Pourquoi je voterai Jean-Luc MELENCHON

En 1981, les femmes et hommes de mieux annonçaient qu’ils allaient « changer la vie ».
François CAVANNA avait déjà compris que la vraie révolution allait bien au-delà et que la valeur première était la vie.
Aujourd’hui, notre aspiration est de la sauver, de protéger l’arbre, l’animal et l’homme, de substituer la solidarité à la concurrence, l’empathie à la course au profit, la croissance purement qualitative au productivisme forcené, le progrès qui nourrit la légitime quête du bonheur aux expansions qui alimentent les spéculations des oligarques.
Or, tout ceci est du concret, de l’effectif et non un énoncé de concepts généreux.
Il faut en finir avec les grands travaux inutiles, avec la dévastation de l’espace par les mafieux de la finance et des firmes, commanditaires de certains politiques dont ils financent les campagnes électorales pour en retour recevoir des prébendes, en finir avec la financiarisation de l’économie, le culte de la compétition, le creusement des écarts sociaux, en finir avec la chasse, la torture tauromachique, les élevages concentrationnaires, la danse des pesticides.
Dès lors, il faut traduire en choix électoral cette éthique de la prévalence du vivant sur le Système totalitaire et sournois qui putréfie la démocratie par l’argent.
Beaucoup de candidats dénoncent, à juste titre, le « Système », cependant que ses agents feignent d’ignorer son existence pour mieux le préserver.
Je le définirai donc, ci-dessous.
Mais examinons les candidatures en présence lors du scrutin du 23 avril.
Toutes les sensibilités politiques sont représentées ce dont il faut se féliciter.
Trois candidats se réclament du nationalisme, prônent le dégagement de l’Europe et célèbrent la patrie.
Deux candidats, soutenus par les milieux d’affaires, représentent le Système : François FILLON et Emmanuel MACRON.
Deux candidats portent les valeurs révolutionnaires du trotskysme.
Deux candidats écologisent une vieille gauche qui avait perdu son âme avec les reniements du mitterrandisme à partir de 1983 : Benoît HAMON et Jean-luc MELENCHON.
Indéniablement, le talentueux Jean-Luc MELENCHON permet d’ajouter une dimension éthique élevée, une préoccupation pour la nature et l’animal à la traditionnelle aspiration à la justice sociale de ce courant de pensée.
C’est un héritier qui sait faire fructifier l’héritage du socialisme pour en conserver le socle tout en le dépassant et en y introduisant des éléments de biocentrisme.
Les fascistes de la chasse ne s’y sont pas trompés et sur certains de leurs sites dénoncent l’insoumission de ce candidat qui contraste avec les génuflexions des pusillanimes qui s’inclinent respectueusement devant les tueurs agréés.
Il est regrettable que par suite d’une dispersion des forces de mieux, la qualification pour le second tour demeure difficile, malgré une remarquable progression de cet orateur brillant, penseur plus profond que nombre de ses adversaires.
Sans ces divisions, nous pouvions espérer l’élimination des deux candidats du « Système », dont l’élection paraissait assurée aux oligarques.
Y a-t-il un Système ?
Il règne sur la planète entière et se traduit par une exploitation frénétique de toutes les ressources, une artificialisation de tous les milieux, par un écrasement des êtres, par une extinction d’espèces, par un avilissement de l’humain intoxiqué par le culte de l’argent.
Ce Système s’est enraciné durant le précédent siècle et son totalitarisme a été assumé par Mme THATCHER lorsqu’elle énonça ce que radote ses successeurs : « There is no alternative ».
Ces zélés propagandistes disent : "vous n’avez plus le choix et tout ce qui nous conteste n’est que radicalisme extrémiste et dangereux, utopie funeste et errements idéologiques".
Le Système n’offre aucune autre issue que sa perpétuation.
Il suscite des diversions, multiplie des candidatures illusoires, en veillant à conserver la réalité du pouvoir.
La religion du Marché constitue un néo-totalitarisme tout aussi intolérant que ceux du siècle passé, mais infiniment plus rusé et efficace.
Par un habile conditionnement culturel, par une atomisation de la société, par l’insinuation d’oppositions entre chômeurs, salariés du privé et du public,
assistés et auto-entrepreneurs, le Système anesthésie les peuples et perpétue son règne létal.
Car à terme, le Marché fera disparaître la nature et compromettra la survie de l’humanité sur une terre empoisonnée, polluée, enlaidie.
Le Système ne voit dans « l’environnement » qu’une occasion de profits, dans l’animal une marchandise, dans l’humain un agent économique.
Le Système veille à ce que les exclus du premier cercle, soit 98% de la population, ne prennent pas conscience du processus à l’œuvre.
Pour pérenniser la religion du Marché, les oligarques propriétaires des journaux et des chaînes de télévisions privées financent des candidatures de pures leurres. Les peuples sont abusés et croient à des changements, là où il n’y a que maintien des mêmes intérêts, des mêmes options se résumant à ceci : «tout pour le profit ».
Il y a ceux qui déplorerons l’absence d’une candidature estampillée biocentriste.
N’oubliez pas que la sélection des candidats s’obtient par le parrainage de cinq cents élus. Or, parmi ces cinq cents élus, vous trouvez une majorité de très petits maires ne représentant que quelques dizaines ou centaines de personnes, dans des milieux sociaux et culturels définis, à savoir, une France FNSEA/ CPNT.
Voilà qui ne permet guère aux écologistes, aux animalistes, aux naturalistes d’intervenir dans le débat public.
Insoumis, réfractaire à la société de marché, militant pour sauver la Vie, je voterai pour Jean-Luc MELENCHON, au premier tour de la présidentielle et au second, en toute hypothèse.
 
Gérard CHAROLLOIS
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