Que toute crise est jolie !

Les agressions de l’homme contre la biosphère dérèglent le climat planétaire avec aridification accélérée de la moitié sud de la France.
La végétation souffre et les couverts forestiers naturels sont menacés.
La Nature est toujours la première victime de la croissance d’homo-economicus qui n’a rien de sapiens.
Mais la Nature ne préoccupe guère les esprits formatés à l’anthropocentrisme et les serviteurs des intérêts très privés et très cupides qui commandent les états.
Le pouvoir politique, fidèle à ce qu’il est, annonce les habituelles mesures que lui inspirent les circonstances.
L’eau va manquer.
Quel avantage pour la finance peut-on retirer de cet apparent problème ?
60% de l’eau utilisée sert l’agro-industrie et d’abord la maïssiculture.
Va-t-on interdire la culture du maïs gourmand en eau dans la moitié sud du pays ?
Non, le gouvernement rassure la toute puissante FNSEA et aucune restriction ne sera adoptée à l’encontre du monde agricole qui pourra continuer à polluer de ses pesticides ce qui reste d’eau.

À ce propos, revenons sur les graves incidents de SAINTE-SOLINE.
La Convention Vie et Nature n’a été ni partie prenante, ni consultée en cette affaire.
Regrettable !
J’aurais volontiers mis en garde les sympathiques organisateurs sur le piège grossier tendu par le parti de l’ordre.
Pour préserver un trou et un tas de terre, le pouvoir avait mobilisé 3.200 gendarmes.
Pourquoi cette débauche de moyens publics ?
Pourquoi cette armée mobilisée pour un affrontement autour d’un trou ?
Il ne fallait pas offrir l’occasion d’une bataille destinée à réveiller le parti de la peur.
Protéger ce trou n’avait pas plus de sens que l’investir.
Cet affrontement sanglant ne devait pas intervenir et n’avait aucun autre enjeu que de permettre à un pouvoir politique malmené d’insulter, de discréditer les réfractaires et d’effrayer les timorés, en déclamant, comme je l’ai entendu : « Ils sont venus pour attaquer la République » !

Quoi ! La République, serait-elle un trou dans un champ ?


Il convenait de déjouer la manœuvre en refusant le contact avec une gendarmerie mobile chauffée à blanc comme pour une guerre civile.
Dans une démocratie honnête, les citoyens peuvent être des opposants, jamais des ennemis.
On ne mutile pas ceux qui ne pensent pas comme le pouvoir en place.
Sans incident à Sainte-Soline, le ministre de l’intérieur - en cette affaire agent de la FNSEA - n’aurait pas pu injurier les opposants à la mainmise du syndicat agrarien sur un bien public, en les qualifiant « d’ultra-gauchistes », « d’émeutiers », de « black bloc » et autres amabilités bien propres à effrayer les esprits conservateurs qui préféreront toujours une injustice à un désordre.

Ne pas aller vers ce trou sans intérêt, laisser les gendarmes mobiles au repos eut évité des blessés graves et une manipulation de l’opinion publique.

Toute violence se retourne contre l’alternative nécessaire pour sauver la vie sur Terre. La révolution salvatrice passe par une prise de conscience des faits par les citoyens et non par une baston vaine qu’exploite les tenants des privilèges du jour.

Les gardiens du Thatchérisme l’ont parfaitement compris.

Quant à l’eau, les gens ordinaires vont subir une facturation progressive incitative destinée à réduire la consommation domestique.
Traduisez : une augmentation du prix de l’eau.
C’est habituel, n’est-ce pas. Tout ce qui est rare est cher.
Pour ne pas subir trop douloureusement cette majoration du coût de l’eau, il suffirait, selon la parole publique, de restreindre les usages domestiques, moins se laver, réduire le nombre des bains et douches, fermer le robinet en se nettoyant les mains ou en se brossant les dents !
Voilà qui sauvera la vie sur Terre !

Les Tatchériens avaient déjà fait le coup avec l’énergie renouvelable qui renouvelle les occasions de profits pour des firmes et des filières.
Pour eux, un problème = un profit.

Je ne sais pas si les jardiniers pourront arroser leurs légumes, mais les actionnaires des sociétés de distribution d’eau seront bien arrosés.

Le même jour, les médias officiels relatent les décisions présidentielles concernant l’eau et révèlent que la France construit chaque année entre 500 et 1000 pots-de-vin (non, ils disent ronds-points).
Un moratoire sur le bitume et le béton ne serait-il pas plus sérieux pour préserver la ressource en eau qu’une augmentation du prix de l’eau pour les gens ordinaires enjoints de renoncer à leur hygiène ?

Le capitalisme est plastique.
Il sait tirer profit de tout : des guerres et des crises, des malheurs des peuples et du saccage de la Nature.
Mais espérons que les excès et les grossières impostures finiront par éveiller les esprits les moins avertis.
L’oligarchie se gave : gare à l’indigestion !
L’obésité tue et l’hubris annonce la chute.

La Terre, malade de l’homo-economicus, de sa cruauté et de sa cupidité, saura bien se débarrasser de ce passager encombrant qui la cancérise par sa croissance infinie.
Muter ou disparaître, tel est ce défi que ne trancheront ni les pavés de la colère, ni les grenades et LBD du parti de l’ordre.

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