Chasseur coupable ?

C’est l’ouverture de la chasse. Toute une population est en émoi : enfin arpenter prés et sentiers, le chien qui suit et flaire, fusil en bandoulière, secousses du tir, rires avec les amis. Ambiance, sorte de tradition que fêtent divers gestes publics. Je me plais à évoquer celui-ci : le clergé de France qui bénit des manifestations (chasse à courre par exemple) enseignant ainsi l’adéquation de ce loisir d’avec l’esprit de l’église.
Pas de doute, si vous et moi étions nés dans cette ambiance nous chasserions avec entrain.
Pourtant dire qu’il y a là un loisir simple serait bêtement simpliste ou lamentablement électoraliste.
De là où je suis, de là où sont de plus en plus de personnes, la chasse de plaisir – non celle pour se nourrir encore présente en divers coins de la planète – cette chasse donc se dévoile immorale.
D’abord, ses effets sur la diversité des espèces vivantes, sur l’érosion de la biodiversité comme l’on dit. C’est vrai ! L’hémorragie du vivant est imputable, pour beaucoup non à l’ardeur des nemrods mais à la régression, aux pollutions des espaces naturels. Il n’empêche, la chasse donne des coups des grâces aux espèces en difficulté.
Pour protéger, en principe, l’attention, la précaution des chasseurs devraient suffire, ils devraient être l’avant-garde de la protection, chacun et tous avec leurs organisations. Ce qui est répréhensible est que ce soit l’inverse qui prédomine, que la moindre préservation soit ressentie comme une agression personnelle, c’est que, du coup des textes officiels, que le chasseur ne veut appliquer au demeurant, soient nécessaire afin que le souci d’avenir soit pris en compte.
Presque toute la planète est sous la coupe d’une économie « d’ultra libéralisme » qui ne connaît que le profit immédiat et nous conditionne à consommer sans limites jusqu’à épuisement de la nature. La chasse contemporaine qui traque jusqu’au dernier oiseau migrateur est en phase avec ce système.
Mais voici la faute suprême : le non respect de la vie.
On peut tourner la chose dans tous les sens, recourir aux habillages les plus divers et les plus subtils – ainsi ai-je lu que la chasse était méditation sur le lien entre la mort et la vie ou encore que la chasse était le dernier refuge pour le contact avec le sauvage - il reste que concrètement et fondamentalement, chasser est tuer, chasser est supprimer des existences, chasser est enfin faire souffrir par plaisir. Chasser est mépriser la vie.
C’est par rapport à tout cela que la chasse est coupable. Respecter la vie – humaine / non humaine : même combat – est une condition nécessaire pour évoluer vers un monde qui soit moins cruel.

Que faire ? Au moins ceci. Si l’on est proche des opinions qui précèdent, les exprimer autour de soi chaque fois que cela est zennement possible, ne pas les dire étant encourager les pratiques en cours.

Roger RIBOTTO

--
--
---/---
.../...

 

 

 

--
---

---/---

---/---

 

--
--

---/---

---/---