Le monarque, constatant que l’horizon s’éclaircit pour sa réélection en 2022, tombe le masque d’imposture.
Oubliés « le gauche et droite en même temps, la révolution écologique, la manière nouvelle de faire de la politique ».
Flanqué de ses ministres issus des Républicains, (chasse, pesticides, béton, bitume et traditions), il sert docilement les intérêts des lobbies contre l’intérêt général, le bien public sacrifié, les droits sociaux dynamités, la préservation de la nature insultée.
Il y eut les scandales des textes réglementaires dictés par les chasseurs, ces individus ultra-minoritaires qui insultent la dignité humaine tenant à la capacité d’empathie.
Il y a aujourd’hui le retour des néonicotinoïdes dans les champs de betteraves et la basse manœuvre du gouvernement pour supprimer les enquêtes publiques préalables aux projets d’aménagements, donc de déménagement de « l‘environnement ».
Le fond et la forme en disent beaucoup sur le caractère du pouvoir en place.
L’article 25 d’un projet de loi prévoyait que certains projets industriels pourraient faire l’objet d’une procédure accélérée et assouplie de la part des préfets.
Ceux-ci pourraient s’affranchir de l’enquête publique préalable.
Cette atteinte aux normes protectrices de « l’environnement » heurta suffisamment les députés pour qu’une majorité d’entre eux, lors du débat en séance publique de l’assemblée, amende cet article 25 du texte gouvernemental.
Mais le pouvoir n’apprécia guère cette indocilité de ses petits soldats et, en soirée, alors que l’hémicycle parlementaire s’était vidé, en présence d’une vingtaine de députés, sollicita, conformément au règlement de l’assemblée, une nouvelle lecture de son texte et l’adoption de l’article précédemment rejeté, voulu par les « aménageurs ».
Ce n’est pas le sénat, dominé par les conservateurs de « chasse, pesticides, béton, bitume et traditions » qui rectifiera le projet de loi en un sens plus favorable à la nature, à la démocratie participative, à la simple probité.
La secte thatchérienne qui exerce sa dictature de fait sait que « There is no alternative ».
Alors, avec morgue, elle poursuit ses exactions mafieuses au service des lobbies qui la financent et la maintiennent au pouvoir.
Et puis, en sous-sol, il y a les basses manœuvres orchestrées pour protéger les « copains » lorsque ceux-ci redoutent les foudres de la loi qu’ils ont violée faute de pouvoir la transgresser légalement.
Que de travail pour une presse d’investigation, s’il en reste une ?
Qui nettoiera les écuries d’Augias ?
Le bon peuple regarde ailleurs et lorsqu’il sent les miasmes effleurer ses narines, tourne la tête en disant : « Tous pourris ».
Alors, rien ne change et les mêmes intérêts mafieux putréfient l’Etat en servant chasse, pesticides, béton, bitume et traditions.
Voilà qui prépare des lendemains bien cruels pour les hommes et la Nature.
Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
UNE FORCE POUR LE VIVANT