution protectrice (IUCN) qui n’était pas dupe. En voici pour preuve une ancienne résolution :
« CONSTATANT avec vif regret qu’en dépit de la Recommandation 1.27 Protection de l’outarde houbara, adoptée par le Congrès mondial de la nature à la 1ère Session (Montréal 1996), l’outarde houbara (Chlamydotis undulata) continue à être chassée illégalement sur l’ensemble de son aire de répartition en Afrique ;
PRÉOCCUPÉ par la chasse illicite et non durable, y compris l’utilisation de moyens perfectionnés, qui met de plus en plus en péril l’outarde houbara et d’autres espèces rares, menacées d’extinction ;
NOTANT que la plupart des pays de l’aire de répartition, en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne, notamment en tant que Parties à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), à la Convention sur les espèces migratrices (CMS ou Convention de Bonn) et à la Convention sur la diversité biologique (CDB) se sont engagés à protéger l’outarde houbara ;
RAPPELANT que selon la communauté scientifique internationale, il existe deux espèces d’outarde houbara : une espèce nord-africaine (Chlamydotis undulata) et une espèce asiatique (Chlamydotis macqueenii) ;
Le Congrès mondial de la nature, réuni du 4 au 1 octobre 2000 à Amman, Jordanie, pour sa 2e Session :
PRIE instamment les États d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne :
a) d’honorer leurs engagements internationaux et d’appliquer leurs législations nationales respectives en n’autorisant plus la chasse des populations d’outardes houbara aujourd’hui menacées d’extinction en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne ; et
b) de mettre en œuvre des plans de gestion pertinents dans le but de développer l’utilisation durable de cette espèce. »
Ce fut vœu pieu.
Michel Tarrier
Observateur éploré
Lisez : Nous, Peuple dernier. Survivre sera bientôt un luxe. Éditions L'Harmattan
http://www.amazon.fr/Nous-Peuple-dernier-Survivre-bient%C3%B4t/dp/2296105629/
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En annexe, la parole est à l’accusé, riche éleveur d’oiseaux condamnés à mort :
L'Emirates Center for Wildlife Propagation communique... (déclaration qui nous a été confiée en 2004)
« L’Emirates Center for Wildlife Propagation (ECWP) a été créé en Octobre 1995 par Sa Majesté le Sheikh Zayed Bin Sultan Al Nahyan, Président des Émirats Arabes Unis, avec pour objectif prioritaire la définition et la mise en œuvre d’une stratégie de gestion rationnelle de l’Outarde houbara (Chlamydotis undulata undulata) dans l’Oriental marocain, stratégie associant la restauration et la conservation de populations naturelles d’Outarde et le maintien d’une activité de chasse traditionnelle au Faucon.
Contexte
L’Outarde houbara est un Oiseau adapté au milieu désertique, vivant dans les plaines arides, les steppes, généralement au couvert végétal pauvre et dont la pluviométrie se situe entre 50 mm et 200 mm par an. Les populations se reproduisant en Asie Centrale sont migratrices alors que celles du Moyen Orient, d’Afrique, du Pakistan et de l’Inde sont non migratrices mais effectuent de petits déplacements en réponse aux variations de ressources alimentaires locales.
L’Outarde houbara appartient à la famille des Otididés. On distingue deux espèces : C. undulata (plumes de parade de cou noires, plumes de la huppe blanches), séparée en deux sous-espèces : C. undulata undulata dont l’aire de distribution comprend toute l’Afrique du Nord jusqu’au Sinaï et C. undulata fuertaventurae dont l’aire de distribution se limite aux Iles Canaries ; C. macqueenii (plumes de parade de cou noires et blanches, plumes de la huppe blanches avec un centre noir), espèce asiatique répartie depuis le Sinaï jusqu’à la Mongolie.
L’Oiseau est de taille moyenne, mesurant 55-65 cm de hauteur et 135-170 cm d’envergure. Le poids corporel des mâles est de 1500-2300 g alors que celui des femelles est de 900-1700 g. La face dorsale de l’Oiseau est de coloration sable ponctuée de noir. Des plumes de parade noires encadrent le cou. La face inférieure est blanche. Le vol laisse apparaître les tâches noires des ailes. L’Outarde houbara a la faculté physiologique de pouvoir se passer d’eau libre et de se contenter de l’eau contenue dans les aliments. Cette particularité, associée à des capacités exceptionnelles de thermorégulation en milieu extrême, font de cet Oiseau un modèle d’adaptation au milieu désertique et une richesse naturelle irremplaçable pour l’Oriental marocain.
L’Outarde houbara a toujours constitué le gibier de choix pour la chasse traditionnelle au Faucon pratiquée par les fauconniers arabes. Les récentes mutations sociales et économiques provoquées dans ces pays par les revenus pétroliers ont encore accentué, dans les années 70, le caractère emblématique de l’Oiseau. La chasse au Faucon de l’Outarde houbara revêt désormais un caractère culturel et identitaire fort, et est vécue par beaucoup, princes ou non, comme la célébration de traditions ancestrales. Malheureusement, les revenus pétroliers ont aussi permis une augmentation importante de l’effort de chasse. La chasse intensive, conjuguée à une forte dégradation des habitats causée par l’exploration pétrolière, le surpâturage et les programmes d’aménagement agricole, expliquent le rapide déclin, à partir des années 70, des populations d’Outarde houbara dans toute leur aire de distribution, depuis le Maroc au Sinaï pour l’espèce nord-africaine et du Sinaï jusqu’en Mongolie en passant par les steppes d’Asie centrale pour l’espèce asiatique.
Cette situation a poussé les organisations internationales de conservation à réviser le statut de l’Oiseau pour inciter les différentes parties concernées (pays et chasseurs) à prendre des mesures garantissant une utilisation durable de l’espèce. Ainsi, un certain nombre de fauconniers arabes ont compris, à partir du milieu des années 80, que l’avenir de la fauconnerie arabe passait par la mise en œuvre effective de programmes de conservation de l’Outarde. Plusieurs initiatives ont alors été lancées en Arabie en 1986 avec la création du National Wildlife Research Center (NWRC), à Abu Dhabi en 1990 avec la création du National Avian Research Center (NARC), et en Octobre 1995, au Maroc, avec la création de l’ECWP par Sa Majesté le Sheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan.
Le projet ECWP résulte ainsi de la volonté commune des autorités marocaines et du Président des Émirats Arabes Unis de développer un programme visant à stopper le déclin des populations d’outarde houbara dans l’Oriental marocain tout en permettant à l’art traditionnel de la fauconnerie arabe de se maintenir sur le long terme.
Organisation et objectifs
L’ECWP est basé à Missour, Province de Boulemane et gère une zone de 40 000 km² répartie entre les Provinces de Boulemane, Figuig et Taourirt, dans le nord-est du Maroc (région de l’Oriental marocain). Le projet se compose de deux stations d’élevage et de plusieurs stations de terrain réparties sur l’ensemble du territoire d’étude.
Les premières années ont été utilement mises à profit pour structurer les installations, développer les ressources humaines, évaluer les potentialités locales et ont permis de formuler, fin 1999, une stratégie de développement sur 10 ans, adaptée au contexte local, et permettant d’atteindre l’objectif ultime énoncé précédemment.
Cette stratégie combine de front différentes approches :
L’établissement d’un élevage en captivité capable de produire annuellement et sur le long terme des surplus d’Oiseaux pour assurer des opérations de renforcement de populations naturelles. L’élevage de l’Outarde houbara est un processus long et complexe. Seule la reproduction par insémination artificielle d’Oiseaux parfaitement imprégnés permet d’envisager des résultats de production significatifs. L’ECWP a atteint un haut niveau d’expertise dans les techniques d’élevage de l’Outarde houbara. La production d’Oiseaux progresse régulièrement depuis 1999 (151 poussins ont été produits en 1999, 2147 en 2004), l’objectif étant de produire 5000 Outardes par an à partir de 2008.
L’étude écologique des populations naturelles d’Outarde houbara afin de proposer des mesures pertinentes de conservation et de gestion durable de l’espèce. La conservation des populations naturelles d’Outarde a été reconnue, dés le début, comme une condition essentielle au succès du projet. Cependant, les informations sur l’écologie et la biologie de l’Outarde nord-africaine restaient très limitées et, en particulier, les données sur la situation des populations naturelles dans l’Oriental marocain faisaient cruellement défaut. C’est pourquoi, dés 1996, l’ECWP a mis en place un ambitieux programme de recherche visant : 1) à évaluer le statut, la distribution et la dynamique des populations naturelles, 2) à mieux comprendre l’écologie de cette espèce emblématique des steppes désertiques. Des partenariats avec des structures de recherche internationales ont été conclus :
Avec le Muséum d’Histoire Naturelle (MNHN) de Paris, pour étudier le domaine vital et l’utilisation de l’habitat afin d’identifier les facteurs clés du milieu importants pour la survie des Oiseaux,
Avec l’Institut Méditerranéen d’Écologie et de Paléoécologie (IMEP) de Marseille, pour étudier, à l’échelle du paysage, à l’aide d’un système d’information géographique, la structure et l’évolution de l’habitat et ses répercussions sur la distribution de l’outarde.
Une première zone de 1000 km² abritant une population reproductrice importante a été totalement protégée dés 1997. Puis en Février 2002, sur la base des résultats du programme écologique, un réseau complémentaire d’aires protégées de 14 000 km² a été mis en place. De même, 4 sites principaux de relâcher ont été identifiés et équipés d’installations à cette fin.
Parallèlement, des actions concrètes de protection de l’environnement ont été initiées. Une pépinière de plantes sauvages de l’Oriental marocain est développée depuis 2001. Les plantes produites servent à la réhabilitation des zones cultivées dégradées et abandonnées et au reboisement dans le cadre d’un programme de mise en défens défini en collaboration avec l’Administration des Eaux et Forêts marocaine. Enfin, un programme d’éducation environnemental destiné en priorité aux fauconniers et aux écoles locales et expliquant les actions du projet mais aussi des enjeux environnementaux plus généraux a été mis en place en 2002.
La conduite d’opérations de relâcher en différents endroits de la zone gérée par l’ECWP et le suivi de ces Oiseaux. L’ECWP a développé des techniques d’élevage spécifiques aux Oiseaux destinés au relâcher. Les exigences physiques, physiologiques et comportementales propres à ce groupe d’Oiseaux sont optimisées. De même, une attention particulière est accordée aux contraintes génétiques et sanitaires inhérentes à toute opération de retour à la nature d’animaux issus d’élevage.
Un total de 598 oiseaux a été relâché entre 1998 et 2003, toujours en petits groupes afin d’ajuster les procédures. Tous les Oiseaux ont été équipés d’émetteurs pour suivre la survie, la dispersion et le succès reproducteur. Les techniques sont désormais au point et garantissent une survie comprise entre 50 % et 70 % à un an, selon la période et le lieu du relâcher. De même, les premiers succès reproducteurs ont été enregistrés en 2001 (une femelle couvant un nid de 2 œufs et plusieurs mâles observés en parade). Depuis, ces premiers résultats encourageants n’ont pas été démentis : la saison 2004 a vu 35 femelles relâchées se reproduire en nature (132 œufs en 54 pontes et 35 poussins éclos ont été comptabilisés).
Le programme d’élevage en captivité ayant atteint sa maturité, les opérations de relâcher vont désormais constituer une activité majeure du projet. 800 oiseaux seront relâchés en 2004.
Pour conclure
L’ECWP a un objectif environnemental prioritaire qui est la conservation de l’Outarde houbara. La stratégie retenue associe :
La restauration et la conservation de populations naturelles d’Outardes au sein de vastes réserves soustraites à la chasse ;
L’organisation de la chasse traditionnelle au Faucon en priorité sur des oiseaux issus d’élevage dans des zones gérées spécialement pour la chasse.
Cependant, les retombées du projet débordent largement la simple conservation de l’espèce : conserver l’Outarde, c’est valoriser une ressource renouvelable, c’est aussi gérer, conserver le milieu qui l’abrite, et donc conserver les autres composantes de la faune sauvage ainsi que les activités humaines qui dépendent de la qualité de ce milieu. L’ECWP est donc un acteur à part entière du développement local qui, par ses programmes et son fonctionnement, contribue à l’effort de recherche global sur le fonctionnement écologique, économique et social du territoire. Son influence s’exerce essentiellement à deux niveaux :
Impact économique direct par la création d’emplois et indirect en sollicitant les acteurs économiques locaux.
Impact environnemental grâce à la mise en place d’outils divers de surveillance continue de l’écosystème dont les résultats sont diffusés auprès de tous les acteurs du développement local.
Ainsi, le projet ECWP est un véritable projet intégré, contribuant au développement socio-économique de la région qu’il occupe grâce à la valorisation d’une ressource naturelle, en l’occurrence l’Outarde houbara. Dans toutes les régions du monde, certaines ressources naturelles, faunistiques ou floristiques, peuvent faire l’objet d’une mise en valeur en s’appuyant sur les exigences d’une utilisation durable, pour peu que l’on prenne soin de s’y intéresser. Ces espèces sont alors source de diversification économique, mais aussi la garantie du maintien des grands équilibres écologiques. En effet, l’utilisation durable des espèces sauvages entraîne moins de perturbation des écosystèmes et moins de perte de diversité biologique que la transformation d’espaces naturels en pâturages ou en terres agricoles. La valorisation de la faune sauvage peut ainsi contribuer significativement à la lutte contre la désertification dans les régions aux écosystèmes fragiles. »