Toute pensée qui ne part pas des faits est condamnée à l'errance.
L’ONU annonce que le 15 novembre de cette année, l’humanité comptera huit milliards d’individus.
Ils étaient sept milliards en 2010.
Cette explosion démographique représente la catastrophe à la racine de toutes les autres, n’en déplaise aux conformistes tenant de la croissance infinie dans un monde fini.
La planète est malade de l’homme qui, de surcroît, se révèle une espèce prédatrice, exterminant tout autour d’elle, soit pour le profit, soit par caprice et pulsion de mort.
Depuis cinquante ans, 70% de la faune aura été anéantie, selon un rapport du WWF.
L’humain a toujours une bien mauvaise raison pour éliminer une espèce.
Exploiter, faire propre, domestiquer, dominer s’avèrent des tares de l’humanité la rendant létale pour toute la vie terrestre.
Ces huit milliards d’hommes, demain sans doute davantage encore, veulent jouir des biens matériels, du confort, des loisirs et ces aspirations sont au fond légitimes.
Récusant l’ascétisme grincheux et m’inscrivant dans un courant hédoniste altruiste, je ne prône pas la mortification sacrificielle.
L’humain peut jouir de sa vie tout en se réconciliant avec toutes les vies.
Le problème est que les humains sont trop nombreux et qu’il faudrait restreindre par des choix libres les naissances et que trop d’entre eux se révèlent nuisibles tels les chasseurs et les promoteurs.
La biosphère est malade : l’atmosphère s’altère, la biodiversité se meurt, les ressources s’épuisent, les polluants et les déchets s’accumulent.
Le gouvernement français, politiquement détenu par des adeptes du Marché et des agents de la finance, propose des mesures en faveur de l’énergie et notamment de l’énergie électrique.
En cet automne, il soumet au parlement une loi « d’accélération des énergies renouvelables », avant de promouvoir un plan de construction de six centrales nucléaires EPR.
La loi sur l’accélération des énergies renouvelables vise à entraver les recours juridictionnels des populations et des associations à l’encontre des implantations d’éoliennes et de champs photovoltaïques.
Le pouvoir politique prétexte la « décarbonation » de l’économie pour justifier cette marche forcée en faveur des générateurs électriques du vent et du solaire, bien que la production d’électricité en France soit déjà décarbonée en grande partie.
Observons que ce sont des sociétés privées qui commercialisent ces installations et prospectent partout pour trouver des terrains, souvent boisés, pour dresser les mâts éoliens ou les panneaux solaires.
Le programme gouvernemental de développement de ces infrastructures devrait aboutir à l’artificialisation de centaines de milliers d’hectares ainsi soustraits à la biodiversité.
Déjà, avant même « l’accélération », des forêts de plusieurs milliers d’hectares sont abattues, notamment en Gironde, pour le solaire.
Partout se multiplient les projets en zones naturelles.
Les successifs ministres en charge de l’écologie affirment que les installations énergétiques affecteront des milieux anthropisés, artificialisés.
Mais sur le terrain, concrètement, des projets affectent des zones boisées et nullement urbanisées.
Qu’en résultera-t-il ?
La nature, déjà si malmenée par les routes, les pesticides, l’urbanisation, les zones artisanales, les lotissements et la chasse, va devoir céder la place aux générateurs d’électricité « écolos ? ».
Ainsi, un pourcentage de la production électrique sera vertueux, peint en vert.
Les écologistes politiques auront leur hochet, croyant bien naïvement avoir fait reculer l’effrayant nucléaire qui sent la bombe, la guerre, la radiation sournoise.
Mais immédiatement après le lancement de cette guerre nouvelle aux espaces forestiers, le chef de l’état annonce du sérieux : des centrales.
Lorsqu’il n’y a pas de vent, durant les anticyclones hivernaux les éoliennes ne fournissent pas d’électricité.
Or, c’est le moment où les populations ont le plus besoin de se chauffer, de s’éclairer, de faire fonctionner leurs équipements ménagers.
Alors, le gouvernement dit : il faut des centrales.
L’électricité intermittente, d’appoint, c’est bon pour amuser les nucléophobes, mais il n’y en a pas lorsqu’on en a le plus besoin.
D’où les six réacteurs EPR suggérés par le président de la république.
Bien sûr, toujours pour être sérieux, pour fournir de manière constante et certaine de l’électricité, on pourrait recourir au charbon ou au gaz, mais il faut dire que ceux-ci rejettent des gaz à effets de serre et le gaz provient de pays étrangers, parfois dictatoriaux et criminels.
Bref, la politique énergétique du gouvernement cumule les inconvénients des énergies dites renouvelables, intermittentes et dévoreuses d’espaces, et des centrales sources de déchets en tous genres.
Résultat final et dérisoire de cette politique : destruction de la Nature par l’éolien et les champs de panneaux et, en sus, des centrales classiques qui compteront trois tranches de production au lieu de cinq.
Alors pourquoi les agents de la finance soutiennent-ils tant les énergies dites renouvelables, tout en sachant qu’ils vont recourir aux centrales « classiques » ?
Veulent-ils seulement faire plaisir aux écologistes ?
Non, à l’évidence, car lorsqu’il s’agit de flatter une poignée de braconniers arriérés, ils n’ont guère de ces pudeurs et de ces élans de vertu écologiques, n’hésitant pas à violer le droit.
La vérité est que derrière l’éolien et le photovoltaïque se cache de l’argent facile à gagner.
Les gouvernants et les gestionnaires d’énergie savent parfaitement que l’éolien et le photovoltaïque ne remplaceront jamais qu’à la marge les modes plus techniques de production d’électricité.
Ils diversifient les profits et peuvent ainsi majorer le coût de l’énergie au détriment des gens et pour les grands avantages des actionnaires.
Pour préserver le climat, pour sauver la biodiversité, il faut d’abord protéger les forêts et nos zones naturelles et pas uniquement sous les tropiques.
La vie existe parce que la planète a permis l’émergence d’une machine formidable qui combine du carbone, de l’eau et des sels minéraux pour en faire des molécules organiques tout en lâchant de l’oxygène.
Cette machine s’appelle la photosynthèse.
Il est plus important de laisser vivre des arbres que de couler du béton et de déménager partout la Nature pour y installer des machines qui produisent plus de profits que d’électricité.
N’ajoutons pas la peste au choléra.
Amis écologistes, ne soyez plus dupes.
Oui, les sympathiques « «énergies renouvelables » sont des fleurs vénéneuses, des ruses pour masquer de juteux profits sans aucun bénéfice réel et sérieux.
Je sais, vous n’aimez pas le nucléaire.
Vous l’aurez quand même, mais vous n’aurez plus de forêts, de marais, de prairies et partout des artificialisations lucratives pour les actionnaires et aussi pour quelques cupides intérêts locaux opportunistes.
Ce sont des pièges et non des solutions à la problématique énergétique.
Entre les énergies dites renouvelables et les autres formes de production, il n’y a pas un choix, mais un cumul d’agressions contre la biosphère.
Les sectaires penseront que je suis « nucléophile », surtout si j’ose dire le fait que l’accident de FUKUSHIMA, qui ne fit aucun mort, fut moins meurtrier qu’une saison de chasse en France où un lobby fascisant impose sa loi bottée.
La vérité est que les affairistes diversifient les modes de production d’énergies pour multiplier les gains et les spéculations en invoquant la défense du climat, sujet totalement étranger à leurs investissements.
Le président de la république n’hésite pas à sacrifier des espèces menacées, comme l’alouette, pour satisfaire une poignée de tueurs agréés.
Qu’attendre d’un tel individu ? Quel sens écologique peut-il posséder ?
Moi aussi, j’opterais pour les énergies dites renouvelables si elles constituaient une alternative et non un leurre, une addition d’occasions de déménager la Nature.
Mon choix sera toujours celui des oiseaux, des chiroptères, des forêts naturelles, de la diversité de la vie et au nom de ce choix, je dénonce l’imposture des agressions supplémentaires que sont les champs de panneaux photovoltaïques et les éoliennes en milieu naturel.
Hélas, nombre d’élus locaux conservateurs méprisent la Nature, ne servant que l’argent, le népotisme local, les tueurs et cela dans le mépris des citoyens.
La bombe qui menace la vie sur Terre n’est peut-être pas atomique.
Elle porte un nom et je la nomme : homo-economicus.
Gérard CHAROLLOIS