La viabilité de la terre en péril

Tandis que la biodiversité se meurt, que le climat s’altère, que les cocktails de molécules diverses envahissent les eaux, les sols, l’air et les aliments, les humains perdurent à exploiter, croître et multiplier.
La révolution conservatrice survenue en Grande-Bretagne et aux USA dans la décennie 80 avec son élévation de « l’entreprise privée » en temple sacré, a imposé ses valeurs mortifères via une propagande insidieuse omniprésente.
Une « entreprise privée » crée des emplois et des richesses dont le ruissellement arrose les plus humbles et comblent tous les besoins sans qu’il y ait lieu de songer à l’entraide, à la solidarité, à l’empathie.
Bien sûr, nul n’osa objecter qu’une « entreprise privée » ne crée d’empois et de richesses que si cela lui offre des profits car seul le profit est son oxygène.
Or, pour faire du profit, il faut exploiter les ressources de la Terre et l’énergie des hommes, ressources et humains qui ne deviennent dans ce système que des variables d’ajustements.
Le système repose donc sur un postulat mensonger .
Il échoue car les écarts sociaux deviennent abyssaux entre une infime petite caste d’oligarques et le reste des humains et parce que l’environnement, c’est-à-dire la viabilité de la planète, est mis en péril.
C’est la crise sociale et morale et la montée d’une colère irréfléchie dans les populations angoissées par un avenir gros de menaces qu’il vaut mieux oublier, comme chaque individu vit sa vie en essayant d’oublier sa propre finitude.
L’Histoire contemporaine nous a offert les mêmes ingrédients expérimentaux en 1930.
Le système économique fondé sur la loi du Marché, chère aux tenants de l’oligarchie privilégiée, échouait alors et les peuples grondaient, victimes du chômage et de l’effondrement de la monnaie.
Les milieux d’argent cherchèrent une issue de secours pour échapper à une révolution rouge.
La droite de l’argent crut pouvoir s’allier avec les mouvements de masse fascistes qui partageaient son hostilité au socialisme y ajoutant une haine de la démocratie, des droits de l’homme, des idées des Lumières et de la révolution Française.
Vous connaissez l’Histoire et la chute.
Nous revivons les années 30 parce qu’il y a « crise » fondamentale et manipulation habile par les milliardaires propriétaires des moyens d’information qui distillent point par point les mêmes idées que celles propagées par d’autres milliardaires en ces temps crépusculaires.
Je pourrais demeurer indifférent à ce naufrage annoncé et observer en pur entomologiste contemplant l’espèce, en m’affligeant du malheur des hommes.
Mais mon amour de la Nature me contraint à crier ma peur et ma colère face aux destructions définitives perpétrées par ces idéologies forcenées de l’exploitation sans frein, sans norme, sans règlement limitant l’appétit de profit des maîtres du système.
Car le néofascisme qui monte ici comme partout ailleurs servira les intérêts économiques au détriment des impératifs écologiques.
La poussée des partis dits d’extrême-droite conduit aux reculs des normes protectrices du Vivant.
Rien ne doit contrarier le profit et l’état fasciste se mettra comme ses devanciers du siècle passé au service des oligarques.
L’extrême-centre étant usé, le patronat se convertit au néofascisme, miroir aux alouettes offert aux peuples pour mieux les conduire et les duper.
Pour ces hommes, la loi doit être dure pour les opposants, les réfractaires, mais ne doit pas exister pour les exploitants-exploiteurs et les dirigeants du bon parti qui parlent au nom du peuple souverain.
Les juges ne doivent être que de dociles serviteurs du camp des « honnêtes gens » et frapper d’ostracisme tout contestataire.
C’est d’ailleurs ce que font les tribunaux des états déjà soumis à l’idéologie réactionnaire.
Les journalistes doivent répandre la bonne et saine parole de soumission à l’ordre et à la loi partiale.
La science ne doit éclairer que la vérité conforme aux intérêts du Marché et taire les périls.
Pour occuper le petit peuple, on lui offrira des haines commodes dirigées contre les étrangers et les assistés qui saignent ceux qui travaillent.
C’est gros et nauséabond, mais tout bon propagandiste apprend que cela marche d’autant mieux.
Entre l’extrême-centre et le néofascisme, il n’y a aucune différence dans l’ordre de la politique économique.
La mafia affairiste sera bien servie avec soutien à l’autoroute A69 et à la loi DUPLOMB, pour s’en tenir aux exemples immédiats.
Seul le décor juridique changera avec les néofascistes : la presse et la justice seront mis au pas .
Avec l’extrême-droite, la mafia affairiste sera bien protégée.
Ce ne sont tout de même pas des juges qui vont empêcher une autoroute, un pesticide ou une tradition voulus par le parti, son chef et ses mandants, puisque le peuple, c’est eux !

Gérard CHAROLLOIS

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