Le 16 janvier 2024, un débat fut initié au sénat par le parti réactionnaire, les Républicains, sur le thème "le pastoralisme et le loup".
En présence du ministre de l’agriculture, fervent pro-chasse, ces inquiétants sénateurs veulent en finir avec le loup en l’exterminant par une chasse ouverte en permanence.
Ici, c’est le loup que veulent anéantir les ennemis de la Terre.
Ce sera, à l’occasion, tous les insectes, tous les oiseaux, les renards, les belettes, les blaireaux, tout ce qui doit disparaître pour aseptiser la surface de la Terre, dans un vaste programme de destruction systématique.
L’écologie est punitive pour ces esprits arriérés, dépourvus d’éthique, hermétiques à la simple notion de respect du Vivant.
Les leaders politiques du camp du mieux feignent d’ignorer un bien inquiétant phénomène.
Ils défendent leur chapelle et jouent à préparer des lendemains qui chantent, cependant que les peuples s’enfoncent dans une dérive fascisante.
La course de lilliputiens, lors des prochains scrutins, s’avère dérisoire au regard des enjeux de civilisation.
Je n’ai pas de chapelle ni d’écurie électorale et seul le combat pour la vie m’intéresse.
Aussi, je peux mesurer les périls qu’annonce l’orientation réactionnaire de la société mondialisée.
Le parti les Républicains aime la chasse, les pesticides, le béton, le bitume et commence à se putréfier par le trumpisme ambiant.
Le caricatural président de la région Auvergne Rhône Alpes, adversaire du zéro artificialisation nette, très généreux avec l’argent public pour les chasseurs, dénonce « l’état profond » producteur de normes, empruntant le concept à son inspirateur américain.
Le trumpisme s’abreuve aux mensonges délibérés.
« L’état profond », conchié par les réactionnaires, n’existe pas.
Les lois, les règlements, toutes les normes émanent des politiques.
C’est le parlement qui vote les lois.
C’est le monarque électif qui dicte à ses ministres les décrets et arrêtés.
Bien sûr, les braves gens imaginent que des armées mystérieuses de « fonctionnaires technocrates », personnages de l’ombre planqués dans de lointains bureaux, édictent des prescriptions perverses pour ennuyer le petit peuple.
Le trumpisme qui gangrène le parti LR pousse sur l’ignorance crasse.
Non, il n’y a pas de lois, pas de règlements qui sortent d’obscures officines, d’un « état profond » qui n’existe pas, puisque toutes les normes ayant force de droit sont prises par une autorité politique élue directement ou indirectement.
Des juristes, des experts ont pour mission d’éclairer les parlementaires et les ministres, mais ces sachants n’ont aucun pouvoir normatif.
J’aime les normes. Celles qui protègent la santé humaine et la santé de la biosphère.
Oui, une norme doit interdire l’élagage des haies de mars à juillet pour protéger les nichées d’oiseaux.
Des imbéciles ignorent qu’existe une saison de reproduction ou pire, s’en moquent !
Donc, il faut une norme pour le leur rappeler et un contrôle efficace pour la faire respecter.
Les réactionnaires, pourfendeurs de loups et de nature, parlent à la sottise et aux ressentiments primaires et ça marche !
Les droits sociaux, la liberté de mode de vie et d’expression de la pensée, les droits de la Nature et des animaux sont menacés par la montée, ici et ailleurs, de ce courant réactionnaire.
Alors, ne serait-il pas temps d’abattre les murs des petites chapelles politiciennes et de revenir, face à la fascisation des esprits, à l’antidote de la Résistance.
Faudra-t-il que la nuit tombe sur l’Europe et sur les USA pour que ceux qui n’en sont pas, comprennent l’ampleur du péril régressif ?
Cessez, amis de mieux, de vous quereller.
Les tueurs de loups menacent la beauté du monde.
Je peux d’autant plus vous appeler à l’unité que je me situerai toujours par-delà les mêlées partisanes.
Je ne fais et ne ferai pas de politique, mais de l’éthique avec un seul parti : celui de la Nature.
Gérard CHAROLLOIS