Polluer par la politique, ses tabous et ses fantasmes, le débat relatif aux sacrifices des animaux dans les abattages rituels n’a pas eu lieu.
Egorger à vif une vache qui agonise pendant dix minutes ou un malheureux mouton, une chèvre terrorisée, mériterait mieux que ces affrontements biaisés entre ceux qui instrumentalisent le problème à des fins xénophobes et ceux qui le taisent par lâcheté et complexe débile devant des identités meurtrières.
Par-delà l’étiquetage de la viande halal ou casher, j’appelle à l’interdiction de ces abattages cruels, relevant non pas d’un particularisme culturel respectable, mais d’un obscurantisme intolérable, au même titre que sont intolérables l’excision des petites filles et la négation des droits du vivant.
Chez ceux qui n’osent pas dénoncer ces pratiques sanglantes entre une part de racisme refoulé qui leur fait considérer l’autre comme un arriéré qu’il conviendrait de maintenir dans son arriération pour dire qu’on le respecte.
Or, j’affirme que tout humain peut accéder à la raison, à la sensibilité, au même degré de conscience et de raffinement des mœurs.
Parce qu’il n’y a pas plus de races inférieures que de peuples élus, tout humain peut comprendre qu’un être sensible doté comme lui-même d’un système nerveux élaboré, ne doit pas être soumis à la torture.
Au nom de ce respect dû à tous les êtres sensibles et au nom de la dignité humaine, je condamne tous les rites ayant pour finalité la souffrance d’autrui : égorgements religieux ou à la ferme, corrida ou chasse à courre.
Tolérer l’intolérable n’est pas une vertu mais une faute éthique.
Invoquer le particularisme culturel revient à rabaisser autrui en le considérant comme incapable de s’élever à un haut degré de compréhension et de raffinement des manières.
Antiracisme et antispécisme supposent l’universalité des valeurs que sont le respect de la vie et de la liberté des êtres.
Mais, par-delà cette condamnation absolue, il faut s’interroger sur la perversité humaine qui fit, de tous temps, ériger des sacrifices sanglants, des sévices épouvantables en rites et offrandes aux dieux.
Du minotaure, friand de jeunes vierges, aux meurtres d’enfants par des tribus primitives jusqu’aux mythes fondateurs des monothéismes la douleur, le supplice, l’horreur s’invitent comme modes de rédemptions et d’apaisement du courroux des forces obscures.
Or, le sang ne lave rien et la souffrance d’un être, quel qu’il soit, n’ajoute rien de bon au monde.
Sado-masochisme et culpabilité vont de paires pour névroser l’humain et endeuiller la terre.
D’un mal absolu ne saurait sortir un bien.
Avec le très lent processus d’hominisation, l’humain comprendra que le meurtre, la férocité, le mépris d’autrui avilissent ceux qui se construisent sur la haine et le sadisme.
Alors, non aux sacrifices des enfants, des vierges, des ennemis captifs, des esclaves d’hier et non aux supplices infligés, aujourd’hui, aux animaux nos frères en souffrance, encore ignorés dans leur qualité de vivants.
Invitons les religieux de tous cultes à renoncer à exciter à la mort.
Leurs histoires n’existent que pour tenter de consoler les humains de devoir mourir, finalité anxiolytique de tous les mythes qui pourrait se concilier avec un adoucissement des mœurs.
Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT d’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE
POUR LE RESPECT DES ËTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS