Une tribune de David CHAUVET (Association Droit des Animaux) parue dans Libération du 6 novembre 2018.
Les images se succèdent, choquantes, violentes, d’animaux martyrisés dans les abattoirs, publics ou privés, grands ou petits, bio ou non. Grâce à L214, nous prenons conscience que le mal est endémique, qu’il n’a malheureusement rien d’exceptionnel. Avec 3 millions d’animaux tués chaque jour pour la viande en France, combien subissent des actes de cruauté comme ceux qui ont entraîné la fermeture de l’abattoir du Boischaut en Indre?
Alors que tous s’étonnent et déplorent que la vidéosurveillance dans les abattoirs ait été rejetée par le pouvoir en place, le gouvernement maintient son cap : l’indifférence absolue devant la souffrance animale. Les députés de la majorité ont bien concédé que l’installation de caméras pourrait se faire sur la base du volontariat. Pourquoi pas demander aux chauffards leur autorisation de mettre des radars sur les autoroutes? Il est vrai qu’en ce moment, les automobilistes ont un peu l’impression d’être pris pour des vaches à lait, comme on dit –heureusement pour eux, ils sont loin de subir le calvaire des vaches, les vraies, celles qu’on n’hésite pas à massacrer encore gestantes, parfois alors même qu’elles sont en train d’accoucher.