biodiversité: notre combat.

Trop d’humains s’imaginent aimer la Nature c’est-à-dire les arbres, loin de leurs maisons, les forêts bien jardinées et anthropisées, les jardins très artificiellement fleuris, les animaux dans des parcs de visions, les voies navigables domestiquées.
Ils conservent encore les peurs ancestrales des bois profonds, des broussailles impénétrables, des herbes folles, de la « vermine », des sangliers, des loups et même un peu des renards et des chouettes, des chauves souris.

La prise de conscience de ce qu’est la Nature, celle que nous, écologistes éthiques, aimons est un phénomène récent, révolutionnaire, de rupture radicale avec la démarche biocidaire de la culture traditionnelle héritée des monothéismes.
L’homme devait, dans sa phase de préominisation, outre croître et multiplier infiniment, maîtriser, domestiquer, soumettre, devenir la terreur et l’effroi de tout ce qui vit.

Or, l’humain ne sera jamais qu’une branche de la biodiversité, branche qui s’avérerait nuisible si son expansion illimitée aboutissait à la mort de toutes les autres.

Car, ce dont il faut être conscient, c’est que de destructions spécifiques en luttes contre tel ou tel concurrent, l’animal cupide anéantira tout pour faire de la planète une vaste usine de production à son seul profit (les champs des monocultures intensives, les forêts des usines à bois, les montagnes des parcs à moutons(.

Face aux concurrences des autres espèces, l’homme a pratiqué jusqu’à ce jour la tolérance zéro.
Inversons cette approche exterminatrice du vivant pour lui substituer une approche empathique, contemplative, solidaire.
Laissons des espaces aux espèces en cessant de considérer que la Nature est le jardin de l’homme.

Changement culturel impliquant l’abandon de la chasse et des traitements chimiques massifs des champs et appelant à une « décroissance » quantitative.
Contrairement à ce que voudraient faire croire les adeptes du profit pour la petite caste des dirigeants économiques, la décroissance quantitative ne tire nullement vers le bas, vers une régression ascétique, vers un masochisme déprimant.

Ainsi, le premier paramètre de « décroissance quantitative », celui de la population humaine n’incite nullement à la guerre régulatrice, à l’arrêt des progrès encore insuffisants du traitement des pathologies de l’âge, une résignation face à la révoltante maladie et à la mort, mais à une réduction volontaire du nombre des naissances, ce qu’engendre très naturellement l’élévation culturelle, sociale, émancipatrice des femmes.

Dans l’ordre technique, donnons deux exemples de « décroissance quantitative », : Il n’est point rationnel de dévaster des sites, de déménager la Nature, de nuire à la qualité de la vie des habitants concernés pour tracer une voie ferroviaire ultra-rapide assurant le gain d’une demi-heure de trajet entre deux grandes métropoles distantes de 1500 kilomètres.

Une décroissance drastique du transport routier de marchandises au profit du ferroviaire se traduira par une croissance qualitative de la vie de tous les citoyens.

Les esprits malhonnêtes ironisent sur la « décroissance » en un temps où le chômage sévit, où la misère affecte un milliard d’hommes.

Comment disent-ils, « vous prônez la décroissance, mais songez à ceux qui n’ont rien et aspirent à avoir tout » ?

Comme si leur système, leur croissance n’avaient pas engendré chômage et misère.

La décroissance, seule compatible avec le sauvetage de la biodiversité, ne s’entend nullement d’une régression, d’un refus d’amplifier nos connaissances, pas même nos techniques. Elle vise à mettre la connaissance, l’intelligence, la capacité innovante de l’homme au service du vivant, pour un mieux être et non pour toujours plus d’accaparement pour la caste des exploiteurs.

Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE








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