L’économisme contre le vivant.

Depuis l’émergence de l’humanité, les périodes de paix s’accompagnèrent d’une amélioration des conditions de vie des hommes.
Or, depuis 70 ans, l’Occident est en paix et chaque année les dirigeants saluèrent le constant taux de croissance.
Les progrès des techniques, sans exemple dans l’Histoire, permettent de produire en une heure de travail d’un seul homme ce qui exigeait d’innombrables heures d’efforts à des dizaines d’hommes autrefois et ce dans l’agriculture, l’industrie, les transports.
Ce progrès technologique est tel que le défi n’est plus de produire des céréales ou des voitures mais de les vendre.
Ainsi, les constructeurs automobiles Français peuvent fabriquer des voitures mais ne parviennent pas à écouler suffisamment ce qui sort de leurs usines.
Loin d’améliorer le sort de chacun, le système actuel, après 70 ans de croissance, nonobstant les bouleversements techniques, génère régressions, reculs sociaux, insécurités, appelant sans cesse  à l’effort, aux sacrifices les citoyens.
Pour satisfaire le Marché, la finance, les oligarques, les peuples doivent renoncer au nom de la «  réforme », de la « flexibilité » à ce que la société octroya comme protections sociales et garanties au sortir de la seconde guerre mondiale.
Les peuples désabusés, dépolitisés, atomisés en individus impuissants face au système mondial souffrent de l’insécurité salariale, sanitaire, environnementale (comme ils disent). Ayons conscience que leur monde n’est pas confronté à une  « crise conjoncturelle », mais qu’il a atteint ses limites.
Nous assistons à la fin d’un cycle qui pourrait bien se muer en une fin de civilisation.
La force du système capitaliste réside, d’une part, dans le  fait qu’il façonne la globosphère, d’autre part, dans l’élimination de toute perspective de rechange.
Alors, indignés mais découragés, les hommes renoncent à être des acteurs du destin commun pour se réfugier dans le nihilisme, le repli, précipitant l’agonie de la démocratie.
Les récentes élections Italiennes illustrent cette pathologie de nos société moralement désarmées face à la dictature du Marché.
A défaut d’issue de secours, les peuples se tournent vers des bouffons nullement susceptibles de répondre aux défis du temps. Aux dérives populistes, les pseudo-élites répondent par une attitude post-démocratique.
Les dirigeants poursuivent et poursuivront jusqu’au bout la célébration de leur culte du Marché, de la déréglementation, de la privatisation, indifférents aux expressions des suffrages.
Qu’importe, disent ouvertement les maîtres du système, ce que votent les peuples, puisque le vrai pouvoir est désormais ailleurs : dans la finance qui tient les Etats sous sa coupe.
Pauvre démocratie : raillée par les uns, bafouée par les autres.
Nombre d’observateurs redoutent que le populisme ambiant, l’errance politique des masses, l’impuissance du politique face au mur budgétaire ne débouchent sur un nouveau césarisme démocratique, sur l’élection d’un chef providentiel, d’un führer ou d’un duce qui apporterait sécurité, ordre, réconfort.
Je ne le pense pas.
Si celui qui ignore l’Histoire est souvent condamné à la revivre, il faut aussi constater qu’elle ne repasse jamais les plats.
Le césarisme démocratique des siècles derniers exigeait un enthousiasme, une ardeur, une esthétisation de la politique, une sublimation, un dépassement de l’individu prêt à se sacrifier pour son parti, pour sa nation, pour sa race, pour son guide bien-aimé.
Rien de tel en notre temps.
Ce qui menace n’est nullement un excès d’adhésion mais un pourrissement de la société par l’économisme, ce dogme qui se grime en science.
Face à la dévastation du vivant par une caste mondiale de privilégiés, il n’y a rien qu’un profond "à quoi bon".
Ce renoncement, ce nihilisme équivaut à tendre le cou à ceux qui veulent le couper.
« Indignez-vous » ! enjoignait  Stéphane HESSEL.
Très bien, car l’indignation vaut mieux que la résignation.
Elle ne suffira toutefois pas à « renverser la table » et à sortir du système pervers à l’œuvre ici et ailleurs.
Indignez-vous, devant les impostures des propagandistes du système, puis travaillez à sortir de l’économisme.
La vie, la Nature valent plus et mieux que l’argent.
Leur système fondé sur la croissance, la compétition, la performance, sur la course à leurs indécents profits menace le vivant, éduque l’homme à la cupidité, déménage partout la nature.
Renversons leurs dogmes en rendant le pouvoir aux citoyens contre le Marché.
L’Etat, émanation de la volonté démocratique, doit imposer le bien public, l’intérêt général sans subir comme présentement la loi de la finance et des entreprises.
A ceux qui doutent encore des méfaits de l’ordre mercantile, je donne rendez-vous dans peu d’années pour mesurer l’ampleur du mal.

Gérard  CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE
POUR LE RESPECT DES ÊTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS.

Commentaires  
# OTT Olivier 10-03-2013 11:53
Je me retrouve absolument dans ces positions. J'adhère donc.
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