A l’heure où les obscurantistes se défient et font résonner les bruits d’armures des siècles anciens, la marche de la civilisation, des idées, du vrai progrès semble suspendue.
Islamo-fascistes, suprématistes blancs, nostalgiques de la SS aux poings de fer avec leur virilisme de pacotille voyant dans le chasseur botté un régénérateur de la race, racialistes obsessionnels, ils affûtent tous leurs petites haines recuites et feignent de s’affronter alors qu’ils portent, en bonne analyse, les mêmes tares et qu’ils nient l’universalisme fondamental.
Pour nous, pas de « grand remplacement », voulu par les uns dans un esprit de revanche et de repentir débile, ni redouté par les autres au nom de l’émancipation rationnelle, mais un « grand dépassement ».
Le thatchérisme, qui exerce une dictature molle, sournoise, manipulatrice et délétère sur le monde, sait que sa pire ennemie est l’écologie éthique, celle qui conchie l’économisme, la concurrence, la compétition, le profit pour mettre à la place, la célébration de la vie, la grande réconciliation de l’humain avec la biosphère.
Non, il ne s’agit nullement d’une démarche ésotérique, sectaire, farfelue et illuminée mais de la remise en cause du fondement du primat du profit spéculatif et du mépris des êtres sensibles.
Le système en place, bien gardé par les vecteurs d’opinion, ne peut aboutir qu’à l’anéantissement de la vie sur la planète puisque les forces d’argent ne renonceront jamais à leur culte du profit.
La lutte contre le « carbone » nous en offre une magnifique illustration puisque les entreprises, donc les actionnaires, trouvent dans la « transition énergétique » des occasions de juteuses opérations sans la moindre considération pour la sauvegarde de la biodiversité.
Il ne s’agit pas de remettre en cause les acquis des droits de l’homme, des Lumières, de l’émergence de la raison et de la science.
Conservons ces précieux acquis, fruits des luttes et des révolutions salutaires du passé.
Mais à partir de ce socle, accomplissons les révolutions nécessaires et ajoutons le respect du vivant, l’amour de la nature aux acquis du passé.
Conserver et dépasser, voilà le vrai progrès.
Laissons les obscurantistes à leurs vieilles lunes, à leurs superstitions, à leurs religions de soumission pour nous intéresser à de nouvelles conquêtes de l’esprit humain.
Nous vivons, hélas, un temps de pause dans la marche de l’émancipation et l’heure est aux replis identitaires des uns et des autres, enfermements abrutissants.
La mode est ce qui se démode, même en politique et en philosophie.
De nos jours dans les médias, les tribus religieuses, sexuelles, ethniques s’agitent stupidement sans parvenir à accéder au Grand Dépassement que nous, biocentristes, formulons.
Ces batailles de « dinosaures idéologiques » vont-elles endeuiller le présent ?
Rien n’est jamais certain avec l’humain.
Il nous a habitué à ces reculs momentanés, puis à ces rebonds vers plus de respect de lui-même et des autres.
Constatons qu’en ces temps, le fond de l’air est pollué et la météo est mauvaise.
Mais on sort toujours d’une impasse, parfois à nos dépens, hélas.
Gérard CHAROLLOIS