La Convention Vie et Nature : Pourquoi faire ?

Rappelons les buts, la spécificité, l’originalité éthique de la CVN dans le vaste paysage des mouvements d’opinions qui font vivre une société pluraliste.
Notre but : faire triompher la nature et la vie, autrement que dans les discours.
Notre spécificité :
Transcender les combats ponctuels que mènent brillamment, par ailleurs, des associations AMIES poursuivant un aspect de la grande problématique biocentriste.
Notre originalité :
Être, à la fois, une association et davantage, un mouvement d’opinions.
Il y a nos amis qui luttent contre la corrida, ceux qui se battent contre la chasse et sa dictature, ceux qui défendent tel ou tel site naturel, ceux qui fustigent la vivisection, l’élevage concentrationnaire, contre les abattages rituels, ceux qui veulent que l’écologie prime sur la quête frénétique du profit.
Et il y a la CVN qui englobe toutes ces préoccupations, tous ces combats, puisque par-delà les différences, les nuances, nous savons que la protection du vivant est essentielle partout et toujours.
L’année écoulée, notre CVN était présente contre la torture tauromachique aux côtés des valeureux militants qui subissent une véritable persécution de la part des taurins et d’un Etat complice.
Ainsi, ces militants sont déférés, lundi 24 mars, devant le tribunal correctionnel de DAX pour des infractions  formelles, habituellement non poursuivies, telles que « manifestation sans déclaration préalable ».
Cela prouve l’acharnement de certains pouvoirs publics à faire taire une contestation que renforcent ces dérisoires tracasseries.
Aussi, nous étions à ALES et ailleurs pour manifester contre la persécution des taureaux, comme nous le serons demain, déterminés plus que jamais.
Nous avons suscité avec d’autres la manifestation parisienne contre la chasse le 21 septembre.
Nous avons été présent à GUERET contre l’abattoir dit rituel dont nous saluons l’abandon grâce à la mobilisation du NARG et samedi prochain, toujours à GUERET, ceux qui font prévaloir le respect dû à tout être sensible pourront exprimer leur condamnation des sacrifices d’animaux.
Dans une société où l’économique domine tout, où les médias n’abordent les questions nature et animaux qu’à titre anecdotique, il peut apparaître difficile de faire prendre au sérieux la première question qui vaille : le combat pour le vivant.
Présentement, disons-le loyalement, clairement, courageusement, ce combat, en France, piétine.
Non, les parlementaires, tels qu'ils sont, n'aboliront pas la torture tauromachique, le ministère n'entreprendra rien de substantiel contre la féodalité cynégétique et en ce printemps encore,l'actuel ministre de l'intérieur, chantre de la tauromachie, s'agenouille dans le "CHASSEUR FRANCAIS" devant sa majesté le tueur agréé, tout heurt important entre la nature et l'aménagement du territoire sera arbitré par les élus en faveur des promoteurs et les médias continuent, trop souvent, à dépeindre les défenseurs du vivant en "extrémistes irresponsables".
Je ne suis pas de ceux qui mentent aux militants.
Je dis que le combat sera rude et le chemin long et épineux.
Mais, néanmoins, à terme, notre pensée biocentriste l'emportera.
Songez au temps et à l'énergie que réclamèrent les grandes abolitions du passé.
Quand et comment les choses bougeront-elles?
La réponse, en sociologie politique est évidente : il y a ce que je qualifierai d’effet de "seuil".
Lorsque culturellement, l'opinion publique aura intégré un certain nombre de valeurs de fond, le politique suivra et, en quelques années, avec le changement des mentalités viendra celui des lois et règlements.
Or, les mentalités bougent.
Trop lentement, sans doute car les lobbies de la mort, dotés de moyens financiers colossaux, incomparables aux nôtres, pourvus de relais dans l'appareil d'Etat, freinent cette mutation dont ils perçoivent, avec inquiétude, le mouvement.
Notre rôle est d'amplifier, d'accélérer, de susciter cette révolution culturelle consistant à faire reconnaître, dans l'ordre éthique, ce qui est acquis, dans l'ordre scientifique : une certaine unité de la vie sur terre.
Contre nous, des siècles d'obscurantismes qui nièrent la valeur de l'animal et de la nature.
Contre nous, les formidables fortunes de la chasse, de l'agrochimie et de l'élevage industriel et de tous ceux qui vivent de la destruction du vivant.
Et puis, il y a une "classe politique" qui est ce qu’elle est.
Les études d'opinion révèlent que les hommes politiques sont parmi les moins favorables à la cause du vivant.
Je précise: tous les  partis confondus avec, bien évidemment, des différences de degré dans l’abjection.
Loin de moi de mettre sur le même plan les indifférents, les timorés et les nuisibles qui militent au parlement pour la chasse et la corrida.
Pourquoi, les « politiques » sont-ils moins que d’autres évolués ?
Je pense que cela tient aux caractéristiques psychologiques spécifiques de l'homme politique.
Pour être élu, il faut :
Goût du combat, souvent fratricide, égotisme exacerbé, volonté de domination, mentalité de conquérant capable d'abattre d'abord ses propres "rivaux" dans son parti avant d'affronter ses adversaires idéologiques.
Ce type de psychologie ne prépare pas nécessairement à la compassion, à la contemplation des beautés et sensibilités du monde!
Voilà pourquoi les débats, au sein des assemblées, confinent aux surenchères de thanatophiles!
J'ai relaté, dans mon livre « Pour en finir avec la chasse », comment le parlement français tenta durant près de vingt ans d'empêcher la transposition en droit interne des directives européennes en faveur de la nature.
Qu'il me soit permis ici de rappeler cette anecdote édifiante :
Le 24 juin 1994, le rapporteur d'une proposition de loi dirigée ouvertement contre la directive relative àla conservation des oiseaux, un sieur Pierre LANG, déclarait à la tribune de l'assemblée nationale, "Les écologistes devront reconnaître que les chasseurs ont bien légiféré (rires sur les bancs, selon le JO). Non, je voulais dire les députés".
Et cela n'a guère changé en vingt ans!
Alors, agissons pour atteindre l'effet de "seuil" qui fera accéder la société au biocentrisme.
Nous le pouvons, car les données objectives de la science, prouvent l’unité du vivant.
Nous le devons, car il n’est plus admissible que notre espèce emploie son intelligence à nuire, à torturer, à anéantir la vie.
C'est la raison d'être de notre CONVENTION VIE ET NATURE.

Merci d'en être!

Gérard CHAROLLOIS.


Commentaires  
# Bremard Caroline 28-03-2014 07:02
Il est vrai que les mentalités progressent , mais il reste tant de gens à convaincre ... je commence à être fatiguée !!!
Je sais qu'il ne faut pas lâcher , et poursuivre le combat , mais quand je vois comment se comportent les politiques soit disant " écolos " ça me désespère !!!
Je fais partie des " Colibris " et Pierre Rabhi est pour moi LE modèle à suivre !
Répondre
# Dji-m 23-04-2014 14:18
Votre existence est une promesse civilisationnelle. Vous nous faites espérer un monde meilleur. Merci.
Répondre
Ajouter un Commentaire


--
--
---/---
.../...

 

 

 

--
---

---/---

---/---

 

--
--

---/---

---/---