Nos amis de CHARLIE-HEBDO connaissent souvent l’honneur d’être déférés devant les tribunaux, pour diffamation ou « incitation à la haine raciale », par des officines fascisantes propageant l’obscurantisme et le fanatisme religieux qu’elles maquillent en «combats antiracistes».
Or, une religion, quelle qu’elle soit, n’est pas une race, un peuple, mais une idéologie comme toutes les autres, soumises à la libre critique.
Qu’est-ce qui oppose le militant passionné, respectueux d’autrui, et le fanatique dangereux, ?
Ceci de fondamental, qui vous permettra de discriminer, l’homme de conviction, jamais du « juste milieu » et le potentiel criminel idéologique :
Le premier nommé mène la bataille des idées. Il attaque, au besoin durement, par la réfutation, l’humour, la caricature, les doctrines et les faits sociaux qu’il combat.
Le second vise l’adversaire, non en ce qu’il pense ou fait, mais en ce qu’il est. Il vise à le détruire physiquement, ou moralement faute de rencontrer les circonstances historiques ouvrant un boulevard sanglant à ses haines.
A la CONVENTION VIE ET NATURE, nous menons le seul combat qui vaille : celui des idées. Jamais, l’indigne combat contre les personnes, partant de cette constatation d’évidence : tout humain peut revenir de ses erreurs.
Dans la Grèce antique, le sage SOLON proposait qu’à l’issue d’une guerre civile, les vainqueurs s’abstiennent toujours de juger les vaincus, mais au pire, ceux qui refusèrent, par lâcheté, de prendre parti.
Notre époque de violence aurait bien gagné à s’inspirer de cette sagesse.
Alors, distinguant entre les personnes, si souvent victimes d’idées fausses, et ces doctrines, combattons tous les systèmes de pensées, tous les faits sociaux qui génèrent souffrances, névroses, sacrifices, expiations, culpabilités, refus des plaisirs, exaltation de la mort, quêtes d’arrières-mondes farfelus et mépris de la vraie vie, négation de la liberté des individus, enfermement de la femme, ignorance du caractère sensible des animaux.
Cette liste résume les religions monothéistes.
Si vous voulez apprécier les effets de ces doctrines, contemplez les horreurs des zones de fractures communautaristes, là où des religions se côtoient, c’est-à-dire s’affrontent en des guerres inexpiables : Irak, Syrie, Liban, Palestine, continent Indien, Afrique Subsaharienne.
Il ne fait pas bon vivre à l’ombre des dieux et de leurs serviteurs.
Ceux qui, à l’instar de CHARLIE-HEBDO, osent le dire se retrouvent systématiquement devant les tribunaux correctionnels, à l’instigation des fondamentalistes en tous genres. La justice n’est pas dupe et relaxe le blasphémateur, mais, dans un contexte économique difficile pour la presse, les procès ne sont pas intentés par les associations totalitaires pour gagner, mais pour harceler ceux qui osent dénoncer leur malfaisance.
Or, l’outrance des réactions prouve le bienfondé de la critique et de la caricature.
Quand des fanatiques incendient des ambassades, assassinent des gens parce qu’un journal publie une caricature blasphématoire, la preuve est apportée avec éclat de la nocivité psychique de ces doctrines abrutissantes.
Ces fanatiques ne savent pas que l’on répond par l’argument à la pensée antagoniste et non par un délire sanguinaire.
Face à tout totalitarisme, le Résistant se lève et parle, mais nombre de personnes abdiquent tout courage et toute lucidité.
Les pusillanimes prônent l’autocensure, la « modération », la « tolérance ».
Ces pusillanimes acclament PETAIN en juin 40 et de GAULLE en juin 44.
Ils relativisent, biaisent, évitent la confrontation avec le réel pour s’en tenir à des postures de démission morale.
Pour les timorés, il ne faudrait pas condamner l’ignorance, la cruauté et la violence parce que cette condamnation n’entre pas dans les schémas préconçus de leur pensée automatique.
Au nom d’un faux respect de l’autre, on l’abandonne aux ténèbres, ce qui, pour le coup, est une manifestation de racisme.
Le complaisant adopte une attitude hypocrite pour ne pas déplaire et assumer sa propre émancipation. Sa « lâche tolérance » revient à dire que les grigris, la sorcellerie, la loi divine, la crédulité, l’emprise d’une religion sur une société vont pour le « bon sauvage ».
- En Occident, le christianisme érigea, dans les siècle passé, des bûchers, suscita des croisades, censura la science, bannit la liberté sexuelle, réduisit la femme au rôle de mère, sanctifia les rois et empereurs et méprisa l’animal.
Les violences imposées à la société par cette religion ne sont plus d’actualité dans notre époque. Le christianisme fait preuve de plasticité et s’adapte, du moins en apparence, à la démocratie, à la science, à une évolution des mœurs qu’il tenta longtemps d’empêcher.
Il se veut moderne, mais occasionnellement, revient à ses vieux errements liberticides sous l’impulsion des partis conservateurs, comme en Espagne présentement avec des contre-réformes de moeurs d’inspiration franquiste.
Reste, ce que Michel FOUCAULT appelait une épistémè, c’est-à-dire un socle de valeurs. Ce socle demeure, y compris chez ceux qui ont cessé d’adhérer aux rites et croyances de la religion dominante.
J’en offre ici un exemple topique.
Les lois bioéthiques, révisées tous les cinq ans, par la France, depuis 1994, prohibaient l’expérimentation sur les cellules souches embryonnaires et sur l’embryon humain.
Ce dispositif légal permet, depuis juillet 2013, cette expérimentation, en l’encadrant strictement.
La cellule souche embryonnaire humaine, pour le législateur Français, est « sacrée », bien qu’elle soit dépourvue de conscience d’être.
En revanche, le singe, le rat, le chien qui eux ont un système nerveux supérieur, qui éprouvent le stress et la douleur peuvent, sans susciter de grands états d’âmes, subir les pires expérimentations.
« Ce ne sont que des animaux, alors que la cellule embryonnaire humaine est une potentialité de personne » !
Voilà une marque d’épistémè, pour le moins, déiste.
Objectivement, cette approche éthique est absurde.
Elle résulte d’un pur obscurantisme : l’homme, sur son piédestal, est d’une essence radicalement séparée du reste du vivant.
- En dehors de l’occident, dans le reste du monde, d’autres religions rendent crédules et soumises des populations conditionnées avec : pendaisons d’homosexuels, aliénation des femmes, répressions des mœurs, sacrifices d’animaux et occasionnellement extermination d’infidèles.
Respecter ces peuples ne consiste pas à approuver ces pratiques intolérables au nom d’un pluralisme culturel débile, mais inversement les appeler, parce que tous les humains sont égaux, à s’émanciper des superstitions.
L’abattage rituel des animaux, pas plus que l’excision des petites filles ou la lapidation de la femme adultère ne sont admissibles.
Tout être vivant, par-delà sa race, son espèce, ses origines sociales, son apparence physique, mérite considération pour sa vie et sa liberté.
Est-ce à dire qu’il faut tuer dieu ?
Nietzsche proclama sa mort à la fin du 19ème siècle.
Cependant, en Syrie, en Palestine, au Sahara, aux USA et même, en Russie, il est bien présent en politique.
On ne tue pas aisément un mythe.
A ce stade, je pense qu’il faut séparer deux aspects du fait religieux.
- Si l’individu n’est jamais qu’un instant entre deux néants, celui d’avant la naissance et celui d’après la mort, on peut concevoir que face à l’angoisse, tout individu puisse légitimement chercher une consolation, une issue de secours, dans un arrière-monde.
La croyance en une promesse d’éternité, refuge contre la souffrance morale de devoir mourir, doit être offerte à celui qui ne peut s’en passer.
-En revanche, tout ce qui tend à faire souffrir, à supprimer la liberté de pensée et de mode de vie doit être combattu et le fait religieux devient malfaisant lorsqu’il prétend régir la société, s’imposer à ceux qui n’en ont rien à faire.
Laissons à chacun l’imprescriptible liberté de trouver dans les mythes des raisons de ne pas sombrer dans l’anxiété, mais résistons contre tous les fascismes qui veulent nous contraindre à leurs lois.
Merci, CHARLIE-HEBDO, de blasphémer contre tous ces fascismes, d’où qu’ils viennent !
Gérard CHAROLLOIS
Cordialement, K.S.
Pour faire bref ici et vous répondre, je retiens que les religions instaurent un ordre pour l'ordre, une hiérarchie, un encadrement totalitaire des individus s'opposant au libertarisme. Dans l'ordre politique, social, familial, dans les rapports au vivant, à la sexualité, à la maladie, à la délinquance, le religieux est totalitaire non pas dans une acception bassement polémique mais au sens politologique du terme: le religieux offre une morale clé en main!
- Les guerres civiles en Afrique proviennent principalement de conflits ancestraux tribaux et ethniques, la chrétienté et l'islam apportant une touche de confusion donc de division ou l'inverse de rapprochement.
- Le fait de considérer l'animal comme ayant un statut ontologique différent de l'humain provient du cartésianisme et son mythe d'animal-machine alors qu'au moyen-âge l'animal avait le même statut en essence que l'homme, c'est-à-dire une créature de dieu.
- En Inde, mis à part bien évidemment l'islam qui a fait beaucoup de dégât lorsqu'il a pénétré ce sous-continent, dans ces diverses religions et philosophies a toujours considéré que l'animal et l'humain étaient d'une même essence. Mais il faut dire que les civilisations d'Asie sont très mal connues par certains occidentaux.
- En fin l'auteur par sa position matérialiste nihiliste classique prend une position philosophique qui pourrait nuire à la doctrine antispéciste, qui devrait être neutre à ce niveau, car du domaine de la praxis. En effet la majorité des tortionnaires d'animaux ont la même croyance (ou posture).