Ce n’est pas pour jouer aux journalistes ou aux joyeux animateurs que les rois du béton et de l’armement achètent des chaînes de télévision et des journaux.
Pour déformer les faits, interdire les contestations qui dérangent, façonner la culture des masses, les oligarques financent des médias, salarient des journalistes, sélectionnent des émissions à la gloire de l’argent facile, de la compétition inexpiable, du culte des conquérants.
Pour nos conservateurs, comme pour les psychanalystes du siècle passé, « le rêve est le gardien du sommeil ».
Or, il faut endormir le citoyen pour lui infliger, sans qu’il réagisse, les maux générés par la société fondée sur la cupidité.
Après NOTRE DAME DES LANDES et SIVENS, voici qu’un promoteur propose d’implanter, en ISERE, un parc de loisirs pour badauds grégaires, au prix de la destruction de quelques centaines d’hectares de forêt et avec distraction de quelques millions d’euros publics pour adapter les infrastructures.
La planète a davantage besoin d’arbres que de parcs d’attractions débiles, à décors de carton pâte.
Chaque jour, sous les tropiques, l’homme abat trois millions d’arbres ! Le climat s’altère. La terre est malade de l’homme. La biodiversité se meurt et 52% des animaux sauvages ont disparu depuis quarante ans.
Nul ne nie ces faits.
Il faut agir, car « la maison brûle », mais, pour les prévaricateurs, que la nature aille se faire protéger ailleurs.
Ici, les élus locaux, les chambres de commerce et d’industrie, les corporatismes veulent du développement pour « créer des emplois ».
Les fossoyeurs du vivant débitent la stupidité suivante :
« Allons, ce n’est pas notre nouvelle autoroute, une petite ligne à grande vitesse, un barrage, un parc de loisirs, une station de ski, qui vont menacer le climat, la biodiversité, les équilibres planétaires. « Ce n’est jamais qu’un petit projet tellement utile pour faire vivre le pays » !
Partout, les mêmes sornettes prétendent justifier le déménagement exterminateur de la nature.
Les oligarques contrôlent les médias pour imposer cette imposture : « les emplois dépendent de la croissance du secteur marchand ».
Malgré le démenti des faits, l’échec du système, l’intoxication perdure et s’avère d’une redoutable efficacité, puisque les peuples s’abandonnent à ceux qui les exploitent, leur mentent, les entraînent vers des lendemains sombres.
En ISERE, un millier de pauvres gens, manipulés par les chambres de commerce et d’industrie, manifestèrent pour la réalisation du centre de loisirs, c’est-à-dire pour la destruction de quelques milliers d’hectares de forêts.
C’est qu’ils « veulent vivre au pays et y trouver des emplois » !
Et si on leur proposait l’édification d’un camp, manifesteraient-ils pour y avoir des emplois de gardiens ?
Ce mirage social offre des emplois subalternes, flexibles, précaires.
Or, l’intérêt général commande la création massive de vrais emplois de médecins, de personnel soignant, d’inspecteur des fraudes, d’auxiliaires de vie pour les personnes âgées et dépendantes, de gardes faune, d’enseignants, d’agents des services publics.
Mais, ces emplois-là sont ceux que détruisent subrepticement les oligarques.
Chaque jour, les médias dévoilent un scandale financier intéressant le monde politique, syndical, corporatiste.
Les redresseurs de torts s’étonnent, s’offusquent devant la corruption de tel ou tel élu, décideur.
Quelle superbe hypocrisie, cette indignation ! Le mal est bien plus profond.
La corruption est consubstantielle au système, logique, cohérente, dès lors que la société de Marché, dans ses fondements mêmes, repose sur la course au lucre, au profit, à l’accaparement au détriment de l’arbre, l’animal et l’homme.
Le modeste sujet du Marché ne rêve que de voir son lopin de terre devenir constructible sans mesurer les méfaits planétaires de la marée de béton qui assassine la nature.
Il n’admet pas que l’on entrave sa quête d’argent pour sauver une vallée, une forêt, une zone humide.
Pour lui, ce n’est jamais qu’une modeste réalisation, un simple « développement », un « désenclavement », un raisonnable projet local que seuls des « contre tout » peuvent refuser.
Nos contemporains se rangent soit parmi les « zadistes » réfractaires, soit parmi les « traders », addictifs à l’acculturation recherchée.
La société fabrique des mentalités de traders, obsédés par l’enrichissement sans conscience.
Les zadistes sont les immunisés contre cette infestation cognitivo-comportementale affectant le troupeau.
Ces jeunes gens sauvent l’honneur de leur génération pas complètement anesthésiée par les médias des oligarques.
NOTRE DAME DES LANDES vit se créer une « zone à défendre » et l’apparition des premiers zadistes qui firent école à SIVENS et peut-être demain partout ailleurs où les « traders » voudront « développer », « désenclaver », déménager la biodiversité et ainsi travailler à la vaste entreprise de destruction du vivant.
Les oligarques demeurent sereins, face à la contestation de leurs « modestes promotions spéculatives locales ».
Le troupeau, sous contrôle, désapprouvera les trublions, votera sagement pour ceux qui le tondent et qui célèbrent des valeurs thanatophiles.
Jamais, sur la terre, un roi, un empereur, un tyran, un duce ne furent plus puissants qu’eux.
Ils parviennent même à faire croire que les peuples vivent en démocratie !
Ils essaient de cacher qu’avec leur argent, ils achètent les élections par le conditionnement.
Ils inculquent l’idée qu’il n’y a plus d’issue de secours et que leur système prévaricateur est l’unique option.
Amis Zadistes, merci d’animer une Résistance et de proclamer que l’anesthésie ça suffit !
Gérard CHAROLLOIS
Grâce à des personnes éveillées, conscientes dont vous êtes, l'avenir a encore un potentiel.
Il y a aussi des périls et, observant l'évolution de la société, ses haines recuites, ses préjugés formatés, ses mensonges indépassables, il est permis de penser que le chemin sera escarpé.
Mais, que pouvait penser un observateur lucide en 1935?
Avec mes remerciements. Gérard CHAROLLOIS
J’étais venu d’Aveyron pour ce rassemblement pacifique du 25 Octobre en forêt de Sivens; des chapiteaux étaient montés pour les projections, ateliers et débats; j’y ai entendu des colères justifiées et des paroles justes qui m’ont marquées au plus profond, parce qu’avant même la mort de Rémi, des frères s’accrochaient aux arbres et subissaient des violences policières depuis des mois. Ce soir là, j’y ai aussi rencontré des personnes censées, des jeunes comme Rémi et des moins jeunes, des bouilles venant de toute la France et au delà, des enfants et même un magicien. Mais les gardes mobiles étaient là… envoyés par le Préfet du Tarn, M. Gentilhomme, demandant une extrême fermeté, mais pourquoi ?
Les mots manquent forcement face à la mort d’un garcon comme ça. Mais pas même une minute de silence au sommet de l’état, alors que le minimum serait des démissions. Ils voudraient même poursuivre ce projet, sans aucun état d’âme… Et quel dégoût face à la mauvaise foi et l’indécence de salauds à la conscience tranquille qui s’étalent dans la désinformation médiatique habituelle, que doit-on attendre de cette sinistre oligarchie?
Les faits sont pourtant accablants : Rémi, étudiant écologiste de 21 ans, a été abattu dans le dos, à bout portant et sans sommation par la police d’état, pour vouloir contester un projet inutile, alimentant une agriculture intensive productiviste, financé par l’argent public, sans aucune concertation de la majorité citoyenne. Les responsables politiques ne sont pas inquiétés suite à ce crime, pour l’instant, ni les auteurs directs, et la répression bat son plein sur les opposants, humiliations, mutilations, condamnations… Dans quel pays vivons nous? Un cap a été franchi dans l’ignoble. Rémi était un papillon, comme moi, il aimait les fleurs, c’est tout. Et vous l’avez tué.
De tes pas croisés ce jour là sur la Zad, Rémi, pousseront des arbres… Ton sang versé sur cette terre sacrée nourrira les racines d’une forêt de résistances ancrée sur le terreau des idées. Repose en paix, frère de Gaïa.
Alors quand je vois qu’en Amazonie, la même terreur est exercée puissance dix, je réitère en ce jour et persiste, même et surtout si ça n’intéresse personne.
La patience est un arbre dont les racines sont amères, et les fruits très doux.
Appel à la RéVolution des Abeilles!!
http://abeillesetpapillons.free.fr/wordpress/?page_id=18
Elle germe depuis longtemps, et s’est enracinée ce 25/10.