En France, organisés sur la base corporatiste d’une ordonnance PETAIN du 28 juin 1941, les chasseurs, infime minorité, exercent un poids écrasant sur l’appareil d’état avec la complicité de certains politiciens.
Depuis des décennies, ce lobby n’a qu’une seule obsession : défendre tous les modes de chasse, y compris les plus cruels, les moins sélectifs, les plus contraires aux normes internationales et européennes de sauvegarde de la faune.
Confrontés à l’effondrement de leurs effectifs et une évolution des mentalités favorables à la Nature et aux animaux, les chasseurs, énervés par une fièvre obsidionale, refusent toute concession aux impératifs de sauvetage d’une biodiversité qui se meurt, victime des agressions humaines multiformes.
Dans le même temps, pourvus de moyens financiers colossaux, ils se livrent à une grossière propagande sur le thème du « gestionnaire de la Nature », « de protecteur contre les hordes de sangliers » et autres impostures.
Loin de remédier à ce féodalisme anachronique, le pouvoir actuel flatte et sert les intérêts de ce lobby plus et mieux que tous ses prédécesseurs qui n’économisaient guère les génuflexions.
L’Elysée et les régions aux mains des conservateurs arrosent de fonds publics un lobby qui n’a aucun manque d’argent et qui ne mène que des actions de défense de ses propres privilèges.
Ce lobby compte sans doute sur la servilité de la presse, lorsqu’elle rejoint celle des politiciens, pour taire à l’opinion le scandale du gaspillage d’argent public à son profit en un temps d’appels aux sacrifices, aux restrictions, aux renoncements aux acquis sociaux.
A l’heure où les services publics souffrent des diminutions de dépenses publiques dictées par la secte « libérale », vous pourrez apprécier la qualité éthique des gouvernants, en lecture du document ci-dessous, émanant d’un « lanceur d’alerte ».La météorologie nationale, l’office national des forêts, les services de contrôle des fraudes, tous les services publics perdent des effectifs, ce qui compromet la sécurité des personnes et l’intérêt général, mais rien n’est trop beau pour le lobby chasse, couvert d’argent par les gouvernants nationaux et régionaux !
Je vous recommande l’inscription sur le mur des amis des chasseurs, Laurent WAUQUIEZ et Xavier BERTRAND, très généreux avec l’argent de leur région respective envers leurs protégés.
Dites-le courageusement, clairement, en résistants que vous êtes : nous ne sommes pas contre les abus de la chasse.
Nous sommes contre le principe même de la chasse loisir qui est un abus, un avilissement de l’humain en ce qu’elle nie l’empathie que l’on doit à tout être vivant et sensible.
Y a-t-il pire déchéance que de jouir de tuer ?
Abolissons la chasse et, en France, ses corruptions !
Reconnaissons à l’actuel président des chasseurs français une franchise sans nuance.
Cet ami du président de la république veut « chopper les opposants à la chasse pour leur casser la gueule ».
Il explique « ne pas chasser pour gérer la faune, mais pour le plaisir de tuer ».
Il pense que « tout enfant rêve de tuer des oiseaux ».
Voilà qui vaut et nous dispense de longs et superflus commentaires !
Son problème est qu’une majorité de Français sont opposants à la chasse. Que de gueules à casser !
Notre problème est qu’il y a un décalage, une rupture radicale, entre les sensibilités de la majorité et une classe politicienne conservatrice médiocre intellectuellement et plus encore moralement, une classe politicienne de cabotins soucieux de plaire à tout le monde, disant un jour que « le chasseur est un gestionnaire de la Nature, un vrai écologiste » et, devant un autre public, qu’il « aime les animaux et veut améliorer la condition animale », mais qu’il faut manger de la viande au nom des saines traditions, puis que « l'écologie est sa première préoccupation », avant d’éructer que « l’environnement ça commence à bien faire ».
Je n’aurais pas la cruauté de citer un quelconque nom de politicien de ce bien bas niveau, mais vous pouvez les mentionner pour illustrer le mot : oxymore.
La chasse comporte un seul mérite : nous révéler la bassesse morale de cette classe politique dont le degré d’avilissement se mesure à la courbure de l’échine devant la féodalité cynégétique.
Honneur aux hommes politiques qui ne vont pas faire la danse du ventre devant les présidents de fédérations de chasseurs !
Oui, il y en a, renseignez-vous.
L’humain sera hominisé le jour où il récusera la violence primaire, la pulsion de mort, le goût des armes, le mépris des autres, ces autres incluant tout être sensible.
Gérard CHAROLLOIS